Mauvais sang – Avis –

Présentation de l’éditeur

Sasha est un soldat d’élite. A la tête de son commando, elle est chargée de contrôler l’activité paranormale dans le monde. Sa préoccupation majeure : éviter que du sang contaminé de loup-garou ne soit vendu au marché noir. De retour d’une mission en solo, Sasha découvre que son équipe de choc a disparu sans laisser de traces. Fidèle à ses partenaires à la vie à la mort, elle tente tout pour les retrouver.

Dans cette quête de la vérité, la jeune femme ne peut se fier qu’à son instinct. Conspirations au plus haut niveau dans son propre camp, agents infiltrés chez les vampires et les loups-garous, manipulations scientifiques… Sasha doit surmonter tous les obstacles. Mais saura-t-elle affronter de la même manière les tourments de son cœur et de terribles révélations sur son passé ?

Avis de Callixta

Voilà une histoire qui promettait beaucoup, qui va même jusqu’à proposer des angles intéressants mais qui souffre de trop de défauts pour emporter l’adhésion.

Pourtant, tout semblait réuni pour réussir une grande saga de bit-lit avec une jeune femme, soldat appartenant aux forces spéciales de l’armée. Sasha est aussi infectée par la maladie qui transforme des hommes en loups-garous. C’est un accident avant sa naissance qui a provoqué ce problème.

Elevée par un médecin spécialiste de cette affection, elle a cependant grandi dans un relatif apaisement même si elle a perdu ses parents. Depuis son plus jeune âge, comme toutes les personnes souffrant du même mal, elle est sous contrôle grâce à des médicaments. Ainsi, elle ne subit aucune transformation et vit de façon quasi-normale.

Son travail au sein des forces spéciales consiste justement à traquer ceux qui sont définitivement dangereux ou ceux encore qui chercheraient à utiliser le sang de ces êtres puissants et dangereux pour fabriquer de redoutables mutants. L’idée était intéressante et si elle ne se trouvait pas rapidement mêlée à une autre, elle aurait pu avoir une chance de tenir ses promesses.

En effet, l’auteur va sortir de cette trame générale lors d’une grande partie du roman pour nous permettre de découvrir ce qui se cache réellement derrière ces personnes qui ont été infectées. Elle utilise alors la mythologie amérindienne autour des change-formes et des personnages qui peuvent se transformer en animaux. Tout cela aurait dû être passionnant mais c’est vraiment le style de l’auteur et la construction calamiteuse du roman qui pousse lentement vers l’indifférence et l’ennui.

Tout d’abord, les premiers chapitres mettent très longuement en place le monde créé ce qui n’est pas si rare, mais son choix laisse perplexe. Sasha rencontre plusieurs personnages tous masculins qui ne reviendront plus jamais dans l’histoire et vont tous lui faire des révélations fracassantes pour des raisons inconnues.

Suivent de longues scènes parfois redondantes où nous apprenons avec force de détails ce qui se trame. L’idée est d ‘ailleurs bonne mais mal exploitée. S’ajoutent de soudaines accélérations de l’intrigue et des ruptures dans le style : après des scènes d’action, nous basculons dans des passages oniriques, qui évoquent les transes des chamanes ou la poétique danse des âmes sœurs. C’est long, très long et nous nous désintéressons progressivement de ce qui arrive à Sasha dans un final qui revient à l’action pure et dure.

Pourtant au cours du livre, Sasha a rencontré un autre loup, différent d’elle avec qui commence une liaison passionnée qui donne lieu à des scènes érotiques de bonne facture. Mais même cette histoire d’amour manque de spontanéité et est plombée par des longueurs et des effets de style inopportuns.

L’impression est donc négative pour ce premier tome qui déçoit surtout beaucoup. L.A Banks est un bon écrivain qui poursuit plusieurs séries dont celle-ci que l’on peut rattacher à la bit-lit même si, contrairement à une règle bien établie, le récit n’est pas écrit à la première personne.

Mais là, elle manque sa cible et pour des raisons assez graves puisque c’est son style et la construction de son livre qui posent problème. Qu’en est-il des cinq autres tomes de cette série qui commence si maladroitement ? Il ne donne pas très envie de répondre à la question en tous cas !

Dommage pour l’éditeur qui avait fait le bon choix de traduire Colleen Gleason et sa chronique des Gardella, heureusement bien plus réussie !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 350
Editeur : City Editions
Sortie : 6 avril 2011
Prix : 17,50 €