In darkness reborn – Avis +

Résumé de l’éditeur

Once a warrior for the Others, Barak q’Young is caught between two worlds — exiled from his homeland, and a pariah among his enemies, the Paladins. While hunting a betrayer who’s selling the precious blue gems that light the Others’ world, Barak must aid geologist Lacey Sebastian in her research for the Paladins. Barak is instantly drawn to the fiery, beautiful woman, but Lacey initially despises the enemy intruder. Soon she sees beyond his violent past, though, finding the dark warrior intriguing — and extremely sexy.

Though neither can resist the passion that blazes between them, Barak is torn between loyalties, hiding a secret gift that could prove useful to Lacey’s research, at the sacrifice of his own people. But when Lacey is kidnapped and held hostage, Barak realizes he will do anything to save her . . . even risk his own life.

Avis de Callixta

La série de Alexis Morgan, Paladins in darkness, continue avec un troisième volet, In darkness reborn, qui ouvre de nouvelles perspectives et surtout monte le niveau d’un cran.

Alexis Morgan, disons-le tout net, n’est pas J.R Ward ou Nalini Singh, elle ne cherche pas à créer un monde totalement nouveau avec des règles propres et des grands problèmes quasi-philosophiques et éternels, mais elle a trouvé un angle très intéressant dont on peut juste déplorer qu’elle n’ose l’explorer de façon plus radicale.

Les intrigues se déroulent dans le nord ouest des Etas-Unis entre le Mont Rainier et Sainte Helene, c’est à dire une zone sismique et volcanique. Elle a imaginé que dans ces lieux en contact avec les tréfonds de la terre se trouve une frontière entre deux mondes : celui des humains et celui des Autres. La guerre dure depuis toujours entre eux et la terre est défendue par des guerriers immortels, les Paladins. Les deux premiers tomes s’étaient intéressés à eux, le troisième choisit enfin comme héros un des Autres qui était apparu dans le premier tome. Baraq a sauvé alors l’héroïne dans un geste qui paraît absurde puisque ce sont deux peuples qui se haïssent et s’entretuent. Tout est mystérieux chez les Autres. On ne connaît presque rien de leur monde sauf qu’il baigne dans l’obscurité et que ses membres semblent animés par une sorte de folie qui les font se précipiter contre la barrière et tout tenter pour entrer sur Terre. Les Paladins les repoussent impitoyablement. Baraq est une exception, toléré uniquement par son geste héroïque qui a fait de lui l’ami personnel de Laurel Young et de son mari, le puissant guerrier Paladin, Devlin Bane.

Baraq est un héros très réussi et finalement assez rare. C’est un transfuge. Il a quitté son monde et en souffre encore sans pour autant regretter son choix. Il est condamné à vivre isolé, rejeté par les humains et dans l’impossibilité de communiquer avec ceux qu’il a laissés de l’autre côté de la barrière dont sa soeur, Lusahn. Cela fait de lui un être digne, triste, solitaire, réservé. Tous ces éléments contribuent à en faire un héros particulièrement séduisant et sans conteste le meilleur de la série jusqu’alors.

Il ressemble d’ailleurs à tous les déracinés de ce monde et a une sorte de valeur de symbole ici. Plonger dans ses pensées, c’est aussi découvrir ce que ressentent ceux qui connaissent le racisme, subissent l’ignorance ou luttent contre les préjugés. L’exemple le plus édifiant est qu’aucun humain – même les plus sympathiques et tolérants – ne lui demandent le nom des membres de son monde dans sa propre langue ; il reste un des Autres, c’est tout. Même valeur symbolique aussi de cette barrière infranchissable qu’on défend envers et contre tout, jusqu’à l’absurde (personne ne sait très bien ce qui pousse les Autres à venir mourir ainsi depuis des années). Sacrée image dans un livre écrit par une Américaine qui vit dans un pays où l’on édifie des murs pour se protéger des voisins mexicains. Alexis Morgan demeure toutefois dans l’allusion et n’exploite pas cette piste riche mais qui éloignerait sans doute du propos initial.

Baraq est encombrant. On le confie alors à Lacey Sebastian, une géologue qui surveille l’activité des volcans et des séismes. Il est immédiatement attiré par cette jeune femme dynamique et intelligente, mais va se tenir à distance pour des raisons évidentes. Elle a de plus un frère Paladin très hostile. Lacey ressemble beaucoup aux héroïnes des romans précédents : forte et fragile à la fois, elle est indépendante et courageuse. C’est le genre d’héroïne qui dompte, malgré leur côté ultra féminin, des mâles alphas rugueux. Elle est plus classique que Baraq. Mais leur relation est crédible, gênée par l’impossibilité d’une liaison entre une humaine et un Autre.

L’intrigue commencée dans les romans précédents se poursuit également. Des pierres bleues aux vertus encore mal définies servent de monnaie de passage de la barrière aux Autres. Les humains corrompus, responsables de ce trafic n’ont pas encore été totalement identifiés. Ce roman ne résout d’ailleurs pas le mystère, il ne livre qu’un coupable intermédiaire de plus.

Peu d’éléments également sur le monde des Autres qui sera certainement davantage exploré dans le tome suivant consacré à Lusahn. Mais ce mystère est utile. L’imagination brode sur les bribes d’informations que l’on obtient.

Ce tome est vraiment réussi apportant son lot d’émotions et de rebondissements mais également baignant dans une gravité plus profonde que les autres romans. Baraq est moins « alpha » que les précédents héros, plus réservé mais excellent guerrier et prêt au sacrifice ; il ne vous décevra pas. Sa sœur est également une guerrière redoutable qui va rencontrer dans le prochain livre un Paladin. Si elle est du même genre que Baraq, elle ne devrait pas manquer d’intérêt !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 384
Editeur : Pocket Star Books
Sortie : 17 mars 2008
Langue : anglais
Prix : 5,05 €