Le temps du secret – Avis +

Présentation de l’éditeur

Constantin est à Londres pour la saison comme d’habitude même s’il préfère vivre le reste de l’année dans sa propriété de campagne. Il en profite pour se distraire avec ses amis et les Huxtable tous heureusement mariés maintenant. Comme d’habitude aussi, il est à la recherche d’une maitresse, une lady raffinée, de préférence veuve, avec qui il pourra passer de bons moments jusqu’à la fin de la saison.

Hannah Reid, duchesse de Dunbarton est enfin libre après un an de deuil. Elle aussi est venue à Londres pour la saison. Elle est très belle et tout le monde sait, Constantin aussi qu’elle a eu des légions d’amants alors que son vieux mari était encore vivant. Elle est décidée à trouver un nouvel amant pour la Saison et a fixé son choix sur Constantin. Il n’en est pas spécialement flatté et a plutôt l’intention de lui résister.

Mais Hannah n’accepte pas la défaite facilement et Constantin peut aussi changer d’avis. ce qui commence alors comme une liaison fort agréable entre deux partenaires avec un fort caractère devient rapidement quelque chose de plus profond, plus sérieux.

Avis de Valérie

Nous voilà enfin au dernier tome de la série des Huxtable, opus particulièrement attendu car tous au long des livres précédents, le mystère autour de Constantin Huxtable s’épaississait à dessein.

Cet homme considéré comme bâtard car né deux jours avant le mariage de ses parents nobles, est toujours passé à côté de tout au cours de sa vie. Il n’a bien sûr pas hérité du titre à la mort de son père, qui est transmis à son jeune frère trisomique.

Mais il a eu également le sentiment de n’avoir été qu’un personnage secondaire, dispensable… inutile. La seule personne à part son jeune frère à l’avoir aimé l’a ensuite accusé de voler les biens inaliénables du comté en profitant de l’affection innocente et totale du jeune handicapé.

C’est pourquoi lorsque le nouveau comte apparaît sous les traits d’un adolescents flanqué de trois soeurs, il s’était préparé à le détester… Mais, pour une fois, eux l’ont vu, l’ont tout de suite intégré à leur famille. Leur affection naturelle et simple a désamorcé la colère que le jeune homme pouvait ressentir.

Tout au long des romans, il fut pour la famille Huxtable, un ami sûr, un frère loyal. Mais sa beauté sombre, ses traits méditerranéen lui ont donné la réputation d’être un démon dans la bonne société.

Et c’est ce démon que va choisir pour amant, une jeune veuve sulfureuse qui vient seulement de sortir de son année de deuil. La duchesse de Dunbarton a épousé un vieil homme, se servant de sa beauté pour échange et recevant richesse, titre et éducation.

Altière, hautaine et magnifique, elle compte bien menée la danse, mais le jeune homme – peut-être flatté par son attention – n’accepte pas de servir de marionnette.

Le troisième personnage du récit et le duc disparu. ‘Mon duc’ comme le dit avec tant d’affectionHannah. Comme pour le roman précédent, Mary Balogh va nous démontrer avec finesse que les apparences sont décidément trompeuses.

La relation pratique qui s’est engagée entre les deux jeunes gens, va évoluer tout simplement car ni l’un ni l’autre ne peut se contenter qu’une pratique mécanique du sexe.

Chacun cachant beaucoup, ils ont aussi beaucoup à se confier et au fur et à mesure, leur chemin va se mêler d’une manière inextricable. Nous découvrirons alors (et enfin !) les secrets de Constantin, les raisons de sa brouille avec son cousin, tout comme nous apprendront à connaître une jeune femme qui ne s’habille qu’en blanc car elle seule peut se le permettre et que cela la fait remarquer de tous.

Une délicieuse conclusion pour une série qui n’a possédé aucune fausse note, un vraie et belle réussite.

Avis de Marnie

Quelle délicieuse et élégante façon de conclure la série de la fratrie Huxtable ! En effet, ce cinquième et dernier opus ne nous déçoit vraiment pas, au contraire, Mary Balogh s’attarde avec son charme inimitable au final de son histoire mais aussi de sa série en redonnant une vraie place notamment pendant le dernier tiers du récit, à tous les personnages.

Nous voici donc focalisés sur Constantin Huxtable, le mystérieux cousin de Stephen, le comte de Merton. Il est franchement nécessaire d’avoir lu tous les romans de cette série pour apprécier ce caractère, dont on a pu apercevoir les bons mais aussi les mauvais côtés dans les quatre précédents volumes.

S’il était né seulement deux jours plus tôt, Constantin aurait été l’héritier du titre. Sa destinée en a été irrémédiablement transformée… Mais en a-t-il voulu à son frère cadet ? A-t-il cherché à se venger d’abord sur Jon, son frère devenu comte de Merton, décédé depuis des années, ou sur son cousin Stephen, héritier alors du titre ?

Mary Balogh décrit avec beaucoup de talent l’ambivalence des sentiments qui l’animent, l’évolution de son introspection et son questionnement sur les autres et sur lui-même, réflexions où se mêlent haine et amour, rébellion et acceptation de son sort.

