Synopsis
Comment un petit garçon comme les autres est-il devenu l’un des criminels les plus fascinants qu’il soit ?
Au travers du parcours atypique s’un adolescent meurtri par les atrocités vécues pendant la Seconde Guerre Mondiale, suivez la naissance de l’incarnation absolue du mal… Hannibal Lecter.
Genèse du film
Hannibal Lecter est l’un des personnages les plus fascinants et populaires de la littérature et plus encore du cinéma. Son créateur, Thomas Harris, lui avait confié un rôle mineur mais néanmoins primordial dans Dragon Rouge paru en 1981. Très vite, ce thriller s’est imposé comme l’une des meilleures ventes en librairies.
Les producteurs Dino et Marthe de Laurentiis ont immédiatement trouvé le potentiel de cette histoire et a permis à Hannibal de faire sa première apparition cinématographique dans Le Sixième Sens de Michael Mann en 1986. Si ce film est devenu un film culte, il a toutefois fallu attendre Le Silence des Agneaux en 1991 pour voir triompher Hannibal. Les producteurs décidèrent alors de poursuivre les aventures de ce personnage connu de tous avec Hannibal en 2001 et Dragon Rouge en 2002, toujours avec Anthony Hopkins qui a incarné le cannibale de manière remarquable. Tout aussi naturellement, ils ont voulu se pencher sur l’origine de cette histoire. Martha explique : « Notre source d’inspiration a été un passage du roman Hannibal. Sur deux pages, il est fait référence à Mischa, la petite sœur d’Hannibal, et l’auteur a laissé transparaître les causes du comportement violent de ce dernier. Cette séquence nous a inspiré pour le début du scénario. »
Le couple de producteurs soumet alors cette idée à Thomas Harris qui finit par se laisser convaincre d’écrire le roman et le scénario du film. Celui-ci sera tourné par Peter Webber, un jeune réalisateur ambitieux qui était à la recherche d’un nouveau défi après son premier film, La jeune fille à la perle, qui a été acclamé par le public et les critiques. Il a été rapidement séduit par ce projet : « Si La jeune fille à la perle traitait d’amour, Hannibal parle de haine. J’y ai aussitôt vu l’opportunité de me renouveler et de me remotiver, en affrontant un univers que je n’avais pas encore exploré. […] Dans les films précédents, il était déjà un monstre. Or, personnellement, il me semblait plus intéressant de montrer comment le personnage est devenu ce monstre. » Les deux hommes ont développé une relation créative étroite, qui a permis à Peter Webber d’aller rencontrer Thomas Harris chez lui à Miami, afin de travailler ensemble sur le script. Pour Peter Webber, cette relation fut un véritable processus de collaboration et d’interprétation : « On peut dire, pour résumer, que Thomas a apporté le capital, et que je l’ai fait fructifier. » Martha De Laurentiis a d’ailleurs confirmé que l’implication sans faille de l’auteur a constitué un incroyable atout pour le développement du projet : « Thomas était joignable à tout moment. Et de notre côté, nous l’avons tenu informé du déroulement des évènements. Il s’est consacré au film bien au-delà de ce que réclamait son rôle de scénariste ou d’auteur. Sans la participation de Thomas Harris, Hannibal Lecter : Les origines du mal n’aurait jamais pu voir le jour. »
L’un des défis de la production reposait sur la difficulté à transcrire à l’écran la complexité de la narration en 16 semaines de tournage seulement. Il était notamment impératif que le public puisse adhérer à la sauvagerie du tueur en série. Peter Webber s’interroge : « Est-il possible de ressentir de la compassion envers un meurtrier psychopathe ? […] Je pense que la sympathie portée à Hannibal est moindre à la fin du film qu’au début, mais l’histoire permet de comprendre pourquoi il est devenu un tel monstre. Il en va sûrement ainsi dans toutes les tragédies, où chaque héros possède une faille qui le mène à sa perte, un détail qui peut faire chuter même les plus grands héros. »
Avis de Francesca
Après avoir visionné le magnifique Silence des anneaux puis les moins flamboyants mais tout aussi intéressants Hannibal et Dragon Rouge, percer le mystère d’Hannibal Lecter, docteur cultivé et cannibale, est ce à quoi attend impatiemment tout spectateur un tant soit peu curieux. Il ne sera pas déçu avec ce prequel à la série consacrée au plus célèbre et plus sympathique tueur en série du cinéma, même si la tension mélangée à la fascination et à la répulsion pour ce personnage ne se retrouve pas complètement dans ce blockbuster hollywoodien. Certaines scènes violentes et pouvant choquer les âmes sensibles sont parsemées au cours du film mais on ne retrouve pas cette ambiance si particulière que l’on a dans opus précédents, qui est également due, il faut bien l’avouer, au magnétisme quasi-animal et hypnotisant du jeu trouble d’Anthony Hopkins, récompensé à juste titre de l’Oscar du meilleur acteur pour Le silence des agneaux.
