Au commencement il y avait Bob – Avis +/-

Présentation de l’éditeur

Et si Dieu n’était pas ce vieux sage barbu que tout le monde imagine ? Comment réagiriez-vous si vous découvriez que votre destin est entre les mains d’un adolescent prénommé Bob, aux mœurs légères, égocentrique et à qui le sort du monde importe peu ?

La mère de Bob a gagné la Terre lors d’une partie de poker réunissant plusieurs dieux, mais ne voulant pas s’en occuper, elle l’a confiée à son fils qui créé le monde en à peine six jours par manque de motivation. Et puis il rencontre Lucy, une humaine, dont il tombe follement amoureux. Et quand l’amour vient frapper à la porte de Bob, on peut être sûr que les catastrophes sur terre vont s’enchaîner…

L’avis d’Artemis

Autant commencer par les faiblesses dans le style du roman, car on ne peut les nier : il y a des longueurs et des répétitions. A certains instants, on a tout simplement l’impression que l’histoire tourne en rond. Et le personnage principal est horripilant de bêtise et il est tout simplement impossible d’avoir la moindre empathie pour lui (nous y reviendrons).

Mais ce serait dommage de passer à côté, cette histoire est d’une originalité rafraîchissante et bourrée d’humour. Car si ce livre vaut le détour, c’est avant tout pour l’univers créé par Meg Rosoff et l’idée de départ.

Extrait[[ Début du chapitre 3]]: « Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre.
Sauf que ce ne fut pas aussi simple que cela. Le candidat de prédilection au poste de Dieu se retira à la dernière minute, arguant qu’il souhaitait passer plus de temps avec sa famille, même si, pas-devers soi, chacun pensa qu’il avait simplement changé d’avis. Difficile de le lui reprocher, d’ailleurs.

La Terre était située à un endroit impossible, à des kilomètres des sentiers battus, quelque part dans un coin isolé et un tantinet délabré de l’univers. A cette époque de plein-emploi, rares étaient les postulants compétents à accepter de gérer une minuscule planète n’ayant pas encore fait ses preuves, sans parler de tout le barnum que supposait la création qui, pour peu qu’on ‘y colle avec soin, était un truc à vous flanquer la migraine. »

Et oui, Dieu est un job ! Et ce boulot est dévolu à un jeune imbécile, paresseux, égoïste à un point incroyable, qui ne se préoccupe de rien (oui, oui, ça n’augure rien de bon pour un dieu !), et qui est obsédé par l’idée de posséder la belle Lucy, terrienne de son état. Ce qui évidemment crée un bon nombre de dérèglements, en particulier le retour du Déluge…

Si l’idée est bonne, le traitement est beaucoup l’est moins. Car si l’on rit devant Bob, ce jeune bon à rien, son attitude devient vite pénible. Il manque totalement d’empathie, détruit la planète sans s’en soucier le moins du monde, et sans dévier de son objectif de séduire Lucy. C’est tout simplement impensable et le lecteur a fort envie d’aller secouer une bonne fois le Bob en question.

Vous l’avez donc compris, l’intrigue se déroule entre le monde de Bob et de Mister B, le sérieux monsieur qui assiste Bob mais qui fait tout le boulot, et la Terre. Du côté de chez Bob, il faut mentionner sa mère, qui joue au poker tout ce qui lui tombe sous la main, et notamment l’Eck, l’animal de compagnie de Bob (qui se caractérise par sa gourmandise, quasi sa gloutonerie !).

Si les personnages principaux sont assez caricaturaux, il y a toutefois une belle galerie de personnages secondaires, assez savoureusement croqués.

Pour conclure, ce roman accumule nombre de maladresses et de lourdeurs, mais parallèlement, fait preuve d’un humour et d’une originalité assez rares, et qui valent malgré tout de s’y arrêter.

Fiche technqiue

Format : broché
Pages : 360
Editeur : Black Moon
Sortie : 2 mai 2012
Prix : 15 €