Présentation de l’éditeur
Une nuit de printemps, alors que jusque-là tout lui souriait, Mindy voit sa vie basculer : Dean, son mari adoré, vient de mourir… C’est Brendan Quinn, le meilleur ami de Dean, qui lui annonce la terrible nouvelle. Brendan qui ne l’apprécie pas et ne s’en est jamais caché, qui la trouve frivole et dépensière, et qui n’a jamais compris que Dean se soit entiché d’elle.
Aussi, lorsqu’il lui propose de lui apporter son soutien pendant quelques mois, le temps qu’elle reprenne le dessus et organise sa nouvelle vie sans Dean, elle n’est pas dupe : Brendan n’agit pas pour ses beaux yeux, mais en souvenir de Dean, par amitié pour celui dont il a partagé l’enfance difficile. Dans ces conditions, comment accepter ? Comment laisser s’immiscer dans son existence cet homme qui apportera avec lui son animosité et toute sorte de tensions ? Pourtant, Mindy n’a pas le choix : car ce que personne ne sait encore, et qui l’oblige à se tourner vers Brendan, c’est qu’elle est enceinte…
Avis de Marnie :
Il est assez rare que la construction de romans se situe au niveau de la perception de l’autre. Lorsqu’un héros trouve une héroïne « crispante », il s’agit en fait souvent de tempéraments qui se confrontent, ou encore de malentendus parce que les deux héros se retrouvent avec une opinion basée sur une situation ambigüe et sont prêts à penser le pire à cause de sentiments violents mal maîtrisés… Il est beaucoup plus rare qu’un héros comme Brendan Quinn reproche à Mindy, de réagir « bêtement », d’être immature et pas trop futée, et de glousser au lieu de rire…
En fait Brendan et Mindy réagissent pendant le premier tiers du roman, comme deux adolescents, traumatisés par leur propre enfance difficile. Ils se fient mutuellement à l’apparence, ne souhaitant surtout pas approfondir des sentiments confus. Ils ne se connaissent pas eux-mêmes donc comment pourraient-ils se faire confiance ?
Après cette réaction viscérale, chacun va peu à peu se psychanalyser lui-même. Mindy se posera des questions sur son mariage si parfait, alors que Brendan va comprendre qu’il a besoin des autres. Nous allons vivre les derniers mois de la grossesse de la jeune femme, cet évènement qui les oblige à cohabiter, leur permettant de prendre le temps de réfléchir sur leur existence. Nous n’assistons pas à un soudain revirement de la situation, les deux héros ne tombant pas dans les bras l’un de l’autre. Tout se fait imperceptiblement, en hésitant, grâce à certaines réflexions, quelques discussions, explications et des regards circonspects… Les personnages secondaires contribuent à les faire évoluer, et ce petit univers distille de l’émotion et du sentiment avec une réelle justesse, très bien écrite, que nous ressentons avec force.
Il est très difficile de reposer ce livre lorsque nous l’avons entre les mains, tant le style fluide, très introspectif nous tient en haleine, alors que l’action est d’une simplicité sidérante, sans aucune péripétie, sans aucun bouleversement. Il faut tout le talent de Janice Kay Johnson pour nous plonger ainsi dans un récit où il ne se passe rien, et qui pourtant, par petites touches pleines de sensibilité, se révèle captivant de bout en bout.
Une réussite !
Avis de Valérie
Dean et Mindy sont marié depuis à peine un an, lorsque Brendan Quinn, frère de lait de Dean Fenton et ancien collègue dans les forces de l’ordre apprend qu’il vient d’être descendu par des malfrats dans l’entrepôt qu’il surveillait. Il tient à annoncer la mauvaise nouvelle à la jeune épouse, femme qu’il n’a jamais appréciée, qu’il jugeait futile et vénale. Néanmoins, devant le choc asséné et la prostration qu’il ne comprend pas, il décide en mémoire de son frère et ami de prendre en main les affaires courantes comme les préparatifs de l’enterrement. Mais la cohabitation est particulièrement difficile. Brendan ne peut s’empêcher de tout faire en reprochant à la jeune femme de rester couchée. Ce qu’il ne sait pas c’est qu’elle est enceinte et vit très mal sa grossesse.
Lorsqu’enfin Mindy reprend le contrôle de sa vie, elle coupe les ponts avec Brendan qui ne lui a que trop montré son inimitié, liquide les actifs pour rembourser toutes les dettes et se trouve un appartement assez minable correspondant à ce qu’il lui reste d’argent et doit même travailler comme serveuse pour accueillir son enfant, car elle n’a pas de sécurité sociale.
Janice Kay Johnson a une écriture particulièrement douée et arrive avec un point de départ absolument improbable à élaborer une histoire de reconstruction à la fois des événements du présent comme le deuil, la maladie, la naissance, mais également les éléments du passé tels l’abandon, la drogue, l’extrême solitude. Pourtant, l’ambiance bien que grave n’est pas plombée. Les personnages sont nuancés et sont surtout loin de ce que chacun pense de l’autre. Comme cela arrive souvent dans cette collection, l’histoire d’amour n’est qu’un aboutissement à la découverte de soi et de l’autre. Elle est en quelque sorte la cerise sur le gâteau, cerise délicate et belle.
C’est un très joli livre qui se lit rapidement tout en poussant à la réflexion et en laissant une impression de bonheur.
Fiche Technique
Format : poche
Pages : 343
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie 1 août 2008
Prix : 4,95 €