Le crépuscule des vampires – Avis +

Présentation de l’éditeur

Héritière d’une longue lignée de Vénators, les fameux chasseurs de vampires, Victoria Gardella a été désignée pour perpétuer la tradition ancestrale. Cette lourde responsabilité la mène cette fois en Italie.

Dans les rues sombres de la Rome du XIXe siècle, elle doit absolument neutraliser un vampire dont le pouvoir augmente démesurément en absorbant les âmes des morts. Accompagnée de Sébastien, un homme aussi séduisant que peu recommandable, Victoria affronte l’ennemi le plus redoutable que les Gardella aient eu à combattre au cours de l’Histoire.

Et lorsqu’elle découvre qu’elle a été trahie, la chasseuse de vampires doit faire appel à un courage et une détermination sans limites pour tenter de survivre.

Avis d’Elaura

Second volet des Chroniques des Gardella, Le Crépuscule des Vampires tient toutes ses promesses, après un premier tome réussi dont la principale fonction était de poser les jalons de l’univers particulier de Victoria Gardella.

Après les événements tragiques vécus en début de série, Victoria, veuve et vénatore[[Venatore : chasseur de vampires]] tente de reprendre goût à la vie et de mener à bien la tâche qui lui est maintenant dévolue. Mais il lui faudra du temps pour récupérer. Après une année salvatrice de repos et de deuil, Victoria reprendra du service et sa nouvelle quête la mènera jusqu’en Italie où elle devra combattre un puissant vampire, affronter les fantômes du passé et regarder sa vie prendre un tournant radical et définitif…

Bien meilleur que le premier tome, le Crépuscule des Vampires est plus sombre et mieux construit. Ce qu’il perd en légèreté et fraîcheur, il le gagne en émotion et la psychologie des personnages devient plus dense, plus fouillée. Victoria a changé mais ce n’est pas elle qui au final nous surprend le plus. Ce sont les héros qui la côtoient.

Sébastien, le débauché notoire rencontré précédemment, tient une place importante dans ce récit et le mystère qui l’entoure le rend plus fascinant et donc beaucoup plus intéressant. D’ailleurs, Victoria elle-même ne restera pas indifférente bien longtemps et leurs rapports seront ponctués de tension et de sensualité.

Maximilian, le vénatore et coéquipier de Victoria est la seconde surprise du livre. Nous avions déjà eu un aperçu de son caractère ténébreux, mais ici il prend toute sa place. Maître du jeu et malmenant Victoria autant que le lecteur, Max n’en devient pas moins touchant et troublant et à la fin, nous ressentons beaucoup de compassion pour ce personnage ambiguë dont le combat intérieur lui confère une aura de héros torturé totalement irrésistible.

Le final nous laisse un sentiment de grande tristesse et nous attendons la suite avec impatience, d’autant plus que les relations entre nos protagonistes risquent d’être plus que passionnantes.

En bref, une réussite pour un tome sensuel où l’action constamment présente est au service d’une intrigue bien menée qui ne laisse pas de place à l’ennui. Les personnages deviennent attachants et nous lirons leurs prochaines aventures avec beaucoup de plaisir.

Avis de Callixta

Après la sortie il y a déjà quelques mois du premier tome de sa série sur une famille de chasseurs de vampires, les Gardella, Colleen Gleason revient pour un deuxième tome brillant qui dépasse largement le premier tome. Il est d’ailleurs fortement recommandé d’avoir lu ce premier opus pour pouvoir se délecter de celui-ci. Si, par hasard, ce n’est pas encore chose faite, attention, car il pourrait y avoir quelques révélations sur le contenu du tome introductif de la série dans cette critique.

Si justement le premier opus avait des longueurs car il permettait de mettre en place le monde créé par Colleen Gleason, ce second tome se consacre uniquement à une intrigue passionnante et à l’évolution des divers protagonistes. Il se passe beaucoup de choses dans cet excellent livre et l’auteur fait preuve d’un talent diabolique et d’une certaine audace pour créer une intrigue imaginative, brillante, qui surprend sans cesse.

