Présentation de l’éditeur
Bouleversée, lady Emily Knight contemple son ami d’enfance, enfin de retour à Knighthaven après une longue absence. Le garçon un peu sauvage de jadis a fait ses preuves, il est devenu inspecteur de police. Il revient au pays enquêter sur une série de vols qui indigne les bonnes gens du coin.
Les premiers soupçonnés sont bien sûr les occupants de Willow Park, le foyer voisin qui accueille de jeunes chapardeurs repentis. Peter lui-même a fréquenté cette institution qui l’a remis dans le droit chemin, et il est bien résolu à arrêter le coupable.
Ce qu’il ignore, c’est que » le cambrioleur du Oxfordshire « , comme on l’appelle, n’est autre que celle qu’il a follement aimée, puis trahie quatre ans plus tôt… Emily !
Avis de Marnie
Suite du roman Rendez-vous nocturne, qui racontait l’histoire du frère de l’héroïne, j’avoue avoir préféré ce présent récit, même si l’intrigue est d’une banalité affligeante. Ce qui est appréciable, ici, c’est la fluidité. Rarement, un livre s’est lu aussi facilement, rapidement.
L’avantage d’avoir bien connu les deux héros adolescents dans le précédent livre, c’est que nous avons l’impression de bien les connaître, qu’ils nous sont sympathiques, familiers. A 14 ans, en révolte contre son frère, la jeune fille protégée avait soudain découvert la cruauté du monde et le chef d’une bande de voyous, Peter, avait pris l’adolescente sous sa protection, lui sauvant la vie. Les deux personnages principaux ont grandi ensemble… mais une soeur d’aristocrate et le fils d’une prostituée n’ont, semble-t-il, rien en commun. C’est en tout cas ce qu’a pensé Peter qui s’est éloigné.
Le tempérament rebelle d’Emily n’a pas vraiment changé. On aurait pu croire qu’elle se serait assagie à 22 ans, mais la jeune femme, pour sauver ceux qu’elle aime, tente de se battre à sa façon. Ce faisant, elle tombe dans le piège tendu pas ses ennemis. Passionnée, indépendante, elle agit avec cran et détermination, mais manque un peu de réflexion. De son côté, Peter veut prouver aux yeux du monde et aux siens surtout, qu’il est désormais un honnête homme tout ce qu’il y a de respectable. Même si son passé est loin, il ne peut oublier qu’il a été un voleur.
Les personnages secondaires sont étoffés. Et c’est tant mieux, parce qu’il manque un peu de profondeur aux pensées des héros (oui Peter et Emily s’aiment depuis des années, mais on ne sait pas grand chose d’autre sur eux). Ainsi, il est amusant de retrouver le vicomte et son épouse, huit ans après leurs aventures, toujours aussi passionnés, évoluant en arrière-plan avec humour. De même, les liens qui se nouent entre Mike et Jenna donnent de l’épaisseur à l’histoire. On se pose la question si Benji, l’adolescent tourmenté ne pourrait pas être le prochain héros d’une autre aventure.
On pourrait reprocher (comme pour le précédent ouvrage), que les tempéraments décrits sont un peu trop modernes ; ainsi, les classes sociales n’ont plus grande importance, on élève la sœur du vicomte avec des orphelins des bas-fonds de Londres, la femme dudit vicomte est elle-même issue de ce même milieu misérable. Emily a 22 ans, n’est pas mariée et ne cherche pas vraiment à l’être, ses deux meilleurs amis sont des domestiques… tout cela n’est pas du tout dans la mentalité de cette époque. Mais qu’importe, hormis ces invraisemblances, ce roman est charmant, aux multiples petits rebondissements, dont l’action et le dynamisme sont réjouissants et alertes. Un bon moment en perspective !
Fiche Technique
Style : régence