Du Plomb dans la tête – Avis +

Editeur : Pocket

roman de Olivier Bocquet

Présentation de l’éditeur

Enlevé, torturé, aveuglé. Il ne pense qu’à se venger.

Ce n’est qu’en sentant le plomb fondu couler dans ses orbites que Thomas Bourriol a compris qu’il ne verrait plus.

Que s’il survit, désormais, ce sera pour crier vengeance. Une vengeance aveugle…

Que s’est-il passé, cette nuit-là, au fin fond de la forêt de Fontainebleau ? À en juger par les policiers mis sur l’affaire, un lieutenant gaffeur et une stagiaire sans expérience, personne ne s’en soucie vraiment. Un  » monstre « , pourtant, rôde dans la ville. Et il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir…

Avis de Thérèse

Lauréat du concours d’écriture Pocket/Thriller, Olivier Bocquet a publié son premier roman, Turpitudes, en 2009. Après quelques années consacrées à l’écriture de scénarios de bande dessinée ainsi que pour le cinéma et la télévision, il revient au polar avec Du plomb dans la tête.

Attention, le titre n’est pas une simple expression appelant à plus de sagesse ou de sérieux, le roman débute par une horrifique scène de torture où la victime, Thomas Bourriol, sanglé sur un établi, la tête écrasée dans un étau, se voit verser du plomb fondu dans les yeux !

Olivier Bocquet enchaîne un récit haletant, rythmé par des chapitres courts et des changements de points de vue et de narrateur, entrecoupé d’articles de presse sur l’actualité locale, de rapports de police et du journal de Rachel, jeune stagiaire au commissariat.

L’enquête est confiée à Toulouze, le lieutenant le plus maladroit de Fontainebleau, mal à l’aise devant les témoins, bégayant au téléphone, hyper respectueux des règles et ordres, gaffeur, à qui on adjoint une stagiaire, Rachel, qui est tout l’inverse de lui, déterminée, butée, caustique, prête à renverser toutes les barrières. Un couple d’enquêteurs improbable mais qui va peu à peu s’apprivoiser et se compléter.

Thomas Bourriol, devenu aveugle suite à l’agression qui lui a également laissé quelques autres séquelles, n’a que la vengeance en tête. Mais, une fois aveugle, comment peut-on identifier son agresseur, même s’il ne se trouve qu’à quelques mètres ? L’auteur nous fait vivre de l’intérieur, d’une manière à la fois passionnante et très instructive, l’apprentissage de l’usage de la canne blanche et de la perception de l’espace par une personne devenue aveugle suite à maladie ou accident (et donne la réponse à la question ci-dessus).

Autour de la victime et des enquêteurs, Olivier Bocquet dresse une galerie de portraits vivants et humains, notamment Conrad, le collègue et seul ami de la victime, Marilou, l’accompagnatrice d’aveugles.

Un polar rythmé, dense, qui comprend certaines scènes difficilement supportables mais agréablement allégées par un esprit caustique et une bonne dose d’humour noir. On y retrouve certains des personnages du premier roman d’Olivier Bocquet, Turpitudes, mais ne pas l’avoir lu auparavant n’entrave en rien la lecture, notamment parce qu’il s’est écoulé plusieurs années entre les deux récits.

D’ores et déjà sélectionné pour le prix Nouvelles Voix du Polar Pocket 2023, et c’est amplement mérité.

Fiche technique

Format : poche
Pages : ‎408
Éditeur ‏: ‎Pocket
Sortie : 13 octobre 2022
Prix : 8,30 €