France Ô – Les nuits de Harlem

New York 1918, puis 20 ans après. L’histoire se déroule sur un air de Ragtime et relate grandeurs et décadences d’un club de jeu clandestin à Harlem.

Il es connu que Eddie Murphy a voulu se faire plaisir en écrivant, réalisant et jouant dans ce film d’époque, retraçant la vie de Harlem by night. On sent ses références, même s’il n’a pu les insérer harmonieusement à son scénario. On pense régulièrement l’Arnaque, par exemple où le dindon est également un mafieux (pas un Blanc…) mais aussi à Stormy Weather.

Ce long métrage des années 40 est une pépite très rare, que peu connaissent. Il dépeint la vie des artistes noir-américains du début du XXe siècle et est empreint du regard que les Wasp ont sur eux, avant la fin de la ségrégation. Actuellement, ce film très touchant devient choquant car nous n’avons absolument pas la même vue sur les relations interraciales.

L’opportunisme de Murphy ne permet pas de donner la profondeur à son récit et c’est bien dommage car l’histoire est passionnante et il a à son service les plus grands acteurs afro-américains de l’époque (Richard Pryor, Redd Foxx, Della Reese, Jasmine Guy, Arsenio Hall, Lela Rochon, etc.).

Alors qu’il voulait appuyer les notions historiques de son histoire, il oublie justement la différence du maintien que les conventions imposaient. C’est cette volonté qui déséquilibre cette bonne idée, car l’ambiance est trop romancée pour sembler historique et manque de profondeur pour en faire un film de gangsters.

C’est malgré tout un bon moment de cinéma, malmené par la version française, mais rien n’est parfait !