L’histoire en 1973 de Susie Salmon, adolescente assassinée sauvagement qui, depuis l’au-delà, observe sa famille sous le choc de sa disparition et surveille son meurtrier, ainsi que la progression de l’enquête…
Avis de Valérie
Peter Jackson révèle une grande part de sa sensibilité en réalisant l’adaptation de ce roman. Il était impossible d’imaginer comment il allait pouvoir rendre tangible la dure réalité du décès d’une adolescente aimée à une époque où on ne se posait pas les mêmes questions que maintenant lorsque pour rentrer de l’école, votre gamine doit traverser un champ de maïs absolument pas éclairé.
Avec énormément de talent, il choisit de ne verser ni dans le
L’histoire en elle-même est exemplaire et attache le spectateur tout le long de la projection. On ne sait pas si le coupable va être démasqué, si la famille va pouvoir se reconstruire après ce traumatisme si le flic se pardonnera, etc. Il y a une véritable montée en intensité de l’intrigue, bien menée, même si comme le fait toujours Peter Jackson, il s’attarde à l’endroit qui lui plait le plus (dans King Kong c’était l’évocation de la période historique, avant le départ du bateau), ici l’entre-deux monde.
Le choix du casting est un sans faute absolu et on ne peut que s’incliner devant des acteurs de si grand talent. Outre ceux déjà cités dans l’article ci-dessous, nous assistons à la transformation de Michael_Soprano_Imperiali, de petit gars de la mafia de Jersey en un véritable acteur. Époustouflant.
Ce qui est le plus remarquable, c’est qu’avec un sujet si sombre, Peter Jackson fait un film que l’on aime, notamment par cette beauté qui transpire et magnifie l’essence même de l’existence. Pour finir, sachez que l’on comprendra le pourquoi du titre à la toute fin du métrage, comme une conclusion toute en sagesse et émotion…
Si ce n’est pas le meilleur film de Peter Jackson, c’est le plus émouvant qu’il faut absolument aller voir…
Avis de Marnie
Attention, si vous n’avez pas lu le best-seller d’Alice Sebold, La nostalgie de l’ange, et qu’au vu du synopsis, vous pensez que vous découvrirez une satire « métaphysique » comme par exemple la sardonique série Dead like me, vous serez certainement plus que désarçonnés devant cette tragédie qui vous prend à la gorge, le cauchemar vécue par une famille lorsque l’aînée des trois enfants est assassinée par un serial killer.
Si Peter Jackson sait éviter le pathos, c’est notamment grâce à son extraordinaire façon de savoir nous détourner des larmes lorsqu’il crée ses effets spéciaux pour décrire l’entre-deux mondes. Toute notre émotion se transporte vers cette fantasmagorie « rêvée » par Susie, cette adolescente de 1973… La profonde intelligence du réalisateur, c’est de situer cette
Mais cet univers ne serait qu’un décor sans âme sans la voix vibrante et le jeu passionné de la jeune Saoirse Ronan, adolescente irlandaise, qui porte
Choisir Mark Wahlberg pour jouer le rôle du père de la petite Susie, nous faisait franchement appréhender le pire. En effet, il faut avouer qu’il n’a jamais été un acteur remarquable. Cependant, Peter Jackson réussit à exploiter au maximum son potentiel, utilisant à son avantage ses moindres expressions. Soutenu par le jeu toute en douleur retenue de Rachel Weisz qui endosse avec un naturel confondant le contre-pied profondément nuancé de la mère courage pilier de la famille, Mark Wahlberg réussit à faire passer une émotion forte et désespérée.
Cependant, ce sont les seconds rôles qui accaparent l’écran dès que nous les apercevons, soit Stanley Tucci et Susan Sarandon qui jouent avec leur image très forte de « bêtes » de cinéma. Avec eux, nous passons de la terreur la plus primaire à l’humour décalé, suivant les rôles et les
Peter Jackson réussit parfaitement son pari de mêler poésie, tragédie émotionnelle, métaphysique avec acceptation du deuil, sur fond de sombre thriller… Et même si certains rebondissements sont attendus, d’autres se révèlent de vraies surprises qui prêtent à la réflexion.
Fiche Technique
Avec Saoirse Ronan, Mark Wahlberg, Stanley Tucci, Rachel Weisz, Susan Sarandon, Rose McIver, Michael Imperioli, etc.
Genre : fantastique
Durée : 128 minutes
Roman : Alice Sebold
Distributeur : Paramount Pictures France