Présentation de l’éditeur
Loin de la Londres victorienne, de Scotland Yard et d’un célèbre détective qui ne partage pas les sentiments qu’elle nourrit à son égard, Anna Kronberg, médecin, s’est réfugiée dans son cottage du Sussex pour y mener une existence paisible. Jusqu’au jour où elle se réveille dans un lieu inconnu, un pistolet sur la tempe…
La jeune femme a été enlevée. Son ravisseur ? Le redoutable Moriarty, ennemi juré de Sherlock Holmes, qui rêve de mettre au point une arme chimique en prévision d’un prochain conflit avec l’Allemagne. Et voilà qu’Anna est condamnée à travailler sur des bacilles mortels. Vivant sous haute surveillance, l’intrépide scientifique tente de reprendre contact avec Holmes…
Avis de Valérie
Nous avions énormément apprécié ce premier roman qui ajoutait au personnage emblématique de Sherlock Holmes une femme qui, pour pratiquer la médecine, ce travestissait en homme. Le docteur Anton Kronberg, brillant bactériologiste d’origine allemande, exerçait à Londres. Le soir venu, elle redevenait Anna en se cachant dans l’East-End, célèbre endroit où régnait il y a peu Jack l’Éventreur.
A la fin du premier tome, Anton fut obligé de disparaître, laissant Anna s’installer dans la campagne du Sussex. Mais elle va être retrouvée par l’énigmatique James Moriarty, qui va la kidnapper pour poursuivre les travaux qu’elle avait pourtant avortés avec l’aide de Sherlock Holmes : la culture de virus ou bacilles pour gagner la guerre bactériologique.
Élaborer des éléments de destruction massive ? Anna n’est pas naïve et sait que tous les gouvernements le font. Pasteur en France et Koch en Allemagne ont isolé de dangereuses particules et recherchent également des vaccins. Ayant un moyen de pression suffisant pour la faire travailler, Moriarty la menace et joue avec elle. Son extrême intelligence le séduit comme le fait s’en méfier.
Durant quatre mois, ils vont jouer au chat et à la souris sans que jamais on ne sache qui est le félin, qui est le rongeur…
On est de nouveau plongé au cœur de l’époque victorienne dont nous parle avec tant de talent Arthur Conan Doyle. Pourtant, l’intrigue est ici plus poussive et l’auteur se perd dans les détails scientifiques (certes passionnants !) plutôt que l’enquête. Si on est d’accord pour dire que cette précision biologique donne une rigueur au texte, l’auteur en oublie d’injecter de la chair tant le combat intellectuel entre les deux protagonistes, même leur rapprochement physique, est aride.
Puis, bien que sur la couverture soit indiqué Une enquête d’Anna Kronberg et Sherlock Holmes, ce dernier est absent sur la très grande majorité de l’histoire. C’est donc un roman moins équilibré, qu’on imagine plus comme une fictionalisation des fantasmes de l’auteur qu’un vrai travail d’écrivain.
En toute honnêteté, on ne s’ennuie pas, même si on est obligé de reconnaître une faiblesse de l’intrigue et un manque d’empathie avec Anna, dont le comportement frise le trouble social. C’est dommage, mais malgré cela et pour peu que l’on ne soit pas trop sensible à l’héritage de Conan Doyle, le lecteur est heureux du voyage. On attend même le troisième tome avec impatience !
Fiche technique
Format : poche
Pages : 336
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 3 mai 2018
Prix : 8,10 €