Pour son premier rôle outre-Atlantique, Gaspard Ulliel a réussi son coup d’essai en incarnant un jeune Hannibal tour à tour amorphe, en proie à des cauchemars violents, dévasté par le chagrin ou de plus en plus rongé par la vengeance implacable qu’il souhaite exercer et qui se transformera en folie meurtrière. Les personnages qui l’entourent sont tout aussi importants pour la compréhension et la construction de l’identité de ce personnage si complexe et ambigu.
Le DVD offre des scènes coupées sans grand intérêt malheureusement car trop brèves n’ayant que peu de substances pour être exploitables, le spectateur comprend rapidement la raison pour laquelle le réalisateur a jugé superflu des les inclure dans le film. En revanche, le making of du film, d’une durée de 16 minutes seulement, nous révèle quelques aspects intéressants de la construction du film. Outre l’aisance avec laquelle Gaspard Ulliel manie la langue de Shakespeare et la jouissance visible que prend Peter Webber à réaliser ce film, l’information la plus importante réside dans l’influence d’Anthony Hopkins sur le film. En effet, l’équipe du film s’est attachée à utiliser le jeu du célèbre acteur qui a incarné un Hannibal adulte durant 3 films pour modeler le jeu et la gestuelle de Gaspard Ulliel. Certaines mimiques et quelques accessoires sont présents pour annoncer ce que deviendra Hannibal dans le futur et il y a une véritable continuité dans la série.
En dehors du contexte explicatif dans lequel il baigne tout le long et grâce auquel il a été crée, ce film est un divertissement agréable à regarder avec ce qu’il faut de suspense et d’évènements à rebondissement pour passer une très bonne soirée chez soi devant sa télé, son écran plat ou son rétroprojecteur selon l’équipement de chacun.
Connaître Hannibal enfant et savoir toutes les souffrances qu’il a subies ainsi que le cheminement de ses pensées et les raisons de son comportement le rendent beaucoup plus humain que le personnage de monstre qu’il s’est forgé dans les premiers films. C’est d’autant plus dérangeant d’éprouver de la sympathie envers un meurtrier tout en sachant ce qu’il a fait et ce qu’il fera dans l’avenir mais toute la force de cette histoire réside dans cette position équivoque qui reste longtemps gravé dans la mémoire du spectateur au clap final.
Fiche technique
DVD 1 – Version cinéma
– film chapitré (115 minutes)
– Son VF et VOST 5.1 Dolby Digital et DTS
– The Origin of the E vil – making of (16 min)
– 10 scènes coupées avec commentaire optionnel (10 min)
– Designing Horror and Elegance (7 min)
– lien Internet
DVD 2 – Version inédite non censurée
– film chapitré (125 min)
– Son VOST 5.1 Dolby Digital et DTS
– Commentaire audio en VOST de Peter Webber (réalisateur) et Martha De Laurentiis (producteur)
– lien Internet
Prix : 19.90 €
Sortie : 20 septembre 2007
Divers : DVD Zone 2 / audio : anglais Dolby Digital 5.1, français Dolby Digital 5.1 / Vidéo : format 16/9 compatible 4/3, format cinéma respecté scope 2.35, format DVD-9, sous-titre : français.