Kernok le pirate – Avis +

Editeur : Glénat

de Frédéric Brrémaud, Eugène Sue et Alessandro Corbettini

L’abordage était alors inévitable : une bande de pirates guidés par un démon, contre des Anglais supérieurs en nombre.

Le capitaine Kernok n’a pas aimé ce qu’une sorcière lui a révélé sur son avenir. Troublé, il rejoint son brick l’Épervier en compagnie de Mélie. Cette jeune femme noire1 a perdu sa beauté suite à une cicatrice. Kernok lui a en effet donné un coup de couteau dans un mouvement de jalousie. Une autre « preuve » de l’amour de Kernok pour Mélie se trouve sur le gaillard d’avant. Il a baptisé du nom de Mélie une pièce d’artillerie (une couleuvrine de calibre dix-huit).

Il est temps pour l’Épervier et son équipage de se mettre en chasse. La discipline de fer de Kernok lui permet d’obtenir de bons résultats. Un fabuleux butin est obtenu. Mais peu après l’Épervier est pris en chasse par un navire anglais et très vite Durand le canonnier-chirurgien-charpentier se retrouve débordé.


Cette adaptation du roman d’Eugène Sue (1830) associe aventure maritime et caractère sombre. Précisons qu’Eugène Sue avant de se lancer dans la littérature avait servi comme assistant-chirurgien dans la marine. Dans cette histoire, le coup de feu intempestif d’un pirate peut rappeler le tir inattendu venu d’un navire ottoman lors de la bataille de Navarin (1827) à laquelle participa l’auteur. Ceci aboutit comme dans le roman à un affrontement de l’artillerie de marine à bout portant et à un massacre, source de travail pour le chirurgien Sue et son double littéraire Durand.

Le dessin en noir & blanc et à l’encre de Chine se révèle particulièrement efficace pour décrire l’ambiance désespérée régnant à bord du navire.


  1. qui est peut-être inspirée de la jeune femme dont Eugène Sue s’était épris aux Antilles ↩︎

Fiche technique

Format : album
Pages : 96
Scénario : Frédéric Brrémaud d’après le roman d’Eugène Sue
Dessin : Alessandro Borbettini
Editeur : Glénat
Sortie : 15 mai 2024
Prix : 17,50 €