Le Retour au pays natal – Avis +

Présentation de l’éditeur

Thomasine est sur le point de se marier avec Damon Wildeve, jeune homme charmant mais trop peu sérieux. Courtisé par la frondeuse Eustacia Vye, au tempérament fougueux et aventurier, il répond à ses charmes et hésite à épouser celle qui lui était destinée.

Eustacia, avec ses velléités de liberté, est prête à tout pour quitter cette lande déserte et trop tranquille. Alors, quand le beau et brillant Clym Yeobright revient de Paris où il est diamantaire, Eustacia y voit la possibilité de s’évader enfin. D’autant que Clym répond favorablement à ses avances. Mais Clym a d’autres projets. Et celui de quitter son pays natal n’en fait pas vraiment partie…

Ce classique de la littérature anglo-saxonne, paru en 1878 et révisé en 1912, combine tous les éléments de la tragédie : repliés sur eux-mêmes, les personnages de ce Retour au pays natal contemplent en vain l’horizon d’une lande jalouse, dont ils semblent les prisonniers.

Avis de Claire

Les éditions de l’Archipel ont la bonne idée de faire reparaître ce puissant roman de Thomas Hardy, écrit et paru sous forme de feuilleton en 1878. Ce détail a son importance pour le rythme de l’intrigue, ponctuée de retournements de situations, d’annonces et d’imprévus, l’auteur cherchant constamment à maintenir son lecteur en haleine.

Thomas Hardy nous entraîne dans la lande sauvage, battue par les vents, dans la campagne rude qui a façonné des gens simples et des coeurs tourmentés. Il s’agit de cette Angleterre rurale, qu’il a rebaptisée Wessex et que l’on retrouve de romans en romans, un peu comme si l’on rentrait au pays. Et c’est bien le thème ici, celui du retour du fils prodigue au pays natal.

Mais c’est avec un autre personnage que débute le roman, la figure énigmatique de « l’homme au rouge », alias Diggory Venn, qui loin d’être un diablotin, est en fait celui par qui arrive le bien. Il est nommé ainsi à cause de la couleur de ses vêtements et de son travail, il vend aux fermiers la craie rouge qui leur est nécessaire pour marquer les moutons.

Il est le premier pion de ce conte social et cruel. Le second est une jeune fille naïve et amoureuse, Thomasine « Tamsine » Yeobright. Elle aime Damon Wildeve, jeune aubergiste, ce qui, pour la tante de la jeune fille la ferait épouser un homme bien inférieur à elle. Cette union est donc compromise. Mais le coeur de Damon bat aussi pour Eustacia Vye, beauté exotique jamais oubliée et toujours convoitée. Laquelle Eustacia va bientôt tomber sous le charme de Clement « Clym » Yeobright, cousin de Thomasine, fraîchement revenu de Paris…

Dans ce chassé-croisé amoureux, point de répit, on va de rebondissement en rebondissement, la plume de Thomas Hardy s’attardant à sonder les coeurs autant qu’à décrire les paysages escarpés de la lande. On l’a expliqué plus haut, ce roman vient d’un feuilleton, pour lequel Thomas Hardy a été contraint, sous la pression de ses lecteurs, qui s’étaient attachés aux personnages, à changer la fin qu’il avait prévue. Vous découvrirez ainsi également dans les dernières pages, sous forme d’avertissement, la fin alternative voulue par l’auteur.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 500
Éditeur : L’Archipel
Collection : Archipoche
Sortie : 4 mai 2016
Prix : 7,65 €