Pour toujours – Avis +/- et +

Résumé

Adam Montgomery, un riche héritier, a besoin d’une assistante pour mener une mission particulière. Cependant, il n’avait pas prévu de tomber et de recruter Darci Monroe, une jeune fille aussi fantasque qu’effrontée, dotée de pouvoirs étranges dont elle ne soupçonne même pas l’étendue. Tous deux partent à la chasse aux sorcières et à la recherche d’un mystérieux miroir mais le temps presse car la sorcière guette la moindre occasion d’éliminer la personne qui causera sa perte.

Avis de Valérie

Darci T. Monroe est une jolie, mais maigre comme un clou, Sudiste. Si elle accepte un boulot de secrétaire extrêmement bien payé, c’est pour pouvoir quitter une petite vie étriquée et gagner plein d’argent. Choisie malgré un entretien catastrophique, elle commence à travailler en suivant son nouveau boss dans une ville du Connecticut qui serait sous l’emprise de sorcières. Que diable ! Son charme et un pouvoir de persuasion magique (qu’elle a développé lorsqu’elle était enfant et livrée à elle-même) devraient venir à bout des pires situations !

Écrit comme un conte de fée, ce roman fantastique se démarque de la production de la collection Mondes mystérieux de l’éditeur J’ai Lu par une très jolie narration due au talent de Jude Deveraux qui excelle d’habitude dans un autre genre : le roman historique. Tout au long de notre lecture, nous sommes sous cet envoûtement amené à la fois par le style de l’auteur mais aussi par la personnalité unique et néanmoins crédible de l’héroïne. Voulant à tout prix coller à la construction d’un conte, la fin est décevante car elle se résume à une sorte de « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants » alors que son côté fantastique patiemment élaboré aurait demandé un peu plus d’explications. Cela reste tout de même un moment de bonheur à s’offrir.

Avis de Marnie

Comédie ou Fantastique, même quelques heures après avoir terminé ce roman, je ne peux me décider. Peut-être en fait les deux. En effet, Jude Deveraux, auteur de nombreux romans sentimentaux historiques, semble avoir souhaité varier un peu les plaisirs. Mais est-ce convainquant ?

En fait, pas vraiment. Si ceux ou celles qui lisent les romans de la collection «Mondes mystérieux» souhaitent s’évader dans une histoire sombre et onirique aux multiples rebondissements, ils en seront pour leurs frais. En effet, il s’agit ici d’une fantaisie qui nous conte un récit ou une sorcière (qui ne jettera pas de sorts) va tenter de tuer une jeune femme aux pouvoirs de persuasion qui ignore les tenants et les aboutissants de ses dons. Fantaisie est le mot clé : l’intrigue est réduite au strict minimum. Elle n’est qu’un prétexte à la rencontre entre les deux héros, leurs relations étant le seul aspect vraiment positif du roman.

Adam Montgomery, richissime héritier (n’oublions pas que tous les héros de Jude Deveraux viennent de la même famille, Montgomery qui au cours des siècles s’est alliée avec les Taggert dont il sera aussi question dans cette histoire) élevé par son oncle et sa tante après la disparition de ses parents, est à la recherche de sa sœur et du miroir, symbole maléfique, à travers duquel certaines jeunes vierges peuvent voir passé et avenir, tous deux entre les mains toujours plus puissantes de la sorcière qui a tué son père et sa mère. L’irruption pourtant souhaitée et attendue par le héros, de Darci dans sa vie, va soudain lui faire prendre conscience qu’il ne peut tout sacrifier à son obsession.

Darci Monroe est une héroïne si attachante, qu’elle sauve le livre d’une certaine médiocrité. D’une nature passionnée et compatissante, la langue bien pendue, se jetant à la tête de son nouveau patron quand elle ne cherche pas à s’empiffrer ou à lui soutirer sans cesse de l’argent, Darci est une vraie tornade qui ne peut qu’attendrir le lecteur. Enfant négligée et solitaire, consciente de sa différence, devenue vive, intrépide jusqu’à l’aveuglement et douée de pouvoirs qui la dépassent, elle provoque incidents et péripéties tout en affrontant le danger avec courage.

On ne peut justement que regretter que le danger soit si peu à la hauteur. Si l’histoire de la sorcière nous est racontée dans le prologue, on ne la verra pour ainsi dire jamais, la force de son machiavélisme les héros ne seront pour ainsi dire qu’une fois vraiment piégés… il y a un manque d’imagination certain dans la description des rebondissements. Même le choix de raconter le final qui pourrait être haletant, façon récit “un an plus tard”, fait retomber tout le suspense. Seuls les dialogues pleins de fougue et d’humour ont visiblement retenus toute l’attention de l’auteur qui s’est totalement désintéressée de son intrigue.

Lorsque l’on nous dit, lors de l’arrivée à Camwell en Nouvelle Angleterre que c’est un repère de sorcières (et tout le monde le croit comme si la sorcellerie était monnaie courante), ce que même le FBI semble accepter tranquillement, sans agir ou se poser des questions, que les disparitions de femmes et d’enfants depuis des années restent impunies alors que toutes les pistes mènent à Camwell, sans provoquer un début d’enquête, cela devient carrément grotesque. Jude Deveraux prend seulement un prétexte et se concentre sur son couple, qui il est vrai, emporte l’adhésion. L’alchimie entre eux fonctionne bien, querelles et attentions se succèdent avec rythme, leur différence de tempérament qui les oppose laisse place à ce qui les rapproche : une vraie solitude, le rire et la dérision, une qualité d’attention l’un pour l’autre, et l’envie que le monde soit meilleur.

