Résumé
En 1794, Nicole Courtalain est une femme issue d’une famille de l’aristocratie française dont ses membres ont été guillotinés sous la Terreur. Elle s’est réfugiée en Angleterre où elle est devenue la bonne de Bianca Maleson. Après une terrible méprise, Nicole est enlevée par un équipage qui la prend pour Bianca, la contraint à épouser par procuration Clayton Amstrong, le fiancé de Bianca et l’instigateur de ce kidnapping. En route vers l’Amérique, Bianca espère que ce malentendu lui permettra de revenir en Angleterre.
Avis de Francesca
Ce roman réédité en Prestige est le premier tome de la trilogie des Dames de Virginie de Jude Deveraux. Classique pour les passionnées des romances historiques, il m’a un peu déçu par son épilogue hâtif. Pourtant, cette histoire commençait très bien et aurait mérité une fin mieux développée. A moins que le but est de tenir le lecteur en haleine jusqu’au prochain tome ? Rien n’est moins sûr.
Nicole est une femme qui se démarque des héroïnes traditionnelles des livres de la collection Aventures et passions. Elle a survécu à l’horreur qui a décimé sa famille et a eu le courage d’affronter cela la tête haute, et d’avoir eu la volonté de reconstruire sa vie en Angleterre même si son existence a été ravagée. Fière, indépendante, dotée d’une intelligence plaisante et d’une compassion hors du commun, toutes ses réactions et ses paroles sont réfléchies et empreintes d’une innocence qui ne vire pas à la naïveté exagérée. Dans les situations les plus difficiles, elle sait garder son sang-froid et compte sur elle-même pour survivre et mener sa vie. Sa seule faiblesse réside en son amour pour Clay, pour lequel elle est prête à tous les sacrifices, y compris à vivre éloignée de lui, tout en le sachant avec un autre. Mais là encore, elle est suffisamment lucide sur sa propre existence pour savoir réagir quand il le faut.
A cet opposé, Clay est une personne indécise, qui s’est cru tombé amoureux de Bianca pour de mauvaises et malsaines raisons. Ce thème, qui n’est abordé que dans la première partie du livre, est assez intéressant et original et est traité avec finesse par l’auteur. Cette dernière a eu l’intelligence de ne pas prolonger inutilement cette fascination de Clay pour Bianca. Le problème est que, cet épisode passé, Clay ne devient pas un homme sensé comme on l’espérait. Pétri dans ses incertitudes et ses hésitations, il s’enferre dans une situation inextricable, à laquelle se rajoute le machiavélisme et l’avidité de Bianca, méchante de l’histoire caricaturale mais réjouissante. Alors que Nicole a accepté et exprimé ses sentiments de manière claire, Clay peut agacer lorsqu’il se noie dans un verre d’eau.
La relation entre les deux personnages, tendre et passionnée, est gâchée par les volte-face de Clay, jusqu’à la dernière partie du livre où la tendance à la destruction de celui-ci transforme cette histoire d’amour en désespoir pour chacun. Le final surprend d’autant plus qu’il est abordé de manière brusque et précipitée, comme si l’auteur avait voulu bâcler le récit dans un minimum de pages. S’en suivent des évènements qui s’enchaînent grossièrement, avec des personnages aux réactions inexpliquées et une dernière page qui laisse le lecteur sur sa faim, frustré d’avoir eu un épilogue qui n’en a que le nom. Le final étant ce qui marque généralement le plus dans une histoire, c’est une impression de gâchis qui me traverse l’esprit. Quel dommage !
Fiche technique
– Format : poche
– Pages : 318
– Editeur : J’ai Lu
– Collection : Aventures et passions
– Sortie : 2 juin 2007
– Prix : 6,50€