Paraiso – Avis +

Editeur : Casterman

de Suehiro Maruo

Seuls ceux qui ont le plus souffert pourront pousser les portes du paradis. C’est ce que devaient se dire ces Chrétiens du Japon massacrés qui rêvaient d’un Paraiso.

1945, le Japon et l’Allemagne ont été vaincus. Dans les ruines de Tokyo errent des enfants orphelins. Ils mendient, volent et sont traqués par la police. Le cadavre d’un orphelin mort de faim se trouve dans la rue. Le fantôme d’une jeune fille l’emmène avec elle au ciel. Le fantôme est peut-être l’une des 26 martyrs de Nagasaki (1).

Pour les enfants des rues, il existe parfois des refuges comme les orphelinats. Mais certains ressemblent à l’enfer.

Les cinq épisodes sont présentés sous la forme d’une narration inversée. Chaque épisode se déroule à une époque de plus en plus lointaine, de quelques mois ou quelques années. Ainsi, dans l’avant-dernier épisode, on apprend qu’un dénommé Kolbe serait rentré en Pologne.

Kolbe ? Le dernier épisode se déroule en 1941 à Auschwitz où parmi les déportés se trouve le père Maximilien Kolbe. Celui qui avait été missionnaire au Japon (2) est confronté à l’enfer sur Terre. Mais, tout comme les martyrs de Nagasaki, il conserve sa foi (3).

Le mangaka dessine avec talent des innocents confrontés aux monstres humains. La plupart mourront. Cependant, certains vont survivre. L’enfer existe bien sur Terre, mais l’espoir aussi.


(1) Le 5 février 1597, à Nagasaki 26 catholiques furent crucifiés, en répression de la foi chrétienne
(2) Il avait fondé un couvent, qui a été le seul bâtiment resté debout lors de l’explosion de la bombe atomique sur Nagasaki en 1945
(3) En 1982, Maximilien Kolbe a été canonisé comme martyr par le pape Jean-Paul II


Fiche technique 

Format : cartonné
Pages : 192, sens de lecture japonais
Scénario et Dessin : Suehiro Maruo
Traduction : Miyako Slocombe
Adaptation graphique : Studio Hinoko
Editeur : Casterman
Collection : Sakka
Sortie : 18 janvier 2023
Prix : 18 €