Cinétoile – Chaînes conjugales

Chef d’œuvre de la semaine : trois femmes chargées d’emmener en bateau des enfants sur une île pour un pique-nique d’une journée, reçoivent au moment de leur embarquement, une lettre de leur quatrième amie, la seule célibataire, qui annonce qu’elle est partie avec le mari d’une d’entre elles. Dans l’impossibilité de retourner chez elles ou de contacter leur domicile, les trois épouses vont passer la journée à se demander quel homme a quitté sa femme…

Construit en trois flash-backs, cette comédie dramatique est rythmée de bout en bout par la voix off maléfique, insolente, et cynique de la fameuse Addie Ross que l’on ne verra jamais, sauf sa silhouette, et qui représente l’idéal du mâle américain en 1950. Ce film visionnaire annonce l’évolution de la middle-class dans la société américaine de l’après-guerre, la notion de travail enrichissant chez des épouses ambitieuses, et les futures revendications féministes. Constat considéré comme misogyne, c’est aussi une dénonciation des différences de classes qui gangrènent les sentiments…

Pour la simple spectatrice que je suis, cette comédie sentimentale est une analyse subtile et fine des moeurs et des relations hommes femmes, mise en scène avec virtuosité par un Mankiewicz au sommet, qui reçut l’oscar du meilleur scénariste et du meilleur réalisateur pour ce chef d’œuvre.