La Dernière maison avant les bois – Avis +

Éditeur ‏: ‎Pocket

roman de Catriona Ward

Présentation de l’éditeur

Une petite fille disparaît. Un homme solitaire et différent est suspecté. Quels secrets recèle l’étrange maison de Needless Street?

Dans l’impasse de Needless Street, à la lisière des ombres de la forêt, se dresse une maison. Isolée, solitaire, à l’image de ses habitants qui vivent à moitié reclus derrière ses murs. Parfois y résonnent les rires d’une petite fille, parfois ce sont les miaulements d’un chat. Parfois on aperçoit le propriétaire, Ted Bannerman, arpentant le jardin de sa démarche craintive et nerveuse.

Dee, qui vient d’emménager dans la maison voisine, est persuadée qu’un terrible secret pèse sur les lieux. Aurait-il quelque chose à voir avec cette disparition d’enfant onze ans plus tôt dans les environs ? Que se passe-t-il vraiment derrière la porte de la dernière maison de Needless Street ?

Quelque chose est bien enterré dans la forêt. Mais ce n’est pas ce que vous pensez…

Avis de Thérèse

Dans la dernière maison avant les bois, Needless Street, « la rue inutile », vit un homme étrange dont la photographie a figuré en première page des journaux onze ans plus tôt, à l’occasion de la disparition de Lulu, six ans.

Ted Bannerman est le personnage central de ce roman choral de Catriona Ward, solitaire, maniaque, bizarre. Il vit depuis des années dans cette maison délabrée dont il a remplacé les carreaux par des panneaux de bois. Il est la plupart du temps en la seule compagnie de sa chatte Olivia, et il a par moments la garde de sa fille Lauren.

Dee est la nouvelle voisine de Ted, voisinage dont il se passerait volontiers. Il ignore qu’elle est la sœur aînée de Lulu, obsédée depuis onze ans par un sentiment de culpabilité pour avoir fait la sourde oreille ce jour-là sur la plage. Leur mère lui avait demandé de s’occuper de la petite Lulu, mais elle a préféré s’éloigner sans elle. Dee est persuadée que sa sœur est toujours vivante, enfermée dans la maison de Ted, et elle se donne pour mission de la retrouver et de la sauver.

Olivia, le chat de Ted, est un personnage tout à fait fascinant. Il est vrai que la plupart des chats ne parlent pas, contrairement à Olivia. Ne se contentant pas de parler, il lui arrive même d’interpeller le lecteur !

Mais ce qui ressemble à première vue à un polar classique (en dehors d’Olivia évidemment) devient peu à peu troublant. Les souvenirs des uns et des autres évoluent d’un jour à l’autre. La maison elle-même semble vivre à son rythme, des objets changent de place, de forme, de couleur…

Dans ce conte maléfique, peu à peu les rôles et les personnalités de chacun deviennent flous, incertains. Mais quels sont ceux victimes d’un mauvais sort qui nous dissimule leur vérité ? Tous, peut-être… Catriona Ward semble manier la baguette magique aussi bien que la plume et le lecteur se trouve à son tour envoûté.

C’est le premier roman de Catriona Ward traduit en français, et il n’y a pas de meilleure recommandation que de dire qu’il a fasciné Stephen King. Le malaise gagne en intensité au fil des pages, dans ce thriller psychologique riche en rebondissements et d’une émouvante brutalité.

Dans la postface – à ne surtout pas lire avant d’avoir terminé le roman – Catriona Ward nous révèle ce qui l’a amenée à traiter ce polar sous cet angle, et on comprend comment et pourquoi la dernière partie du livre fait voler la réalité en éclats et nous met les larmes aux yeux.

Coup de cœur absolu pour La dernière maison avant les bois et pour Catriona Ward.

Fiche technique

Format : poche ‏
Pages : 496
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 8 février 2024
Prix : 9,50 €