Eloge du peu – Avis +

Présentation de l’éditeur

A quel moment les objets auxquels nous tenons deviennent-ils des obstacles à notre bonheur ? Qui suis-je avec ces choses qui font partie de ma vie ? Qui suis-je sans ces possessions ? L’argent peut-il quand même faire le bonheur ?

Le moine zen Koike Ryunosûke nous invite à adopter les bonnes stratégies face au désir pour retrouver le pouvoir de choisir et le courage d’être soi. Car il s’est vu confronté aux mêmes difficultés, aux mêmes incertitudes, et il partage ici, avec amitié, les leçons tirées de ses expériences. On découvrira ainsi que le choix de la frugalité peut se révéler le plus raffiné des plaisirs.

Que le lecteur se rassure : vivre sobrement, ce n’est pas renoncer à tout. C’est, au contraire, ne renoncer à rien de ce qui nous est essentiel pour faire de la place à qui l’on est vraiment.

Avis d’Emilie

Mieux vaut avoir déjà eu une première approche du bouddhisme avant de lire cet ouvrage. Sans cela, son contenu risque de vous paraître bien sombre.

En effet, l’auteur, qui est moine bouddhiste, part du postulat principal de sa religion qui veut que tout soit souffrance. Pas joyeux. Ce postulat est repris tout au long de l’ouvrage pour appuyer ses théories. Pour un néophyte, cela peut sembler bien réducteur. Le bouddhisme propose une philosophie riche et variée, qui n’est pas expliquée ici.

Passé ce premier sentiment mitigé, on peut aborder le livre avec plus de sérénité. L’auteur nous apprend en prologue comment il vit avec 50 000 yens maximum par mois (soit 880 euros). Il nous dit que depuis qu’il s’est débarrassé de la majorité de ses biens matériels, il est plus libre, plus heureux et appelle chacun d’entre nous à faire pareil.

Mais pourquoi ? Et surtout comment ?

Viennent alors des théories selon lesquelles la consommation et la possession de bien matériels engendrent une souffrance et occupent du temps de pensée. Le meilleur exemple donné est celui des montagnes de vêtements que nous possédons, alors que nous mettons au fond toujours la même chose. Mais on sait tout de même qu’on en a d’autres, on se reproche de ne pas les mettre, on se dit qu’on va les donner, on est malheureux si on en perd un…

La joie d’avoir acheté un vêtement est surpassée très rapidement par la culpabilité d’avoir dépensé de l’argent, le sentiment de gaspillage et l’inquiétude de savoir si on a fait le bon choix, où va-t-on le ranger, était-ce bien raisonnable… La souffrance est ainsi supérieure au plaisir.

Dans cette optique, ne vaut-il mieux pas se débarrasser de tout ce qui nous encombre l’esprit et ne garder que le vraiment nécessaire ? Ce nécessaire peut bien sûr varier d’une personne à l’autre. Il ne s’agit pas de tout balancer sur un coup de tête. L’auteur nous livre ici une méthode pour y aller en douceur et nous désintoxiquer de notre besoin de posséder.

Parfois un peu répétitif, l’ouvrage propose des réflexions intéressantes, notamment sur l’argent : son histoire, sa valeur… et le fait qu’aujourd’hui, il a été détourné de sa fonction première, à savoir servir à échanger.

On ne peut guère oublier au fil de la lecture que ce livre a été écrit par un japonais pour des japonais. Impossible de comparer le marché du travail ou les relations sociales là-bas et chez nous. Ces différences rendront quelques raisonnements caducs.

Néanmoins, ce livre nous fait réfléchir. Ai-je besoin de posséder pour être heureux ? Ne puis-je pas remplacer mon besoin compulsif d’acheter par quelque chose de plus profond ? En passant par la sociologie, l’environnement ou des exemples plus personnels, l’auteur nous offre des réponses qu’il nous faudra adapter à notre occidentalité.

Fiche technique

Format : broché

Pages : 218

Éditeur : Philippe Picquier

Collection : Gingko

Sortie : 11 février 2017

Prix : 19 €