Editeur : Monsieur Toussaint Louverture
roman de Michael McDowell
Présentation de l’éditeur
A l’aube des années 1980, Babylon est une ville de Floride comme les autres, avec sa chaleur humide et ses pom-pom girls, ses rumeurs et ses superstitions, ses serpents venimeux et ses décès soudains. Mais Babylon abrite aussi une rivière ancienne et sinueuse, l’un des affluents de la Perdido : le Styx.
Un cours d’eau au passé trouble qui a déjà marqué la famille Larkin d’un sceau funeste. Alors quand la jeune Margaret Larkin se volatilise, c’est comme si la rivière se mettait à couler à l’envers, et que l’âme des morts souhaitait dévorer l’esprit des vivants. Et tandis que remonte à la surface ce qui n’aurait jamais dû se noyer, une étrange lune se lève au-dessus de la ville, immense et froide, dont la lumière blafarde envahit tout et aveugle victime comme meurtrier, les déchus de Babylon.
Avis d’Emmanuelle
Non loin de la Perdido où se déroulait la saga Black Water, un de ses affluents, le Styx a son lot de drame à son tour. Dès le premier chapitre, l’auteur nous plonge dans une horreur dénuée d’espoir. Une jeune fille est assassinée et jetée dans la rivière, ficelée à son vélo. Les propriétaires d’une plantation de myrtilliers sur le déclin, un banquier et un avocat véreux, un shérif dépassé et une directrice d’école qui donne dans les arts ésotériques. Tous ont un rôle à jouer dans cette histoire et vous ne devez surtout pas vous y attacher…
Après Katie et son récit façon true crime, Michael McDowell se joue de ses lecteurs avec une plongée dans l’horreur la plus boueuse qui soit. Chaque chapitre a son lot de sang ou d’injustice. Là où l’ambiance est chaude et humide, la nuit révèle toute la noirceur qui se répand dans la ville. Les scènes sont riches en vocabulaire imagé : hémoglobine, décapitation, vomi, etc.
Et pourtant, le style a une certaine classe. On ne nous balance pas du gore gratuit, on nous offre une leçon d’horreur pure. Quelques pages pour faire une pause bienvenue et on replonge dans les ténèbres. Le rythme est soutenu, et pourtant, on se plairait presque à arpenter les rues de la pire ville qui soit…
Lune froide sur Babylon est l’un de ces romans où la peur prend aux tripes les personnages comme le lecteur. On grimace quand les gentils meurent, on se délecte quand leurs fantômes s’en prennent aux méchants. Un plaisir qui n’a finalement rien de coupable.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 460
Éditeur : Monsieur Toussaint Louverture
Sortie : 4 octobre 2024
Prix : 12,90 €