Le piège du désert – Avis +

Résumé de l’éditeur

Sunny Miller. Maintenant qu’il avait retrouvé sa trace, l’agent Chance MacKenzie n’était pas prêt de la laisser s’échapper. Pourtant, quand leurs yeux se croisent pour la première fois, Chance sent ses certitudes vaciller. Comment la fille de Crispin Hauer, un des plus grands criminels des États-Unis, peut-elle être aussi séduisante, sembler aussi fragile ?

Troublé, Chance décide néanmoins de mettre en oeuvre le plan qu’il a élaboré : après avoir convaincu Sunny de monter à bord de son avion, il simulera une panne afin de passer plusieurs jours seul avec elle dans un canyon perdu en plein désert de l’Oregon. Il fera tout pour la séduire, jusqu’à ce qu’elle lui avoue où se cache son père…

Avis de Callixta

La collection BlackRose d’Harlequin ne vous a peut être jamais spécialement épatées ni même attirées mais si vous devez ouvrir l’un de ses livres, commencez lors de ce mois de mai. Sans annonce particulière, Harlequin publie un Linda Howard. Pas la peine de présenter cette auteur régulièrement éditée chez nous mais dont on n’attend toujours les œuvres avec impatience. Et non seulement, il publie un inédit mais un tome de la célèbre série consacrée à la famille McKenzie. Pour celles qui ne connaissent pas Wolf McKenzie, l’archétype du mâle alpha, je ne saurais trop vous conseiller de vous plonger dans ce roman déjà ancien, La montagne des McKenzie, en VO The Mckenzie’s mountain. Il est sorti en 1989 en version originale. Depuis, Linda Howard a ajouté à intervalle régulier des tomes à cette série, chacun racontant l’ histoire d’un des enfants de Wolf et de Mary. Malheureusement, ils n’ont jamais été traduits ! Alors, faisons contre mauvaise fortune, bon cœur et délectons nous de celui qui vient de sortir tout en déplorant que de nombreux membres de la famille apparaissent et que nous ne puissions qu’imaginer ce que fut leur parcours (sauf si vous avez accès à la version originale !).

Chance est le dernier des enfants McKenzie : comme son père adoptif, il est à moitié indien et est le plus sauvage et le plus solitaire de tous. Il a été adopté à l’âge de quatorze ans par Wolf et Mary mais il a grandi dans la rue après une enfance abominable. C’est un être qui est présenté en trois scènes au début du livre : il est celui qui a eu du mal à accepté d’être touché et embrassé parce qu’il n’a jamais appris la tendresse. C’est un homme excité (au premier sens du terme !) par la vitesse et le danger. C’est aussi un oncle des très nombreux rejetons McKenzie et notamment de la craquante et pétulante Nick, la fille de Zane. Il n’y a plus qu’à ajouter qu’il est un ancien membre des services secrets de l’armée de l’air et qu’il travaille dans une agence spéciale avec son frère. C’est justement son métier qui va le mettre en relation avec Sunny Miller, la fille d’un dangereux terroriste qu’il cherche à coincer depuis des années. Il soupçonne la jeune femme de travailler avec son père et lorsqu’il la localise, il décide de monter un guet-apens pour la faire parler de son père. Il se fait passer pour un pilote d’avion de tourisme et simule une panne pour retenir la jeune femme dans un canyon perdu. C’est la partie faible du roman. La façon plus que compliquée de s’emparer de Sunny est étonnante mais on oublie vite ce détail devant la qualité de ce qui suit.

Sunny est un personnage féminin très attachant et complètement égal à Chance. Ce sont deux êtres rudement éprouvés par la vie. Sunny a dû fuir son père depuis toujours. Elle a perdu sa mère qui a préféré se suicider que de retomber entre les pattes de cet homme et livrer ses enfants. Sunny a en effet une sœur aînée. A vingt-huit ans, elle n’a fait que passer de ville en ville, transportant en permanence avec elle un sac de survie si elle doit disparaître dans la nature. Sa vie sociale est nulle, ses relations inexistantes puisque ce serait un moyen de l’atteindre. C’est un personnage enthousiasmant, touchant, et qui a gardé de l’empathie pour les autres et un appétit de vivre surprenant. Chance est un mâle howardien typique : professionnel, efficace, viril, solide. Sa dureté n’est qu’apparente et il sait aussi déployer tout son charme !

La première partie du roman est un tête-à-tête dans lequel le talent de Linda Howard fait merveille. Malgré le côté un peu convenu des scènes de survie en milieu hostile (chasse au lapin, fumée pour être repéré…), la relation passionnée qui s’instaure très vite entre les deux héros est superbe de sincérité et de tendresse entre deux êtres qui en ont été trop longtemps privées. La seconde est une montée en puissance du danger représenté par le père de Sunny et cela demeure excellent et très tendu, sans temps mort ni faiblesse.

Voilà donc un romantic suspense qui met un point final aux aventures de cette famille de façon magistrale. Il centre surtout l’attention sur la relation des deux héros et si vous connaissez Linda Howard, inutile de préciser que les scènes sensuelles sont bien présentes et toutes délicieuses !

Pour terminer de vous donner l’eau à la bouche, j’ajouterai que les dernières pages sont superbes (surtout si vous connaissez le reste de la famille McKenzie) et fait un adieu bien émouvant. On se plaît à imaginer que la petite Nick McKenzie, âgée alors de trois ans ferait une bien charmante héroïne dans vingt ans ! Linda Howard sait dépeindre des petits bouts de chou adorables et espiègles comme personne !

Ne ratez donc pas ce livre qui est publié avec un autre d’une auteur bien moins renommée dans un des volumes doubles de la collection BlackRose. Le seul reproche qu’on peut lui faire est qu’il est le dernier de la série et qu’il fait amèrement regretter que les autres ne soient pas traduits !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 502
Editeur : Harlequin
Collection : Black Rose
Sortie : 1 mai 2008
Prix : 5,95