Interview de Odré Bussi

Onirik : comment définiriez-vous votre passion ? Dessinatrice, illustratrice, artiste ?

Odré : Ma passion c’est ce qui fait ma vie. C’est aussi ma petite arme personnelle qui m’a permis de me blinder, de fuir les mauvais moments et de séduire les gens. Je veux dire que c’est le « dessin » (un grand terme qui en englobe plein d’autres évidemment) qui me caractérise à 90% et je reprendrais facilement une expression que Rafchan (dessinatrice française de manga) utilise: « draw or die« [[dessine ou meurt]]. Je dessine depuis toujours et si l’art est esthétique alors ça me parle profondément qu’il s’agisse de peinture, photo, sculpture, chorégraphie, mode mais mon médium préféré c’est le crayon et la peinture. Cela me permet de raconter mes histoires dans mes BD ou simplement dans mes illustrations, et de ressortir à ma façon toutes les belles choses que j’ai pu digérer…

Onirik : Comment vous est venue l’envie de vous exprimer par le biais de dessin à tendance manga ?

Odré : En fait au départ, je n’ai jamais réellement eu « l’envie » de faire un dessin à tendance manga (ou alors seulement pendant ma crise d’ado ^^). Lorsque j’étais encore au collège puis au lycée j’ai découvert les mangas par des amis et j’ai fait le rapprochement entre ces mangas papiers et toutes les anims que je dévorais à la télé, il y avait aussi l’influence de Disney, et de certaines BD franco-belges. Alors que je recopiais déjà très bien, je voulais arriver à dessiner bien mes propres personnages et les mangas étaient un bon moyen pour apprendre et progresser (mais aussi prendre de mauvais tics graphiques vv »). Avec un groupe d’amis fan de culture et BD japonaise, on a créé un premier fanzine en seconde et on dessinait tous chacun à sa sauce manga dans le style des auteurs qui nous plaisaient et nous influençaient indéniablement (pour moi c’était Kaori Yuki).

Mais je dois avouer que je regrette de ne pas avoir connu plus tôt d’autres visions de la BD (que ce soit des mangas moins commerciaux ou des romans graphiques de toutes origines…), du graphisme, pleins de dessinateurs différents pour m’ouvrir plus tôt. Maintenant, je suis une boulimique d’art graphique et je veux découvrir le plus possible des choses incroyables pour devenir meilleure et beaucoup plus originale à mon tour. Dans l’absolu, c’est la narration que je préfère le plus dans les manga car les meilleurs sont de véritables films en papier..

Onirik : Etes-vous une habituée de la Japan Expo ? Qu’est-ce que cet événement vous apporte ?

Odré : Je suis aller à la Japan Expo il y a un an pour la première fois. « Impressionnant ! » c’est le terme. Je croyais être dans un aéroport… C’est un festival très sympa à faire si l’on est à côté d’autres stands d’amis, c’est l’occasion de se revoir tous et de voir les tendances actuelles tout en essayant de se faire remarquer le plus possible ^^. Les gens semblent intéressés de plus en plus par le fanzinat et aiment voir un dessin se créer devant leur yeux. Personnellement, quand je suis dans un Salon, je bouge très rarement de mon siège puisque j’en profite pour faire des illustrations en direct ou des portraits à la demande. Je suis donc complètement dans ma bulle, mais en même temps, j’apporte du plaisir aux gens qui regardent mon travail et ça c’est génial!

Onirik : Souhaitez vous continuer dans le dessin ?

Odré : C’est ma vie, d’une façon ou d’une autre je dessinerai dans mon métier.

Onirik : Quel serez pour vous la branche la plus agréable pour y travailler : la bande-dessinée, l’illustration graphique ou publicitaire, la peinture, le dessin-animé ?

Odré : Dans l’avenir, je voudrais travailler dans tous ces domaines ^^ , j’ai déjà commencé d’ailleurs. Il ne me reste plus que l’animation à apprendre depuis le début et en fait je rentre à l’EMCA (Ecole des Métiers du Cinéma d’Animation à Angoulême) cette année et redeviens étudiante pour le coup!

Onirik : Où peut-on admirer vos oeuvres et les acquérir ?

Odré : Sur mon blog et mon site.

Pour l’instant, je ne vend qu’en convention mais je suis en train de voir pour la vente en ligne de mes toiles, illustrations aquarelles ou n&b.

Onirik : Y-a-t-il d’autres événement comme la Japan Expo auxquels vous participez ? Quels sont les avantages et les inconvénients d’un événement de cette taille.

Odré : Je ne me déplace plus beaucoup sur Paris à cause du budget que cela implique: des conventions très chères – et oui !! – et des billets de train, métro et autres RER (je pourrais me plaindre des prix abusifs de la SNCF pendant des heures, mais bon…).

Comme je suis du Var et qu’il y a de nombreux festivals BD par chez nous, j’en profite bien avec mon propre fanzine ou avec la team Anachronique (un fanzine marseillais dans lequel je dessine également)

Onirik : Comptez-vous y retourner. Est-ce que cela est commercialement rentable ? Comment sont les échanges avec les visiteurs ?

Odré : Si j’ai l’argent oui ! Mais il faudra mettre l’accent à la fois sur des choses plus commerciales et aussi mettre d’avantage en avant le style que j’utilise pour faire mes portraits et mieux gérer le timing (aller encore plus vite). Je n’ai pas pu faire le portraits de tous les gens qui ont attendu à mon stand cette année – je ne me sentais pas non plus de faire une liste d’attente comme chez le médecin mais c’était peut-être la solution pour ne frustrer personne – on verra l’année prochaine ^^! dans tous les cas je serais à Angoulême cette année avec le fanzine Anachronique!

Onirik : Merci Odré, ce fut une rencontre merveilleuse, vous êtes une véritable fée.