Des poignards dans les sourires – Avis +

Editeur : Pocket

roman de Cécile Cabanac

Présentation de l’éditeur

Catherine Renon n’a plus vu son mari François depuis des jours et ne semble pas s’en émouvoir. Dans ce coin d’Auvergne où les rumeurs blessent et tuent, pas question de prêter le flanc à la calomnie. Et surtout pas à sa belle-mère, qui voue à son fils un culte tout en démesure.

Virginie Sevran et Pierre Biolet, du SRPJ de Clermont-Ferrand, ont été appelés pour constater la présence d’un corps démembré et en partie brûlé au Col des Goules. C’est la première enquête de Virginie depuis qu’elle a quitté le Quai des Orfèvres pour la province. Quant à Pierre, il observe sa nouvelle coéquipière d’un œil à la fois bienveillant et inquiet. Qu’est-elle venue chercher ?
Quand l’enquête met un nom sur ce corps, celui de François Renon, les questions les plus folles surgissent, avec une seule certitude : tous les meurtriers possibles de ce fils de bonne famille sont autant de facettes d’une victime annoncée.

Avis de Thérèse

C’est un premier roman pour Cécile Cabanac, et on se dit tout de suite que ce ne sera pas le dernier, tant on passe un excellent moment en compagnie de ses personnages… presque tous plus détestables les uns que les autres ! Elle a auparavant travaillé en tant que journaliste, reporter, chroniqueuse, réalisatrice de documentaires… et de quelques numéros de Faites entrer l’accusé.

Dès les premières pages, on découvre François Renon, seul chez lui, en proie à une violente gueule de bois, qui continue de boire whisky sur whisky. On assiste à son meurtre par un agresseur qu’il ne voit pas. Si on ressent à ce moment-là de l’empathie pour la victime, cela ne dure pas, on apprend bien vite que cet entrepreneur en vue de la région de Clermont-Ferrand était en réalité un escroc, alcoolique, infidèle, violent, magouilleur, violeur.

De retour chez eux après un week-end passé chez sa sœur avec leurs trois enfants, sa femme Catherine trouve la maison vide mais ne s’émeut pas de l’absence de son mari et ne prend pas la peine de signaler sa disparition à la police. Bien au contraire, elle semble reprendre sa vie en mains, change de coiffure, découvre la situation catastrophique de l’entreprise de son mari et s’attèle à redresser la barre. Leurs deux plus jeunes enfants réclament un peu leur père mais continuent leur vie d’enfants ; par contre, l’aîné Maxime réagit plus violemment à l’absence de son père et à la transformation de sa mère.

Peu de temps après, un corps brûlé et partiellement démembré est découvert dans la campagne par un joggeur. L’enquête est confiée à la SRPJ de Clermont-Ferrand, à Pierre Biolet et Virginie Sevran qui vient d’arriver dans la région après avoir demandé sa mutation de Paris et du quai des Orfèvres.

Cécile Cabanac nous plonge dans une ambiance glauque, véritable marécage de haine, de rancœurs, de silences, de ressentiments, dans des situations familiales qui explosent après des années de silence et de résignation.

Elle met en avant dans ce roman les relations entre les différents personnages féminins : entre Catherine et son épouvantable belle-mère Michèle, entre Michèle et ses deux filles qu’elle n’a jamais aimées, entre Virginie Sevran et la légiste Sophie Brun, entre Catherine et sa sœur Annie, atteinte d’un cancer en phase terminale.

Des chapitres courts, une intrigue bien construite, une bourgeoisie locale où les apparences comptent plus que tout, une victime détestable, des enquêteurs qu’on apprend à connaître et apprécier, tous deux traversant des remous au niveau de leur vie conjugale, des suspects à foison et des motifs d’en vouloir à la victime tout aussi nombreux, une enquête réaliste en milieu rural, il ne manque rien à ce premier roman de Cécile Cabanac pour ajouter son nom à la liste des auteurs de polars dont on va guetter les nouveaux titres avec intérêt.

Pour ceux qui s’interrogent sur le titre, « Il y a des poignards dans les sourires » est une citation de Shakespeare.

Fiche technique

Format : poche
Pages‏ : ‎512
Éditeur : ‎Pocket
Sortie : 18 juin 2020
Prix : 8,40 €