Présentation de l’éditeur
En 1864, dans le palais de la famille Tron à Venise, les murs autrefois ornés de tableaux du Tintoret continuent de s’effriter et les repas demeurent frugaux. Occupé par le prochain numéro de sa revue l’Emporio della Poesia, le commissaire Alvise Tron prépare aussi ses noces avec la riche princesse de Montalcino.
Mais les réjouissances tournent court lorsqu’il apprend la mort mystérieuse du marchand d’art Kostolany. II n’a qu’un seul indice : la disparition de la Sainte Madeleine du Titien, que Marie-Sophie de Bourbon, sœur de l’impératrice Sissi, avait confiée à Kostonaly pour une expertise. Les suspects sont nombreux : le consul général de Russie, le restaurateur de tableaux Terenzio ou encore le colonel Orlov. Tous semblent taire un secret, tous semblent liés au meurtre…
Avis d’Enora
Venise, 1864.
Depuis trois ans Victor-Emmanuel II de Savoie est roi d’Italie et François II, roi des deux Siciles, s’est réfugié à Rome. L’unification de l’Italie est en marche, mais Venise fait encore partie de l’empire d’Autriche. C’est dans ce contexte historique troublé que Nicolas Remin passionné de culture et d’histoire italiennes, plante les aventures de son héros le commissaire Alvise Tron.
Tron est le dernier rejeton d’une illustre famille à l’image de sa ville, ruinée et ne vivant que dans le souvenir de leur grandeur passée. Commissaire écrivain de comptoir, sans allure et sans le sou, il édite une revue de poésie L’emporio della poesia. Avec sa fiancée, la riche princesse de Montalcino, il prépare le bal destiné au lancement du cristal Tron, mais ces réjouissances tournent court avec la mort mystérieuse de Kostolany, le célèbre marchand d’art et la disparition d’un tableau du Titien que Marie-Sophie épouse de François II avait confié soi-disant pour expertise. Tron va devoir faire preuve de sagacité et de la plus grande diplomatie pour dénouer les fils d’une intrigue qui pourrait se révéler explosive sur le plan politique.
Nicolas Remin continue à nous faire explorer l’histoire de l’Italie et plus particulièrement de Venise dans cette fin du XIXe siècle. Son héros, le commissaire Tron, cache derrière une apparence insignifiante, un mélange de finesse et d’énergie mais en même temps se débat avec les deux femmes de sa vie, sa mère et sa fiancée. Toutes les deux attendent avec impatience qu’il résolve cette intrigue afin de servir au mieux leurs intérêts. La princesse n’hésitant pas à lui faire du chantage ou même à le pousser à faire un faux cambriolage, afin que la reine Marie-Sophie assiste à leur bal. Le commissaire qui a parfois l’impression d’être considéré comme le petit chien de sa fiancée, prend sa revanche dans son travail où il peut faire preuve de condescendance et de pédantisme vis-à-vis de son subordonné, Bossi, un être discret, un peu naïf, mais intuitif. Ces deux faces, publique et privée, du personnage sont sources de beaucoup d’humour et rendent Tron extrêmement humain.
Aussi bon que les deux tomes précédents, cette troisième aventure d’Alvise Tron séduit autant par son atmosphère et ses personnages que par son intrigue captivante et romanesque.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 376
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : décembre 2009
Prix : 7,90 €