Des liens en or – Avis – et +/-

Présentation de l’éditeur

Sans son petit garçon, Jake, Katy n’aurait peut-être jamais fait la connaissance de Royce McIntyre. Débordée comme elle l’est, comment trouverait-elle le temps de nouer des liens avec ses voisins ? Surtout un voisin aussi secret et ténébreux que Royce. Et puis, depuis l’échec de son mariage, elle se méfie tellement des hommes…

Mais voilà que Jake, qui se cherche timidement un ami et plus encore un papa de substitution, s’est pris d’affection pour Royce, pourtant peu bavard et pas tellement plus disposé que Katy à briser la glace. Les jours passant, les visites se multiplient. A leur corps défendant s’installe entre eux une intimité qui, chaque fois, les trouble davantage.

Alors, tandis qu’elle sent évoluer malgré elle une relation dont elle a peur de perdre le contrôle, Katy, paniquée, décide de passer avec Royce un pacte : quoi qu’il arrive, ils s’en tiendront à l’amitié, et seulement à l’amitié…

Avis de Marnie

Carrie Weaver possède un grand talent et malheureusement, ce n’est pas en lisant cette romance que nous pourrons le démontrer. En effet, si l’idée de base est excellente, et que le début nous semble prometteur, le récit va partir un peu dans tous les sens, en oubliant l’histoire d’amour au passage, ce qui est plutôt triste pour une romance digne de ce nom ! L’aspect le plus singulier, c’est que l’auteur qui au départ construit son intrigue autour de trois personnages sympathiques et même émouvants, insiste tant sur des détails (dont certains sont aussi superficiels que stupides) que peu à peu, nos héros se transforment en caractères irritants, insensibles et inconsistants.

Ainsi Katy et ses va-et-vient incessants ressemble de plus en plus à un vrai courant d’air, stressée et impatiente lorsqu’elle est présente, Jake, son fils, mignon petit menteur pour la bonne cause, devient bien vite une tête à claques toujours en train d’affabuler, et enfin, Royce, qui vient de perdre une main dans un accident, en pleine rééducation, oublie bien vite (comme nous) ce « petit » inconvénient pour jouer au baby sitter et augmenter ses fins de mois un peu difficiles… De lieux communs (le retour sur scène d’un père antipathique à l’extrême qui jusqu’ici jouait à l’Arlésienne) en jours qui passent et qui semblent tous se ressembler, rien ne semble intéressant, novateur ou tout simplement crédible.

La passion entre les deux héros est plus que tiède et ce n’est pas la petite scène sensuelle (sur deux paragraphes) qui surgit aux deux tiers du roman qui nous réconciliera avec cette histoire où l’inspiration semble avoir quitté brutalement Carrie Weaver. Nous recherchons en vain l’intensité, la tension dramatique et surtout l’émotion qui constituaient ses points forts.

A oublier très vite !

Avis de Valérie

La révolution est en marche ! Nous le voyons depuis plusieurs année, mais c’est d’autant plus vrai cette année où les romances contemporaines éditées par Harlequin sont toujours plus audacieuses dans le choix des protagonistes. Nous sommes loin des clichés que tous attendent de la part de soi-disant bluettes où « tout le monde est beau, tout le monde est gentil ».

Carrie Weaver a choisi de faire évoluer des héros très communs, des monsieur ou madame tout le monde. Katy est divorcée avec un enfant à charge tandis que que Royce est soudeur travaillant à l’international, notamment en Russie où après une explosion, il a perdu sa main gauche…

Pas de vétéran, pas d’agent secret tombé au combat, juste un homme handicapé, qui accepte de garder le gamin du dessus car premièrement il a besoin d’argent en attendant une éventuelle pension et aussi car il a lui même un fils âgé d’une vingtaine d’années, qu’il a négligé. Auprès de Jake, Royce a le sentiment de se racheter une conduite, de rattraper un peu du temps perdu.

La plus grande partie du roman est dédiée aux deux garçons, et il est question de construction pour l’un et reconstruction pour l’autre. Bien que particulièrement attendrissante, cette partie devient lassante et nous attendons longtemps avant qu’il ne se passe quelques choses et Katy intervient que rarement, prise alors par son travail de commissaire-priseur qui l’envoie aux quatre coins du pays.

Dans sa volonté de faire évoluer le genre, Carrie Weaver a oublié ici l’ingrédient principal d’une romance, l’émotion. L’originalité du propos ne remplace pas ce manque et c’est dommage… pour la trame comme pour le lecteur.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 310
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 février 2010
Prix : 5,35 €