Cambrioleur ou gentleman ? – Avis +

Présentation de l’éditeur

Londres, Régence.
Lorsqu’elle surprend, en pleine nuit, un inconnu dans sa chambre, Constance, duchesse de Wellford, bride son instinct d’appeler à l’aide. Car quelque chose d’indéfinissable la retient aussitôt de le faire. Est-elle troublée par les manières raffinées de l’intrus ? Ou bien plutôt par le baiser qu’il lui vole avant de prendre la fuite ? Constance ne saurait le dire. En revanche, elle est certaine d’avoir déjà rencontré ce mystérieux individu auparavant. Mais alors où, et dans quelles circonstances ? Et surtout, que venait-il faire dans l’intimité de sa chambre, puisqu’il ne lui a finalement rien dérobé ? Autant de questions auxquelles Constance, aussi intriguée que séduite, brûle de trouver des réponses…

Avis de Valérie

Voilà une très bonne surprise que ce roman d’un auteur que nous ne connaissons peu ou pas. Christine Merril possède une grande imagination, un sens aiguisé de l’action et suffisamment de confiance en soi pour accepter des postulats quelques fois limites dans la romance historique, prêtant un peu trop de pensées de notre époque à ses personnages… Mais qu’importe, le style est romanesque et son but n’est pas de rendre son récit trop réaliste.

Constance ou Anthony sont deux héros particulièrement intéressants dans leur construction. La duchesse douairière est une femme ayant des qualités morales, mais surtout un besoin de paraître pour sauvegarder sa vertu, seule chose qu’elle sait pouvoir monnayer en vu d’un remariage après son veuvage. Elle n’a jamais été amoureuse, et a toujours appris que l’existence était un combat où pour survivre elle devait utiliser les atouts dans sa manche, d’une manière très terrienne.

Tony, lui, est non seulement un roturier, mais également un cambrioleur. Certes, il s’introduit chez les riches sur ordre de la Couronne pour espionner des possibles traîtres, mais c’est un voleur qui aime ce qu’il fait et qui a dû commencer sa carrière pour sortir sa famille de la pauvreté, après le décès de ses deux frères aînés. Amoureux depuis toujours de Constance qui elle ne l’a jamais remarqué, il se laissera convaincre très facilement de lui venir en aide, face au vilain de service, Lord Barton.

Les personnages secondaires sont bien campés, notamment Patrick, l’étonnant valet de Tony, mais aussi le machiavélique et bien méchant Lord Barton, qui ne recule devant aucun chantage pour obtenir ce qu’il désire

Il manque une cohésion psychologique des personnages, une profondeur dans l’analyse, profondeur que nous avons appris à attendre grâce à des auteurs comme Loretta Chase, Elizabeth Hoyt ou Lisa Kleypas. Ceci dit, cela reste un roman particulièrement intéressant, touchant et bien écrit. De plus, nous ne pouvons mesurer toutes nos lectures à l’aune des grands auteurs que publie J’ai Lu, et de toute manière nous sommes obligés de trouver notre bonheur également ailleurs.

Cela fait de Cambrioleur ou Gentleman ? un très bon historique malgré quelques erreurs, et un auteur à suivre, pour le plaisir sans ennui qu’elle nous procure.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 342
Editeur : Harlequin
Collection : Les historiques
Sortie : 1 juin 2010
Prix : 5,95 €