Holly – Avis +/-

film belge de Fien Troch (2024)

Presentation officielle

Holly est perçue comme une fille étrange par ses camarades de classe jusqu’au jour où se révèle son don de soulager les gens de leur chagrin. Dès lors, son énergie cathartique est recherchée par tous. Mais la frontière entre aide et abus va bientôt s’estomper. Sainte ou sorcière ? Le destin étonnant d’une héroïne sanctifiée malgré elle.

Avis d’Audrina

Des images accrocheuses et une musique envoutante dès les premières secondes : voilà un debut prometteur pour Holly, cinquième film de la réalisatrice belge Fien Troch. 

Dans ce film éponyme, Holly est une jeune fille d’un milieu social pauvre, mise à l’écart par ses camarades qui font courir la rumeur qu’elle est une sorcière. Au quotidien, ses deux seuls compagnons sont sa sœur, ainsi que son meilleur ami, Bart, un jeune garçon porteur d’un trouble du spectre autistique.

L’adolescente se réveille un matin avec un terrible présentiment qui l’empêche de se rendre à l’école ; quelques heures plus tard, elle aperçoit au loin son école engouffrée dans la fumée d’un incendie qui fera plusieurs morts. Plusieurs mois après ce drame, la douleur est encore vive chez les proches des victimes et témoins de l’incendie. Anna, une professeure de l’école, propose à Holly de rejoindre un groupe de bénévolat, dans le cadre duquel elle sera amenée à accompagner les familles des victimes lors d’une excursion.

Anna observe Holly et réalise peu à peu qu’elle semble avoir un don unique : celui d’apaiser et de guérir les maux d’autrui par le toucher. La professeure va alors prendre la jeune fille sous son aile et l’encourager à venir en aide à ceux qui en ont besoin. L’information se propage rapidement, et Holly est de plus en plus sollicitée, voire même vénérée contre sa volonté. Ce don est une lourde responsabilité pour une si jeune personne, et Holly devra trouver un équilibre dans cette nouvelle vie, sans laisser ce pouvoir lui monter à la tête ou la dépasser. 

À mi-chemin entre réalisme et film de genre, Holly raconte une histoire prenante et captivante qui interroge sur « le mécanisme de la croyance« , sur « ce qui nous rend humain« , et qui nous invite à une promenade au sein d’une communauté en deuil selon la réalisatrice Fien Troch. Bien qu’Holly soit le centre de l’attention, la réalisatrice a aussi souhaité mettre en avant d’autres personnages tels que Bart ou Anna, le tout avec une pointe d’humour. Naviguant entre des scènes douces et d’autre de tension, le but pour Fien Troch était évidemment de créer un tout.

Cependant, le film dans son ensemble laisse un goût quelque peu amer du point de vu de la narration. Même s’il est intéressant de laisser planer le doute sur la réalité du don d’Holly et de suggérer plutôt que de toujours confirmer ou infirmer, certaines scènes paraissent si floues dans ce qu’il s’y passe réellement que le spectateur s’en retrouve aliéné, et risque alors de s’égarer.

Dans son ensemble, Holly est un film qui propose une combinaison images et musique hypnotisante, et une histoire à premier abord intéressante mais dont le potentiel ne semble pas avoir été entièrement exploité. Cela reste compensé par un casting talentueux, notamment Cathalina Geraerts dans le rôle d’Holly, personnage assez silencieux mais que la jeune actrice a su faire communiquer par son langage corporel, et Felix Heremans, jeune acteur lui-même sur le spectre autistique et qui a joué le rôle de Bart avec une belle justesse. 


Fiche technique

Sortie : 6 mars 2024
Durée : 102 minutes
Genre : drame
Avec Cathalina Geraerts, Felix Heremans, Greet Verstraete, Serdi Faki Alici…
Titre original : Holly