Hannah est une héroïne fort intéressante. Éblouissante, sure d’elle, auréolée d’une triomphante réputation de mangeuse d’hommes, le visage qu’elle montre en société dissimule en fait une toute autre réalité, que Constantin, tout d’abord victime passive de cette trompeuse image, va se passionner à découvrir.

Si les trois premiers chapitres nous plongent rapidement dans un charmant marivaudage, où chacun de nos deux héros tentent de passer un délicieux printemps sans engagement, ils se dévoilent l’un à l’autre, presque malgré eux. Peu à peu, leur vraie personnalité renaît à la vie, et nous apprenons à connaître les évènements qui les ont conduit à se comporter de la sorte.

D’une liaison ludique et hypocritement dissimulée aux yeux de l’aristocratie et de leurs proches, ils vont bientôt devoir surmonter leurs peurs pour oser se laisser aller à partager leurs émotions. Mary Balogh nous fait vivre à son rythme cette évolution, avec ses réflexions fines, subtiles, entre hésitations et risques… et grands sentiments ! Un style délicat dont on ne se lasse pas.

Quel talent !

Avis de Callixta

Il fallait bien terminer cette excellente série, c’est chose faite avec ce cinquième tome de la famille Huxtable de Mary Balogh. Dès le premier opus l’intrigant cousin Constantin Huxtable avait attiré notre attention. Plutôt bon joueur après avoir été dépossédé du titre à cause d’une naissance légèrement trop précoce, il s’était fâché avec l’un de ses cousins, Eliott et rapprocher des autres Huxtable. Le voilà, de retour pour sa propre histoire.

Mary Balogh choisit de façon étonnante d’utiliser une trame proche de celle du roman précédent tout en y apportant quelques touches de nouveauté fort bienvenues. En effet, Constantin va être choisi par la très jolie veuve qu’est la duchesse de Dunbarton.

Hannah Reid a vécu dix ans avec un mari très âge qui aurait pu être son grand-père et scrupuleusement respecté l’année de deuil imposé. Maintenant, déjà trentenaire, elle est prête à prendre un amant, à s’amuser, à ouvrir ses ailes. Et son choix s‘est porté sur Constantin celui que l’on surnomme le Diable pour son apparence sombre et menaçante.

Cela n’est pas sans rappeler le début du livre précédent. Il y a de façon évidente des parallèles, des liens que veut établir Mary Balogh. A l’ange comme est surnommé le jeune comte correspond le Diable mais leur sort sera bien proche. Tous deux n’auront que le choix de tomber amoureux de celle qui les a choisis.

Nous retrouvons cette envie de créer des liens entre les personnages dans l’itinéraire parallèle de Constantin et Hannah. Tous deux ont eu des moments difficiles et ont choisi leur chemin de la vie, avec détermination et courage. Ils vont donc converger l’un vers l’autre tout d’abord maladroitement puis de façon de plus en plus spontanée.

Un des grands bonheurs du livre est de suivre la lente éclosion de leur amour derrière les habitudes mondaines, les règles feutrées et frelatées de la haute société londonienne de la Régence. Mary Balogh, encore une fois, séduit par l’efficacité de ses dialogues.

S’ils ont toujours été brillants, ils le sont encore plus dans cette série autant lorsqu’elle montre la séduction étudiée, sophistiquée du début que dans les échanges bien plus spontanés, délicieux comme Mary Balogh sait les faire. C’est vraiment un pur bonheur de la lire et de déguster cette langue fluide, aisée, évocatrice.

En même temps que se dessine une liaison beaucoup plus sentimentale que prévue entre nos deux héros, nous assistons à l’évolution de leur personnage. Hannah a appris à se composer un masque et peu à peu, elle laisse filtrer ce qu’elle est vraiment. De la très belle chrysalide qu’elle était déjà est en train d’émerger un superbe papillon qui alliera à la beauté intérieure à la perfection physique. Constantin aussi, acceptera de sortir du personnage qu’il s’est composé par protection. Ils deviennent alors attachants alors qu’ils apparaissaient d’abord comme froids et égoïstes.

Toute cette aventure à deux se passe au milieu de Huxtable. Comme dans un feu d’artifices, le livre offre un bouquet final permettant de revoir tous les membres de la famille et leur offre un nouveau rôle. Il y avait encore des pistes à explorer comme la querelle entre Constantin et Eliott, mais il y a aussi l’envie de voir évoluer ensemble, car ils sont complices, solidaires et fort sympathiques. Mary Balogh adore composer de vastes fratries et les faire interagir, revenir dans d’autres romans voire d’autres séries. Ses prochains livres choisissent justement des personnages secondaires précédents comme nouveaux héros.

Mary Balogh est décidément très à l’aise et a composé là une de ses meilleures séries, ce qui n’est pas peu dire car elle est coutumière du fait et est déjà l’auteur de sagas brillantes. Les Huxtable sont éminemment sympathiques, la composition de leurs histoires impeccable. Un vrai bonheur de lecture à ne pas manquer en attendant de nouvelles traductions de livres plus anciens ou de nouveaux.

Fiche Technique

Format : poche
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures et Passion
Sortie : 13 juillet 2011
Prix : 6,50 €