Présentation de l’éditeur
Jeanne est furibarde : elle a été placée en maison de retraite par ses enfants et chacun se renvoie la balle pour déterminer qui en a été à l’initiative. Elle a beau avoir 81 ans, elle n’a pas dit son dernier mot. Son plan : simuler la démence et les rendre tous dingues.
Sauf que ce lieu dans lequel elle ne voyait qu’hostilité va lui révéler bien des surprises…
En prenant part, d’abord sur la pointe des pieds, puis avec une ardeur qu’on ne lui connaissait plus, aux rendez-vous réguliers d’une clique de pensionnaires plus agités qu’une colonie de vacances, Jeanne va réveiller des pans de sa personnalité qu’elle pensait à jamais enfouis : la curiosité, l’espoir… et surtout, l’audace. Qu’on se le dise : les bêtises ne sont pas qu’un jeu d’enfant !
Avis de Hiro
Jeanne est en colère. Ses cinq enfants ont décidé de la mettre dans une maison de retraite. Jamais elle n’aurait cru qu’ils oseraient faire ça. Elle voit cela comme une trahison et décide de le leur faire payer. Elle simule alors la démence, fait tout pour qu’ils aient honte d’elle et soient dans leurs petits souliers. Elle a besoin qu’ils se sentent mal. Derrière cette colère, cette mère de famille est surtout blessée et c’est un groupe d’octogénaires qui va l’aider à panser ses plaies.
Jeanne va découvrir que la maison de retraite n’est pas une fin et qu’elle peut encore agir à sa guise. Elle peut entreprendre des choses, vivre pleinement sa vie et profiter du temps qui lui reste. Ses nouveaux amis lui ouvrent des perspectives et lui offrent une nouvelle jeunesse.
Les ‘sales gosses’ ne sont pas ceux qu’on pense dans un premier temps. Jeanne et sa clique vont en faire voir des vertes et des pas mûres à ceux qui les entourent. Ils sont considérés comme fragiles, mais ce sont en réalité des rocs dont la vie passée est derrière eux. On voit à quel point les personnes âgées peuvent être infantilisées et on comprend l’agacement que ces adultes peuvent avoir envers ce système humiliant. Néanmoins, malgré leur force psychique, ils n’ont plus les mêmes capacités d’antan.
Au début, Jeanne ne paraît pas être un personnage agréable. Pourtant, au fil des pages, on s’attache à ce petit bout de femme plus forte qu’elle ne le croit. En effet, elle se plaint du manque de considération de ses enfants et petits enfants. Or, on découvre qu’elle est très entourée, mais elle ne le voit pas. En réalité, elle exprime ce qu’elle aurait voulu dire des années auparavant. Elle est là, avec ses remords et ses regrets. Elle nous fait comprendre que la vie est courte et qu’il faut dire les choses si on veut pouvoir regarder derrière soi le sourire aux lèvres. Malheureusement, la vie n’est pas si facile.
Les sales gosses est un petit roman finalement agréable. On s’intègre à ce petit groupe qui vit des aventures incroyables. Si l’extravagance du récit nous sort parfois de la réalité, on a tout de même envie que les personnages aillent toujours plus loin malgré leurs difficultés.
Fiche technique
Format : poche
Pages : 304
Editeur : Pocket
Sortie : 4 juin 2020
Prix : 6,95 €