Le Tunnel – Avis +

Présentation de l’éditeur

« Vous qui entrez ici, laissez toute espérance ». Ce vers de Dante, trois cents déportés du camp d’extermination de Mauthausen, où la durée moyenne de vie était de quatre mois, l’on fait mentir. Ils sont sortis vivants un matin du printemps 1943 parce qu’ils étaient les plus costauds d’un convoi de 2 500 français et qu’il y avait à la frontière yougoslave un tunnel stratégique à construire.

A Loibl-Pass, leur petit camp perché sur les monts Karawanken, on savait mourir mais aussi rire, chanter, saboter et rendre les coups, sur un vrai ring.
Le Tunnel est le récit du calvaire et de la résurrection de ces Français que rien ne prédisposait à s’unir.

Ils avaient en effet tous les âges, du grand-père à l’écolier. Ils venaient de tous les milieux, de l’ouvrier agricole au P.D.G. et de tous les horizons politiques. Sans parler dès truands, assez fortement représentés, dont le comportement face à la férocité SS est riche d’enseignements.

L’un d’eux pourtant s’est racheté, au bagne même. Et comme en dépit de sa dégradante tonsure et de sa tenue de forçat, il était resté séduisant, une jolie fille, agent de liaison des partisans, l’a remarqué et aidé à s’évader.
André Lacaze a vécu l’odyssée Loibl-Pass, du premier au dernier jour.

Passé en Angleterre après Dunkerque, il fut adjoint de Joël Le Tac, chef du réseau-action « Overcloud » qui organisa le premier parachutage d’armes en zone occupée. Dans son appartement parisien, un poste émetteur assurait la liaison avec Londres. Arrêté en février 1942, repris après une tentative d’évasion, torturé, André Lacaze est resté un an au secret à Fresnes, s’attendant chaque matin à être fusillé avant de se retrouver à Mauthausen.

Avis de Olivier

1943, des prisonniers français sont transférés en Autriche, dans un camp de travaux forcés, à l’ombre des premiers fours crématoires. Ils remplacent les milliers de républicains espagnols, déjà décimés par les conditions de détention. Par la suite, des Polonais et des Tchèques viendront combler les places libérées par les Français décédés. Quelques mois plus tard, les rescapés les plus « vigoureux » sont envoyés dans les Alpes pour creuser un tunnel.

Dans ce nouveau camp, on retrouve pêle-mêle des prisonniers de droit commun, des militants communistes, des militaires, des résistants et quelques personnes ramassées par hasard. De nuit, ils sont à la merci des chefs de cabane, des prisonniers de droit commun allemands, qui sont récompensés pour chaque coup donné. Le jour, ils sont à la merci des soldats nazis, obsédés par l’avancée des travaux. Les bagnards n’ont que deux idées en tête : trouver à manger et… survivre. Chacun imagine des stratégies subtiles pour s’en sortir. Le narrateur est un petit caïd parisien, on suit ses espoirs et désespoirs, fierté et humiliations… En à peine plus d’un an, des centaines de prisonniers réussiront le tour de force de creuser un tunnel de deux kilomètres.

Un classique de la littérature des camps, écrit par un résistant français rescapé du camp du Loibl-pass. Lors de sa sortie, il a été salué par les rescapés des camps d’extermination, comme un témoignage fidèle. La description des conditions des détentions, comme des émotions et pensées des prisonniers, est très parlante. Le tunnel sera terminé juste à la fin de la guerre, il servira aux milices de Tito pour attaquer les colonnes allemandes en déroute, avec l’aide des prisonniers français.

Fiche technique

Format : broché
Pages : NC
Editeur : Julliard
Sortie : 1978
Prix : épuisé