La Belle et la Bête – Avis +

Présentation officielle

Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français.

Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S’étant perdu une nuit dans la forêt, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d’amour pour elle, mais victime d’une terrible malédiction.

Avis de Claire

Dans la série des remakes des grands dessins animés ou chef d’oeuvres du passé, Disney nous propose, depuis quelques années, une relecture de quelques unes de ses oeuvres phares. De Maléfique (La Belle au Bois Dormant), en passant par Cendrillon ou encore Peter et Elliott le Dragon et Le Livre de la Jungle, et en attendant Mary Poppins, il manquait à l’appel un film que beaucoup considèrent comme un chef d’oeuvre du genre, La Belle et la Bête.

Dès les premières images, la magie opère. En effet, en lieu et place du sempiternel château de la Belle au bois dormant, logo indissociable des studios Disney, c’est le château de la Bête, qui apparaît. Et le charme continue d’agir. La célèbre scène d’ouverture, émaillée de « bonjour » joyeux, même en V.O., fonctionne aussi bien que dans le film originel. C’est un réel délice de redécouvrir toutes les scènes cultes du dessin-animé. On apprécie également les scènes ajoutées, qui donnent plus d’épaisseur aux personnages.

Emma Watson campe avec classe une Belle rebelle, qui aspire à une autre vie « there must be something else than this provincial life » scande-t-elle. Et on la comprend. Coincée dans un minuscule village où il ne fait pas bon être « différent », elle subit les regards malveillants qui touchent bien souvent ceux qui veulent simplement vivre mieux et autrement. Une fille qui lit ? Quel scandale ! Une fille qui refuse un « beau parti » ? Quel outrage !

Le ton est rapidement donné, et Emma Watson, qui sans être chanteuse, a tout de même un joli brin de voix, a su imposer son style. Dan Stevens, qui nous avait expliqué, en conférence de presse, toute la difficulté de la motion-capture, se devine derrière les images de synthèse (pas toujours réussies malheureusement) grâce à son regard bleu magnétique. Mais ceux qui tirent véritablement leur épingle du jeu sont le duo tragi-comique formé par Gaston et son acolyte Le Fou (Luke Evans et Josh Gad) absolument parfaits. Ils prennent un plaisir incroyable et cela se voit. Leur énergie déborde littéralement de l’écran !

Côté seconds rôles, on apprécie de retrouver des personnages qu’on adore, comme Mrs Potts (Madame Samovar, en français), interprétée par l’inégalable Emma Thompson, qui chante très bien (elle sait décidément tout faire), ou encore Lumière (on ne comprend toujours pas cet accent français inutile dans la V.O. puisque de toutes façons, tout le monde est sensé être français, et d’ailleurs Ewan MacGregor s’en tire beaucoup moins bien à l’imiter que Gugu Mbatha-Raw dans le rôle de Plumette). De nouveaux objets renforcent la dynamique de l’intrigue, comme le clavecin Maestro Cadenza (Stanley Tucci), et sa femme Mrs Wardrobe (Madame Garde-robe, jouée par la fabuleuse Audra McDonald), totalement hilarants.

Vous l’aurez compris, malgré quelques petits défauts, nous sommes sous le charme, conquis, vaincus et littéralement en pâmoison devant cette histoire d’amour éternelle, à laquelle Bill Condon et son équipe ont su insuffler un souffle nouveau, tout en respectant les impératifs du dessin-animé d’origine, en y apportant une vision à la fois audacieuse et nostalgique. Mention spéciale aux clins d’oeil rendus à l’oeuvre de Jean Cocteau.

Un petit mot pour finir sur les Frenchies au casting, ainsi que sur la version française, qui est de très haut niveau. On a le plaisir de croiser dans le film l’excellent Alexis Loizon, qui interpréta Gaston sur scène à Mogador, de même que la jolie Raphaëlle Cohen, connue pour son rôle de Sarah Chagall à Mogador (encore) dans Le Bal des Vampires. En ce qui concerne le doublage, on reconnait la mignonne voix d’Emmylou Homs (Anna dans La Reine des Neiges) dans le rôle de Belle, et Yoni Amar, que l’on a pu admirer en Bête, toujours à Mogador. Bravo à eux !

Fiche technique

Sortie : 22 mars 2017
Durée : 129 minutes
Avec : Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Kevin Kline, Emma Thompson, Ewan McGregor, Stanley Tucci, Hattie Morahan, Gugu Mbatha-Raw, Alexis Loizon, Raphaëlle Cohen…
Genre : fantastique