Un coeur irlandais – Avis +

Présentation de l’éditeur

C’est avec des projets plein la tête qu’Adelia a embarqué pour l’Amérique où elle va rejoindre son oncle Paddy. Et tandis qu’elle dit adieu à cette terre où plus rien ne la retient, ni famille ni ami, elle sent l’inquiétude la gagner. Se sentira-t-elle jamais chez elle, de l’autre côté de l’océan ?

Pourtant, dès son arrivée au haras de Royal Meadows où elle va vivre désormais, une sensation de bonheur intense la submerge. Tout dans le domaine l’émerveille et la charme : les pâturages où galopent les pur-sang, première passion de sa jeunesse, la magnifique demeure qui se dresse au centre de la propriété… Et même le propriétaire des lieux, Travis Grant, homme solitaire et ténébreux, qui l’enveloppe parfois d’un regard troublant, éveillant chez elle des sentiments inconnus.

Avis de Marnie

Pour ceux qui aiment Nora Roberts, et ils sont nombreux, voici la traduction de son premier livre. Les éditions Harlequin nous le présente d’après la couverture comme inédit. Il est étrange alors que je sois en possession du roman de la collection DUO, paru en 1982, sous le titre L’invitée irlandaise… et bien qu’avec une traduction légèrement différente, c’est exactement la même histoire ! De plus, à la première page il est indiqué : n’attendez plus pour découvrir le premier livre de la nouvelle trilogie de Nora Roberts… (nouvelle… oui en 1982 !).

D’une certaine façon, c’est bien dommage. Pour ceux qui sont des admirateurs de l’écrivain et qui dévorent les aventures de Eve Dallas, ils se retrouvent quelque peu déconcertés en lisant cette histoire, certes, adorable et pleine de fraîcheur, mais dont le manque de maturité est évident.

– tout d’abord, quelques maladresses d’écriture, et surtout de la naïveté qui peut se révéler agaçante, par exemple, quand l’héroïne découvre des éléments de cuisine comme une machine à laver, comme s’il s’agissait d’un objet rarissime, l’Irlande n’est tout de même pas un pays en voie de développement… même en 1982 ! et ses “Ho !” et ses “Ha !” d’extase en découvrant l’Amérique, font grincer des dents.

– un héros charismatique, certes, machiste, beau, riche, intelligent… (bon, c’est vrai, comme on les adorait dans les années 80) mais visiblement, il lui manque une certaine sensibilité, une petite faiblesse, pour le rendre supportable et il n’a jamais entendu parler de “communication” et confond protection avec compréhension.

– une histoire quelque peu… vide, il ne se passe pas grand chose, même la méchante est inconsistante (sa bêtise et sa superficialité sont tellement énormes qu’il est évident qu’elle n’a aucune chance face à Adelia).

Cependant, j’ai excusé tous ces défauts de jeunesse, parce qu’un élément emporte tout cela comme une vague : l’enthousiasme. Ce que je reproche souvent aux livres actuels de Nora Roberts, c’est qu’ils sont conçus comme des produits de consommation, des machines bien huilées, bien écrites, mais qui n’ont pas de consistance.

Mais ici, le personnage d’Adelia est l’âme du roman. Son langage chantant, il m’a presque semblé l’entendre… Passionnée, coléreuse, digne, volontaire, sensible, intelligente, en fait, c’est une très jeune femme qui dévore la vie, et sa vivacité, son humour, transcendent l’histoire. Si beaucoup d’héroïnes de Nora Roberts sont issues précisément de ce pays, Adelia est une des rares dont la fameuse “magie irlandaise” sublime le roman. Si, cette toute jeune femme partage certains traits de son caractère avec Eve Dallas (enfance difficile, immense besoin d’amour, force et fragilité d’écorchée vive, sensibilité à fleur de peau, agressivité et droiture), par contre, la touchante naïveté et l’appétit de vivre d’Adelia la rendent bien plus attachante…

Si vous souhaitez vous plonger dans un récit simple, une jolie histoire d’amour optimiste et attendrissante, rien que pour cela, il faut découvrir cette histoire.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : Harlequin
Sortie : 1 octobre 2006
Collection : Nora ROBERTS
Prix : 4,90 €