La soeur du Roi – Avis +

Présentation de l’éditeur

Elle est princesse de sang. Recluse à la Cour de Versailles, vouée à rester seule et à se consacrer aux oeuvres charitables. Lui est roturier. Brillant botaniste du jardin du Roy, il est adepte des Lumières. Tout oppose Madame Elisabeth, la jeune soeur de Louis XVI, et François Dassy. Pourtant, lorsqu’ils se rencontrent par hasard dans la forêt de Fontainebleau, une irrésistible attirance les pousse l’un vers l’autre.

Mais la révolution gronde et menace cet amour clandestin… Elisabeth saura-t-elle suivre les idées nouvelles qui bouleversent la France ? Et mettre en danger la royauté ? Dassy est-il un honnête homme ou un imposteur ? Alexandra de Broca, l’auteur de La Princesse effacée et Monsieur mon amour, fait revivre une passion méconnue qui bouscule l’image de la confidente du roi et nous plonge au coeur des derniers jours du règne de Louis XVI.

Avis de Valérie

La Révolution française est un sujet d’étude maintenant, et moins une question douloureuse sur un virage capitale pour notre démocratie, mais si sanglante et fatale à notre humanité.

Alexandra de Broca s’est servie de documents historiques et de romans sur la soeur du roi Louis XVI, Elisabeth, pour raconter l’histoire de cette jeune femme qui a subi le même sort que les membres de sa famille, la guillotine. Nous la suivons depuis son plus jeune âge auprès du roi Louis XV, le décès du souverain l’a laissé encore plus seule.

Puis durant son adolescence, Elisabeth se renferme sur elle. Sa soeur est mariée à un noble étranger et quitte la France tandis que son frère, devenu le roi Louis XVI, n’a plus de temps pour elle et doit instaurer son autorité. Le peu d’affection qu’elle recevait disparaît alors comme peau de chagrin.

Il lui reste la fille de sa dame de compagnie, Angélique, avec qui elle a été élevée et qui est sa confidente. Mais le pouvoir de sa position l’éloigne du reste de la noblesse, d’autant que son extrême sensibilité associée à sa vive intelligence lui font fuir les fastes hypocrites et cruels de la cour

L’histoire du jeune botaniste François Dassy est relatée parallèlement. La romancière l’avoue, pour ce personnage, elle a inventé les détails, car il n’existait pas de sources. Cela implique que mêlés aux faits vérifiés, il y a une fiction romanesque. L’écrivaine a comblé les absences liées au manque de documentation sur les pensées de la jeune princesse et ça semble couler de source : c’est impressionnant. Par contre, ce n’est jamais le cas pour Dassy, et ses caractèristiques semble moins fouillées, plus à l’emporte-pièce.

Le style de Alexandra de Broca est assez simple, très accessible à un lectorat vaste. C’est toujours appréciable, surtout pour une lecture en vacances. De fait, on manque tout de même l’immersion dans un autre siècle. La narration des faits est impersonnelle, sauf lorsque Elisabeth est en proie à des émotions fortes. On sent alors totalement que l’auteur s’est fondue dans son personnage d’étude.

Ce n’est donc pas un livre parfait, mais parfaitement intéressant à découvrir n’importe quand, car accessible pour une lecture détente ou plus sérieuse. C’est aussi une manière de plonger dans les affres de la Révolution française en s’attachant à des protagonistes en vue mais « innocents » des faits reprochés au roi et à son épouse, afin de mieux percevoir l’injustice des tribunaux d’exception.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 408
Editeur : Albin Michel
Collection : Roman français
Sortie : 31 mai 2017
Prix : 22 €