Sur le toit de l’Enfer – Avis +

Présentation officielle

Dans les montagnes sauvages du Frioul, en Italie, le commissaire Teresa Battaglia, la soixantaine, la langue acérée et le cœur tendre, est appelée sur les lieux d’un crime pour le moins singulier : un homme a été retrouvé mort, les yeux arrachés. À côté de lui, un épouvantail fabriqué avec du cuivre, de la corde, des branchages… et ses vêtements ensanglantés.

Pour Teresa, spécialiste du profilage, cela ne fait aucun doute : le tueur frappera à nouveau. Elle va devoir rassembler toute son énergie et s’en remettre à son expérience pour traquer cette bête humaine qui rôde dans les bois. Si tant est que sa mémoire ne commence pas à lui faire défaut…

Avis de Chris

Sale journée pour Masimo. Non seulement il arrive en retard pour son premier jour, mais il se fait humilier par la nature, puis par la commissaire en charge de l’enquête d’un crime rituel. Un homme a été retrouvé mort sur un parterre de fleurs. Cela aurait pu être poétique si ses globes oculaires n’avaient pas disparu et ses vêtements transformés en épouvantail. Si rien ne prouve que l’auteur de ce meurtre est un tueur en série, la commissaire Battaglia a la forte intuition que ce premier cadavre ne sera pas le dernier.

Ilari Tuti se laisse du temps pour exposer une ambiance dans les Alpes italiennes et dans ce petit village où tout le monde se connaît. Alors que la neige s’est déposée délicatement, silencieuse, sur les versants de la montagne et sur les branches des nombreux arbres que compte la forêt, Traverni est secoué par un fait divers macabre. Le portrait robot de l’auteur de ce meurtre étrange est brumeux. Rares sont les personnes à l’avoir rencontré et encore moins à l’avoir détaillé. Un fantôme ? Une bête ? Le monstre, comme il est nommé par les villageois, veille à toujours rester caché, mais lorsqu’il apparaît, personne n’en sort indemne.

Avec un tueur aussi original que particulier, l’enquête que mènent Battaglia et son équipe est loin d’être de tout repos. La commissaire a beau être aussi respectée par ses intuitions que par ses coups de sang, la psyché de l’être qui s’en prend aux villageois est loin d’être commune à celle des psychopathes étudiés auparavant. En outre, la mémoire de cette femme commence à lui faire défaut. Pour une personne dont le métier est d’user de sa matière grise, cette triste réalité paralyse Battaglia plus qu’elle ne le voudrait.

Contrairement au Pensionnat des innocentes [[écrit par Angela Marson, sorti aux éditions Pocket le 12 novembre 2020]], les allergiques aux descriptions vont avoir bien du mal à s’accrocher. Le livre est assez conséquent, mais il est aisé de sauter les passages plus narratifs pour éviter de rater une histoire prenante et inspirée d’un fait réel. Outre ceci, l’écriture habile de l’autrice amène le lecteur dans un polar aux multiples rebondissements.

Quelques moments de tension réussissent à transparaître à la lecture, mais les personnages sont la clé de voûte de ce récit qui alterne entre passé et présent. Qu’ils soient enfants, adolescents ou adultes, ils sont tous décrits d’une main de maître. Aucun individu ne semble être oublié, tant leur psychologie est fouillée. On entre littéralement dans la vie des individus qui sont acteurs ou spectateurs de ce fait divers ô combien terrifiant.

Sur le toit de l’Enfer est le premier tome des aventures de la Commissaire Battaglia et de son équipe. Avec cette première enquête dévoilée au public, le roman d’Ilara Tuti a reçu le Prix Bête Noire des Libraires et le Prix Nouvelles Voix du Polar. La seconde enquête est à retrouver dans La nymphe endormie [[Sorti le 24 octobre 2019, en grand format, aux éditions Robert Laffont]].

Fiche technique

Format : poche
Pages : 432
Éditeur : Pocket
Sortie : 10 octobre 2019
Prix : 7,95 €