Banana Spleen – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ça s’est passé sur une route près de Genève. Peut-être un chauffard, peut-être l’alcool… Peu importe. Cilla est morte. Avec elle, André avait enfin trouvé un peu de stabilité. Un boulot, du temps pour écrire, moins de vodka et plus de tennis… Et puis le monde s’est effondré.

De comportements irrationnels en plaisanteries douteuses, André a perdu son emploi, ses amis, ses repères… Mais entre une crise mystique carabinée et ses tribulations avec un encombrant monument funéraire, une improbable rencontre va l’aider à remonter la pente : Judith, la sévère formatrice d’un stage de réinsertion, se révèle tout aussi portée sur la bouteille et le sexe que lui. Et ça, c’est un bon point de départ…

Avis d’Enora

A Genève, André Pastrella, 32 ans, le héros du Cul entre deux chaises, a trouvé un semblant de stabilité avec Gina. Il a un boulot, professeur intérimaire, s’est remis à écrire, boit moins, drague moins. Mais un jour Gina se tue dans un accident de voiture et André replonge. Il commence par traverser une crise de mysticisme qui lui coute son emploi, puis tous ses amis qu’il éloigne par son humour corrosif et désespéré. Lors d’un stage de réinsertion, il rencontre Judith, tout les sépare, hormis le sexe et l’alcool. Deux personnages à la dérive qui trouveront peut-être en l’autre un point d’ancrage…

Il y a deux temps dans ce roman qui s’articule autour de la mort de Gina. Dans la première partie, André, malgré son problème d’engagement chronique, s’évertue à penser que son amour pour Gina commence « à prendre », ce qui lui donne une certaine stabilité.  » Les yeux de Gina avaient jeté l’ancre dans mon coeur, effaçant pas mal de souvenirs d’amourettes bidons »

La seconde partie est beaucoup plus sombre, même si l’écriture est toujours teintée d’humour corrosif, sa relation avec Judith est un rien maltraitante et la fin reste ouverte. Ce roman soulève sous une forme légère, des questions profondes sur la vie, la douleur, le couple, le sexe, le regard des autres.

L’auteur y souligne aussi la déshumanisation de toutes les bureaucraties , que ce soit à la morgue où avant de pouvoir authentifier le corps de Gina, André doit fournir un bail aux deux noms, une quittance d’électricité et une facture de téléphone, ou pendant le stage de réinsertion avec son cortège d’humiliations et de régressions en tous genres.

Roman déjanté à l’humour noir, Banana spleen est avant tout le parcours d’un personnage paumé mais tellement humain, à la recherche du sens de sa vie et de l’amour des autres.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 343
Editeur : Pocket
Collection : Nouvelles voix
Sortie : décembre 2009
Prix : 6,90 €