Un trop séduisant protecteur/Dangereuse méprise – Avis +

Un trop séduisant protecteur, de Beth Cornelison

Présentation de l’éditeur

Qui est vraiment Jonah Devereaux ? Annie peut-elle faire confiance à ce presque inconnu, qui fréquente parfois le restaurant où elle travaille comme serveuse ? Autant de questions qui hantent la jeune femme depuis la nuit où Jonah l’a sauvée des griffes de son agresseur, dans une ruelle obscure, alors qu’elle livrait un mystérieux colis sur ordre de son patron. Cette même nuit, Jonah a décrété que, désormais, il serait son garde du corps. Or, si Annie reconnaît avoir grand besoin de protection – Jonah lui a en effet révélé qu’il enquête sur son patron, ainsi que sur le réseau de trafiquants auquel ce dernier appartient sans doute -, elle hésite à accepter son offre. Car Jonah est trop troublant, trop mystérieux, trop séduisant pour une femme comme elle qui, après avoir quitté un mari tyrannique, s’est juré de ne plus jamais tomber amoureuse…

Avis de Marnie

Ce qu’il faut saluer ici, c’est l’originalité du récit et le soin apporté par l’auteur pour rendre cohérents ses héros. En effet, Beth Cornelison est un nouvel auteur, et nous sentons qu’elle a cherché des idées nouvelles, et un traitement qui change un peu. Ce n’est pas totalement réussi, notamment dans sa façon de dépeindre les méchants, bien trop caricaturale, mais le fait qu’Annie et Jonah réagissent non comme nous l’aurions fait face à ces situations, mais plutôt comme ils le ressentent eu égard à leurs importants traumatismes, constitue franchement un plus, intéressant.

Annie est une femme victime de violences conjugales, que son mari a tenté d’assassiner lorsqu’elle l’a quittée. Elle en garde même des séquelles et depuis deux ans, survit difficilement. Courageuse, elle tente de se reconstruire malgré une situation financière assez désastreuse. Elle doit élever ses deux enfants et affronter les aléas et les pièges de la très dure réalité. L’auteur laisse à penser qu’il n’est pas facile sur la longueur de quitter un mari violent et le manque de confiance qu’Annie éprouve lorsqu’on lui tend la main est bien mis en relief. C’est cette lente remise en route, ce nouveau départ brinqueballant, que l’auteur réussit le mieux.

Du côté de Jonah, la peur est plus profonde mais toute aussi présente, même s’il dissimule assez bien ses sentiments. L’auteur soigne ainsi des facettes différentes avec talent. L’intrigue est par contre assez faible. On ne comprend pas pourquoi l’enquête de police après le meurtre est quasiment inexistante alors qu’il y avait nombre d’éléments inquiétants qui pouvaient être relevés. Beth Cornelison rattrape un peu son scénario bancal en décrivant tout au long du récit une atmosphère sombre et pesante qui, elle, tient la route et apporte un petit plus nécessaire.

De jolies possibilités surprenantes, à approfondir car il est évident que cet auteur peut et va mieux faire !

Dangereuse méprise, de Marie Ferrarella

Présentation de l’éditeur

Depuis son arrivée à Aurora, où elle a été envoyée en renfort pour enquêter sur une série de meurtres, l’agent Julianne Bear ne décolère pas. Ses collègues la traitent comme une débutante ! Notamment son supérieur, Frank McIntyre, qui semble même s’évertuer à la maintenir à l’écart de l’affaire… McIntyre est pourtant celui qu’elle doit impérativement convaincre de sa valeur ! Et pas seulement parce qu’elle éprouve l’irrésistible besoin d’impressionner cet homme d’expérience tellement troublant. Mais plutôt – et surtout – parce que, s’il réussi à l’évincer et la renvoie chez elle, elle perdra toute chance de faire aboutir l’enquête parallèle qu’elle mène pour son propre compte. Une enquête secrète…

Avis de Marnie

Il s’agit du treizième volume de la série de Marie Ferrarella, Cavanaugh Justice, qui en compte tout de même dix-neuf à ce jour ! Il est vrai que cette petite ville remplie de policiers ou procureurs et autres avocats qui font tous partie de la même famille, cela semble un peu étrange. Ici, nous en croisons plusieurs par ci par là, et bizarrement, pour ceux qui ont l’habitude de lire cette série, même si l’on en parle beaucoup, nous n’aurons pas droit à un des petits déjeuners d’Andrew où toute la famille a l’habitude de se réunir…

Honnêtement, comme souvent avec cet auteur, le format est parfaitement maîtrisé et utilisé de façon aussi intelligente qu’astucieuse. Il y a une parfaite adéquation entre l’intrigue policière et la progression de la relation amoureuse. Sans tomber dans les clichés, et justement nous sentons bien que Marie Ferrarella souhaite vraiment les éviter, sa description du ressenti de son héroïne élevée dans une réserve navajo face à la tribu irlandaise, sonne juste. Ce débordement ostentatoire de complicité fraternelle ou amicale semble être totalement étrangère à cette jeune femme qui a l’habitude d’être seule depuis sa plus tendre enfance.

Entre Franck, dont c’est la première enquête qu’il dirige et qui doit prouver ce qu’il vaut aux yeux de sa famille, et Julianne, qui a perdu la sienne dans des conditions plus que dramatiques, et qui écorchée vive et sur la défensive doit apprendre à travailler en équipe, le contact est difficile. Ils vont apprendre à apprécier leurs différences et à surmonter leurs problèmes. Simple, efficace… même si ce récit ne révèle aucune surprise, ce qui est son gros point faible.

Ce sont les caractères et les dialogues enlevés qui font la différence, mais nous aurions aussi apprécié que Marie Ferrarella prenne le temps de se poser un peu… et qu’elle tente autre chose, pour nous surprendre un peu !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 471
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 juillet 2010
Prix : 6,30 €