Naja : tome 1 – Avis +/-

Elle s’appelle Naja. Bien entendu, ce n’est pas son vrai nom. Elle a eu besoin de s’en choisir un nouveau à l’âge de 15 ans, ce fut nécessaire à sa survie. Elle a emprunté celui d’un serpent.

Naja se rend à une exposition artistique. Cette jeune femme est l’élégance personnifiée, incarnation de la classe… juste avant de sortir un pistolet à canon court et de loger une balle dans la tête de l’artiste [[cf. le gunfight se déroulant dans un loft rempli d’oeuvres d’art modernes dans la saga de science-fiction T.O.O. de Bengal & Morvan (Glénat, Zenda, 2005)]]. Naja vient de remplir un contrat de plus pour « Monsieur Zéro » leader de l’organisation dans laquelle elle a atteint la place de tueur n°3.

L’un de ses atouts est son insensibilité à la douleur. C’est également une malédiction car Naja voudrait désespérément ressentir quelque chose. Pour l’instant elle est préoccupée. Un agresseur (qui s’est efforcé d’exercer à son encontre un minimum de violence) l’a informé que le tueur n°1 de l’organisation voulait l’éliminer par crainte d’une éventuelle ambition du n°3. C’est d’ailleurs lui qui en voix-off relate les pérégrinations de Naja, bien décidée à passer à la contre-offensive.

Dans cette saga d’une tueuse illustrée par Bengal [[Les Chroniques de Sillage tomes 1 & 2 et Meka (Delcourt)]] nous découvrons en la tueuse Naja, une personne pleine de contradictions. Morvan qui jubile dès qu’il s’agit de dresser la liste des contradictions des personnes, institutions, organisations et nations se sert de Naja comme d’un catalyseur. Son ostracisme envers les habitants de tout pays qu’elle traverse (y compris le sien) à savoir la France, l’Islande, l’Angleterre et la Bolivie lui donne l’occasion de mettre en évidence les contradictions des Français, Islandais, Anglais et Boliviens.

« Aussi loin qu’elle s’en souvienne Naja a toujours détesté la France, disons plutôt les Français. Ils votent à gauche et pensent à droite, sont pour le changement pourvu qu’ils ne les atteigne pas, aiment la liberté que leur offrent les esclaves délocalisés. »

Instructif.

Fiche Technique

Scénario : Jean- David Morvan
Dessin : Bengal
Editeur : Dargaud
Sortie : mars 2008
Prix : 13 euros
Inédit, grand format, 48 pages couleurs