Alors qu’ils pourraient enrichir l’intrigue, les autres personnages ne sont pas à la hauteur. Ils traversent l’histoire sans retenir l’attention : vite décrits, vite expédiés, et peu intéressants. Tout cela n’était déjà pas très profond, mais là, c’est plus que superficiel, notamment le couple secondaire qui pourtant promettait. Mais dès que Jude Deveraux se détourne de son couple vedette, elle semble s’ennuyer et bâcle le traitement.

Donc, un roman à lire si l’on souhaite se plonger dans une petite fantaisie pleine de tonus et d’allant, en oubliant totalement qu’il y a une intrigue paranormale à la clé, pourquoi pas ! Mais bon, on peut aussi s’en passer…

Avis de Domino

Premier volume d’une trilogie, format décidément fort en vogue en ce moment, ce roman est d’une lecture très agréable.

L’intrigue est à la fois simple et complexe, mais tout l’intérêt du roman réside dans la confrontation entre les deux héros. Darci et Adam sont aux antipodes l’un de l’autre et pourtant inexplicablement attirés l’un par l’autre. Au côté sombre et tourmenté d’Adam répondent la fraîcheur et la spontanéité de Darci. Sous des dehors puérils et désarmants de candeur et de fragilité, Darci cache à la fois une réelle profondeur qui apparaît au fil de l’intrigue, une volonté de fer et un don certain pour manipuler les autres. En revanche, Adam, avec ses secrets et ses tourments est peut-être un héros plus convenu.

L’histoire évolue dans une atmosphère assez étrange tempérée par les interventions incongrues de Darci. L’exaspération croissante d’Adam, qui voit toutes ses tentatives contrariées par une Darci particulièrement retorde, allège les aspects les plus sombres de l’intrigue.

Le roman balance entre fantastique et romance et faute de choisir clairement le genre, il pâtit un peu de cette indécision. En effet, après avoir démarré, avec une connotation clairement fantastique, l’intrigue musarde en s’attardant sur les rapports conflictuels des deux héros, avant de revenir à l’ambiance du début du récit. Une conclusion un peu trop rapide, voire elliptique sur certains aspects vient gâcher la fin du roman qui méritait mieux.

Malgré cette fin un peu bâclée, un très agréable moment de lecture, mais également un énorme point d’interrogation pour la suite de la trilogie. L’épilogue du roman ne laisse en effet aucune porte ouverte, alors de quoi sera-t-il question dans le second volet ?

Avis de Francesca

Ce livre est le premier tome d’une trilogie dont les suites ne sont pas encore programmées dans les parutions prévues. Jude Deveraux qui est un auteur plutôt publié dans la collection Aventures et passions, tente une incursion dans le fantastique et réussit avec plus ou moins de succès à faire rentrer le lecteur dans son monde peuplé de sorciers et de pouvoirs magiques.

Darci Monroe est une jeune femme de 23 ans qui n’a connu que sa petite ville de Putman, entourée par sa mère volage et sa tante trop occupée à se chamailler avec son mari. Elle veut décrocher l’emploi à tout prix car elle veut se libérer du joug de sa famille et leur prouver qu’elle peut réussir dans la vie. Dotée du pouvoir de la Vraie Persuasion, elle peut influencer la volonté et les actes de chacun en se concentrant sur eux. Elle a appris très tôt qu’elle était différente des autres et déteste par-dessus-tout être isolée en tant que telle. Cette héroïne aurait pu être sympathique à mes yeux si elle n’avait pas la manie de parler avant de réfléchir et de vouloir se rendre intéressante comme une adolescente pré-pubère, ce qu’elle doit être certainement dans son esprit. Elle a passé une enfance solitaire et souhaite avoir l’affection des autres mais ne sait pas bien s’y prendre.

Adam Montgomery a vécu un évènement traumatisant à l’âge de 3 ans et s’est renfermé sur lui-même depuis. En devenant adulte, il a découvert la vérité sur son passé et sa famille et concocte un plan afin de mettre un terme à ses incertitudes. Mes propos peuvent probablement paraître flous, mais le livre entretient le suspense jusqu’au bout et distille les révélations au fur et à mesure du récit, ce qui implique de ne pas faire trop de révélations de prime abord. Il est vite exaspéré par les conversations et le comportement de Darci mais souhaite la protéger et l’entourer d’attentions malgré tout. Cette attitude ambivalente est peu compréhensible, d’autant que sa personnalité est décrite de façon très superficielle et ne permet pas d’explorer le personnage en profondeur et en complexité.

La relation entre ces 2 protagonistes est quasi-inexistante, l’intrigue prenant le pas sur la passion. Cependant, l’histoire tourne un peu en rond, les personnages n’ayant pas l’air de savoir où aller ni même comprendre la teneur de leur quête. Le dénouement de l’aventure est faite de manière extrêmement précipitée, voire sibylline, dans les toutes dernières pages. On peut se demander si c’est la difficulté de l’auteur à achever son récit de manière cohérente et satisfaisante, ou si c’est sa volonté consciente de laisser le lecteur sur sa faim, sachant qu’il y a 2 suites dans lesquelles les mêmes personnages tiennent les rôles principaux. La brièveté du roman ne permet pas un développement complet qu’aurait mérité cette histoire dont le commencement et l’idée principale dénotent pourtant une originalité de ton. Attendons de voir la suite.

Fiche technique

– Format : poche
– Pages : 282
– Editeur : J’ai Lu
– Collection : Mondes mystérieux
– Sortie : 2 avril 2007
– Prix : 5,90€