Les coeurs apprivoisés – Avis +

Présentation de l’éditeur

Alors que son père est mourant – un père qui les a maltraitées, elle et sa sœur Violet -, Colleen ne se résout pas à ce que le vieil homme disparaisse sans avoir obtenu le pardon de ses filles. Aussi quitte-t-elle dans l’urgence la demeure paternelle pour aller jusqu’en Arizona chercher Violet et la convaincre de rentrer avec elle au chevet de leur père.

Une fois sur place, Colleen se heurte d’abord au refus de sa sœur qui, encore plus meurtrie qu’elle par leur enfance, s’est juré de ne plus jamais approcher leur père. Pourtant, à force de patience, elle se laisse convaincre. A une condition : que Vince Moreno, son meilleur ami, l’accompagne afin de la soutenir dans cette épreuve – Vince, un homme aussi séduisant que sombre, dont Colleen, troublée, pressent tout de suite qu’il est, lui aussi, hanté par des secrets…

Avis de Valérie

Carrie Weaver a écrit un roman tout en délicatesse, qui nous présente trois personnages principaux (les deux sœurs Davis et Vince Moreno) qui ont chacun beaucoup à comprendre sur eux ou sur leur vie avant de passer à autre chose. Elle fait vivre à ses personnages ce que Boris Cyrulnik appelle la résilience, alors même que l’une des héroïnes a déjà eu son histoire dans un précédent volume…

Le déclencheur ou le catalyseur est la déchéance physique du père de Colleen et de Violet, il est sur le point de décéder. Celui-ci veut revoir sa fille aînée qui a quitté le domicile familiale très jeune pour fuir un géniteur violent. Colleen veut accomplir la dernière volonté d’un mourant par affection pour celui qui ne l’a pas abandonné au contraire de sa mère et de sa soeur, mais aussi donner la possibilité à son aînée de faire la paix avec un passé traumatisant.

Violet est enceinte, son mari en déplacement accepte qu’elle puisse voyager, que si l’ami de la famille, Vince Moreno, les accompagne. Nous allons alors assister à la reconstruction de ses personnages qui sont tous trois porteurs de failles qui les empêchent de passer à autre chose, tout cela sans aucun pathos, mais avec beaucoup de réflexion, d’analyse psychologique fine intégrée à une jolie romance.

L’amour, ici, est le ciment de cette reconstruction, il donne aussi la force d’avancer et de se dépasser, mais s’il est un révélateur, c’est à chacun de faire le pas qui permettra de mûrir, de dépasser un état de faillite pour effectuer cette fameuse résilience.

Ce qui donne toute la qualité au roman, c’est qu’il fait état d’une simplicité confondante faisant oublier la maîtrise qu’il y a derrière. Carrie Weaver est un grand auteur, qu’il nous tarde de continuer à découvrir.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 342
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 25 mars 2009
Prix : 5,15 €