Bien plus film d’atmosphère qu’un récit classique, ce drame, qui pourrait n’être qu’un fait divers, est constitué de petites touches, que ce soit du ressenti ou de sensations, vécues par les cinq filles de cette famille, étouffées par ceux qui devaient seulement les protéger, victimes du cloisonnement social, de l’intolérance, et du mal être inhérent à la personnalité de ces adolescents.
Sofia Coppola, si décriée en tant qu’actrice dans le Parrain III, prouve qu’elle a hérité des talents de réalisateur de son père. Sensibilité est son maître mot : elle la distille ainsi par de poignants petits détails, sans effet mélodramatique, et oppose des jeunes filles au bord du gouffre à des garçons du même âge, complètement immatures…
Le résultat est original, bercé par la musique hypnotisante de Air. L’interprétation est dominée par Kirsten Dunst, rebelle fragile et désespérée confrontée à une mère qui vampirise ses cinq filles, l’incroyable Kathleen Turner, dominatrice et hystérique, et à l’effacé (ça c’est une étonnante performance de sa part) et totalement perdu James Woods…
Les chaudes couleurs d’automne sont lumineuses, ce qui contraste avec le récit noir au final tragique attendu. A voir !