Victoria Gardella a découvert lors du premier tome qu’elle voulait assumer son rôle de Vénator c’est-à-dire de chasseuse de vampires. Alors qu’elle vit au début du dix-neuvième siècle, lors de la régence britannique, elle va embrasser un style de vie qui n’a rien à voir avec celui de ses amies. Dans le premier opus, elle essayait tout de même de mener de front sa vie de femme et de Vénator.

Elle a alors appris de façon brutale et définitive que ce n’était guère possible. C’est une Victoria en deuil que nous retrouvons au début de ce livre, endurcie et prête à ne plus être qu’une exterminatrice de vampires, ceux qui ont provoqué son malheur. Elle va reprendre véritablement son activité lorsqu’elle apprend que le fils de Lilith, la créatrice de tous les vampires, un certain Nedas, est en train de préparer une armée de morts-vivants. Il faut l’empêcher de nuire et lui reprendre un objet qui lui donnera ce pouvoir.

Si l’intrigue semble reprendre le schéma du premier livre : un objet à récupérer ou détruire, un ennemi clairement désigné, elle est menée ici de façon très différente. Nous avons moins de scènes mêlant le quotidien de la Régence à celui beaucoup moins simple d’êtres surnaturels. Victoria est focalisée sur sa tâche et lorsqu’elle assiste à un bal ou se promène dans un parc, c’est surtout pour enquêter. Le cadre est différent, c’est sous le ciel d’Italie, patrie de naissance des Gardella mais aussi quartier général de Vénators que se déroule l’essentiel de l’intrigue. Et puis, Colleen Gleason corse avec un brio exceptionnel les relations entre les différents personnages, rendant chacun plus imprévisible, plus digne de suspicion que jamais.

Victoria est très entourée. Il y a d’abord sa grande tante, Eustacia, une grande Vénator maintenant vieillissante. C’est un personnage remarquable qui jour un rôle encore fondamental. Il y a surtout les hommes de la vie de Victoria. Max, Vénator comme elle, a disparu mais Sébastien Vioget est bien là, ambigu, séducteur à souhait. Le trio qu’ils forment est l’un des meilleurs qui soient. Victoria ne sait jamais vraiment sur qui elle peut compter, doute des deux, est obligée souvent de changer son opinion d’eux. Cela donne à ces personnages des personnalités complètes, riches et ils prennent une réelle épaisseur qui avait un peu manqué lors du premier tome. Le trio est uni par des haines communes mais également par des liens de séduction puissants, troubles, érotiques. Il est bien difficile lors du livre de savoir, pour le lecteur, comme pour Victoria, qui sont ces deux hommes. N’oublions pas non plus, Verbena, la très efficace femme de chambre de Victoria. Elle a un rôle difficile auprès de la jeune femme et celui d’apporter un peu d’humour à une histoire globalement sombre.

Le ton de la série d’ailleurs demeure grave et violent. Plus l’intrigue avance, plus Victoria comprend ce que va lui coûter son rôle de Vénator. Lorsque ce roman se termine, elle a de nouveau profondément évolué et va entrer dans une autre phase que nous brûlons de découvrir.

Pour compléter l’excellente impression que laisse ce roman, soulignons, la finesse et l’intelligence du monde créé par Colleen Gleason. Tout est clair malgré la complexité de la mythologie. Nous comprenons de mieux en mieux ce que sont les Venators et la fascination qu’exerce sur les vampires.

Ce second tome est celui qui permet de devenir vraiment fan de cette série. Il est plus complexe, plus riche, plus sulfureux, plus passionnant que celui qui précède et permet de comprendre le succès qu’a eu cette saga il y a quelques années outre-atlantique. Trois autres épisodes permettront de voir si Victoria peut gagner son combat contre les vampires. Espérons que la traduction française ne se fera pas trop attendre.

Fiche Technique

Format : broché
Editeur : City Editions
Sortie : 2 février 2011
Prix : 17,95 €