Harvey Milk – Avis +

Résumé

L’histoire vraie de Harvey Milk, le premier homme politique gay qui fût assassiné à San Francisco dans les années 70 pour s’être battu pour la tolérance et l’intégration des communautés homosexuelles.

Avis de Luc

Harvey Milk ouvre sur des images d’archives montrant une rafle dans un bar gay dans les années 70 montrant que les homosexuels étaient persécutés dans une époque encore toute récente. Dans ce contexte, le personnage principal, Harvey Milk (remarquable Sean Penn) décide de réagir.

Son récit commence à la veille de ses 40 ans. Il fait connaissance d’un jeune chômeur dans le métro new-yorkais, Scott (James Franco). Mais ils trouvent que New-York est une ville à risque. Ils décident alors d’ouvrir une boutique de photographie à San Francisco, à l’ouest des Etats-Unis, et leur boutique servira de QG à tous les gays de la ville. La caméra de Gus Van Sant filme d’abord leur boutique, puis brutalement traverse la rue et on voit tous les gays de San Francisco se réunir : c’est saisissant. On sent dès le départ qu’on est chez un grand cinéaste.

Harvey Milk décide alors de se présenter aux élections locales, d’abord dans sa tenue baba-cool avec une barbe (!) très en phase avec son époque, puis en se rasant et en enfilant un costume respectable, et parvint enfin à se faire élire. Il devient ainsi le premier homme politique ouvertement gay à être élu.

Il est porté en triomphe parmi les siens. San Francisco, sous la bannière de son maire, George Moscone (Victor Garber, sorti de la série-TV Allias) devient pour le monde entier, la cité des Gays. L’ambiance est alors festive. Harvey Milk cumule les conquêtes masculines, dpnt le jeune Cleve Jones (Emilie Hirsh, héros de Into the Wild d’un certain Sean Penn !), mais la réaction ne se fait pas attendre. L’ennemi guette, d’abord à l’intérieur de la ville en la personne du conseiller municipal Daniel White (Josh Browlin, découvert dans Les Goonies de Richard Donner) tout en frustration, ensuite sous la forme d’un projet de référendum, terrifiant pour les homos.

Ceux-ci s’organisent. Leur mobilisation est grandiose. Harvey Milk est tendu. Il va à l’opéra voir La Tosca de Puccini qui raisonne comme un ode funèbre, à la manière de la fin de Philadelphia de Jonhattan Demme (où l’avocat malade du Sida, incarné par Tom Hanks, à la veille du dernier jour de son procès, commente son air d’opéra préféré : Maria Callas dans La mamma morta de l’Andrea Chénier de Giordano, dans une scène déchirante). La fin, filmée à la manière de Elephant (le film qui a permis à Gus Van Sant d’obtenir la Palme d’or à Cannes) est poignante et nous remplit de larmes.

Harvey Milk est un grand film sur la tolérance, un grand film politique, une plongée dans le monde des seventies. Il sort juste après qu’un autre référendum a d’interdit les mariages gays en Californie. Le combat décrit dans le film reste donc d’actualité.

Gus Van Sant signe là son film le plus accessible (après des essais élitistes comme Gerry, Psycho, Last days) mais aussi le plus beau et le plus émouvant. Quant à Sean Penn, il prouve, là encore, qu’il est un des plus grands acteurs de Hollywood, n’hésitant pas à incarner charnellement un gay. Il mérite largement son Oscar.

Harvey Milk est un très grand film, sans doute le plus beau de ce premier trimestre 2009.

Bouleversant.

Fiche technique

Genre : biographie

Durée : 127 minutes

Sortie : 04 mars 2009

Acteurs Sean Penn, Josh Brolin, Emile Hirsch, James Franco, Victor Garber, etc.