Premier rôle – Avis +

Editeur : Thierry Magnier

roman de Mikaël Ollivier

Présentation de l’éditeur

« On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne. » Cette phrase du philosophe Cioran, Laura l’a lue et relue des dizaines de fois avant de se décider à écrire. Le voilà, peut-être, le moyen de se libérer de cette culpabilité qui l’écrase depuis des mois… ?

Alors elle raconte. Elle raconte Nino, qui l’a recueillie quand sa propre mère n’a plus voulu d’elle. Cette grand-mère qui n’a aimé qu’elle, Laura, et le cinéma. Les deux passionnément. Elle raconte leur vie rythmée par les sorties en salles du mercredi et les soirées DVD, enchantée par les musiques de films et peuplée d’actrices et d’acteurs magnifiques.
Elle nous raconte aussi le rôle qui a été le sien du jour où tout a basculé. Ce rôle qu’elle n’osait confier à personne. Son premier rôle.

Ode au septième art, drame psychologique bouleversant, Mikaël Ollivier signe un roman porté par trois générations de femmes inoubliables.

Avis de Thérèse

Premier rôle, c’est l’histoire de Laura et sa grand-mère Nino qui l’a élevée, mais c’est aussi l’histoire d’Eve, la mère de Laura, qui l’a abandonnée dans les bras de Nino alors qu’elle n’avait que quelques semaines, se sentant incapable de s’en occuper, de l’aimer. Elle l’avait baptisée Emma, mais Nino a choisi Laura, en hommage au film d’Otto Preminger.

Mikaël Ollivier est auteur de plusieurs romans ados et adultes, mais également scénariste pour le cinéma et pour la télévision. Cela explique certainement d’une part cette écriture fluide, rapide, très visuelle, et d’autre part cette connaissance encyclopédique du 7e art, des grands classiques aux films plus récents, et cette passion qu’il nous transmet au fil des pages à travers Nino.

Mais aujourd’hui Nino est morte et Laura se décide à écrire, après avoir découvert la phrase de Cioran : « On ne devrait écrire des livres que pour y dire des choses qu’on n’oserait confier à personne ». Alors Laura écrit. Sa vie auprès de sa grand-mère adorée. Sa vie de lycéenne un peu à part. Sa vie sans sa mère qui a toujours autre chose à vivre ailleurs. Sa vie immergée dans le cinéma de toutes les époques. Sa vie pendant le confinement de mars 2020, lorsque sa mère Eve vient perturber leur vie à deux et le programme de DVD qu’elles avaient soigneusement préparé pour cette période étrange. Ecrire est pour Laura une manière de faire vivre encore sa grand-mère, et aussi de raconter ce qu’elle « n’oserait confier à personne« .

Mikaël Ollivier nous livre un récit intime, pudique et sensible, et aborde avec sincérité et nostalgie des thèmes comme l’adolescence, le cinéma, la maternité, le Covid, la découverte de soi, le deuil.

Le Premier rôle est-il celui occupé par Nino dans la vie de Laura, celui que le cinéma joue dans leur quotidien, ou bien celui que Laura doit jouer pour sa grand-mère ? Si on a l’âge et/ou la culture cinématographique nécessaires, on revoit les scènes évoquées tout au long de la lecture.

Un récit touchant, nostalgique et troublant. La seule question est de savoir s’il s’adresse bien à un public d’adolescents, tant il fait référence à des grands classiques du cinéma, à des acteurs et réalisateurs illustres mais que la jeune génération ne connaît peut-être pas. Mais cela peut être l’occasion de les découvrir, pour ceux que la passion de Nino aura contaminés.

Fiche technique

Format : broché ‏
Sortie : ‎ 256
Éditeur : Thierry Magnier
Sortie : 23 août 2023
Prix : 16,20 €