Dédicace de G. R. R. Martin à Dijon

Jeudi 3 juillet G. R. R. Martin, l’auteur de la saga du Trône de fer, dont est issue la série télévisée éponyme, était à Dijon.

La chroniqueuse que vous lisez actuellement, ne pouvait pas manquer ça. Mais aller à Dijon, c’est toute une organisation ! Déjà un jeudi. Pleine semaine, pas facile… Heureusement, ma rédactrice en chef t̶y̶r̶a̶n̶n̶i̶q̶u̶e̶ est souple sur les horaires. Surtout quand il y a un aussi bel article à la clé.

Revenons-en à l’organisation : train ou voiture ? Parce Lyon/Dijon, c’est quand même 197 kms. Soit 2 heures de route ou 1 heure et demi en train. Les frais sont sensiblement les mêmes. Bon, c’est parti pour le train. Pas pour le gain de temps, mais surtout parce que je ne suis pas sûre d’être en état de conduire au retour. En effet, l’attente promet d’être longue, et fatigante. Et la rencontre excitante. Autant d’ingrédients qui ne garantissent pas un retour zen.

La veille, je réalise vraiment : je vais rencontrer G. R. R. Martin ! Oh My God ! Je fais des petits bonds avec dans ma cuisine en préparant le repas (dont une certaine quantité sera de fait répandue sur le sol, mais c’est pas grave). La nuit est courte, je suis bien trop excitée pour dormir !

Au matin, je suis prête à 7 heures, alors que mon train ne part qu’à 9h54. Je décide de partir, tant pis, j’attendrai à la gare ! J’arrive à la gare à 8 heures et demi. Le train a déjà du retard annoncé : seulement 5 minutes, mais ça fait rager ! Enfin, je ronge mon frein et j’observe les voyageurs. Certains d’entre eux arborent fièrement des tee-shirts « Winter is coming« , et nous nous sourions avec connivence.

Le wagon est vide, et je suis un peu étonnée que le train ne soit pas blindé de fans : comment peut-on manque ça ?

J’arrive enfin à Dijon à 11 heures et demi. J’ai fait du repérage sur un plan, je sais que la librairie Grangier n’est qu’à 10 minutes à pied de la gare. Pour plus de sûreté, et pour être sûre de ne pas mettre 11 minutes, je branche mon téléphone sur le GPS, en mode piétons, et d’un pas péremptoire, je me dirige vers la file d’attente. Déjà longue, cette file, mais bien organisée, balisée par des barrière. Impossible de se faire passer devant.

Je salue mes camarades de fournaise (la rue où nous patientons est en plein cagnard, heureusement que j’ai pensé à prendre un chapeau !). La conversation est vite engagée : devant, ce sont des bachelières dijonnaises. Derrière, trois italiennes et une polonaise, qui me confie « Mon visa ne commence qu’en septembre, je vais à l’école à Paris cette année ! Mais j’ai décidé de prendre le risque de venir plus tôt, pour la dédicace !« .

L’ambiance est calme et conviviale. Quelques animations nous font patienter : défilé de la Garde Noire, musiciens qui interprètent le générique de la série… On se fait passer nos victuailles pour ne pas se sentir mal : bouteilles, bonbons… A partir de 13 heures, enfin, la rue commence à passer à l’ombre. Quel soulagement !

Et, à 14 heures précises, G. R. R. Martin arrive dans la rue, bien encadré des cavaliers de la Garde Noire. Nous l’acclamons, comme il se doit, et les dédicaces commencent. Nous avançons tout doucement. Vraiment doucement. Mais ça avance. Pas après pas, nous nous rapprochons de l’auteur. C’est long, mais il faut garder espoir !

Et enfin, il est là. Assis dans un fauteuil. Ca défile, il signe juste, pas de dédicace, pas le temps, il y a beaucoup de trop de monde. Mais vous me connaissez : s’il y en a une qui obtient ce qu’elle veut en ce monde, c’est moi ! Dès que mon tour arrive j’engage la conversation : « Hi, thank you so much for coming in France ! How are you ?« . « I’m fine thank you ! And you ? » On me laisse parler, et l’auteur me réclame mon livre, L’œuf de dragon, le dernier paru. Je lui tends, et lui précise en souriant « I’m Emilie, with IE at the end ! » Mais il rigole et signe seulement.

Je m’en vais, le pas léger, sur un petit nuage, malgré les 6 heures d’attente. Oui, 6 heures, dont 2 en plein soleil, mais ça valait le coup. Et j’ai bien fait de prendre le train finalement !

Crédit photo : Emilie Levraut