Trois frères se retrouvent pour enterrer leur père dans le kibboutz de leur enfance. Avishaï, le plus jeune, doit partir deux jours plus tard à la frontière libanaise où un nouveau conflit vient d’éclater. Il sollicite les conseils de ses frères qui ont tous deux été soldats. Itaï souhaite endurcir le jeune homme tandis que Yoav n’a qu’une idée en tête : l’empêcher de partir. Dans ce kibboutz hors du temps, le testament du père va réveiller les blessures secrètes et les souvenirs d’enfance…
Avis de Valérie
Le cinéma israélien propose une vision vraiment unique d’un point de vue aux spectateurs, de
Un havre de paix étonne par un titre en forme de pied de nez puisque l’action se déroule dans un kibboutz, dans le nord du pays, loin d’être paisible. Il n’y demeure que des personnes âgées, ainsi qu’Itaï, un quadra, qui gère l’intendance. À la demande des habitants, il a débranché les alarmes de bombardements, car elles les réveillaient trop souvent.
Symboliquement, il y règne une sorte de paix qui cohabite avec les bruits de guerre tout proche. Les deux frères d’Itaï viennent d’arriver, pour la mise en terre de leur père décédé il y a plus d’un an. Mais le benjamin, à la fin du week-end, devra partir faire son service militaire dans le sud-Liban. Et le cadet, Yoav, fait tout ce qu’il peut pour le dissuader de partir, tandis que l’aîné Itaï insiste pour qu’il fasse son devoir. Que deviendrait ce pays si les
Se mélangent alors les destins et aspirations du chef de famille absent, et d’un autre temps, et les espoirs des jeunes générations qui veulent la paix et font la guerre pour l’obtenir. Beaucoup des idées sont en sous-textes, ce qui permet à chacun de réfléchir, de porter un jugement, ou de s’en abstenir.
C’est riche en émotion, même si quelques fois le spectateur peut se sentir être mis de côté ; tout ne nous est pas confié. Au contraire, il arrive que les
Un havre de paix est un long-métrage dont la qualité première est l’interprétation des trois frères Rozenkier. Il permet également de montrer la vie dans les colonies du nord d’Israël, comme du ressenti du conflit par les différentes générations. Le réalisateur oppose en permanence les deux faces d’une même pièce. Ce n’est pas toujours évident malgré une très belle fluidité de narration.
Fiche technique
Sortie : 12 juin 2019
Durée : 91 minutes
Avec Yoel Rozenkier, Micha Rozenkier, Yona Rozenkier…
Genre : comédie dramatique