FFCP 2017 – Section Paysage

Le Festival du Film Coréen à Paris propose différentes sections, nous vous parlerons ainsi des films que nous avons pu voir par rapport ce classement.

Les films sont ici classés dans l’ordre alphabétique.

No Money No Future, documentaire sud-coréen de Lee Dong-Woo (2017)
Quand le chanteur d’un groupe de punk underground décide de filmer les exploits de son groupe et de ses amis du milieu voilà ce que ça donne. Nous avons ici un documentaire suivant les Scrumraid et Find the Spot sur quelques mois. Il y a également le témoignage d’autres musiciens, que se soit chez eux en caleçon ou attablés au restaurant en fumant.

L’esprit punk ressort par le côté anti-conventionnel du documentaire, il n’y a pas de fil rouge outre le fait que les deux groupes vivotent. Un événement plus important arrive quand ils se font inviter au Japon pour faire quelques concerts. Comme cela est souvent souligné, en Corée, personne ne sait qui ils sont alors qu’ils jouissent d’une belle réputation à l’étranger (même en Suède !).

No Money No Future est un documentaire au plus proche de ses acteurs et nous fait découvrir la culture punk sud-coréenne, même si elle semble très affaiblie. Il ne faut cependant pas se laisser submerger par le bruit (heureusement qu’ils ont parfois saturé le son), car les concerts en font beaucoup ! Et ces rencontres étaient vraiment sympathiques, nous avons à faire à des personnes franches et amicales.

The Artist Reborn, film sud-coréen de Kim Kyoung-Won (2017)
Pour son premier film, Kim Kyoung-Won ne s’en sort pas trop mal. Nous suivons ici l’histoire de Giselle (Ryu Hyun-Kyung), une artiste-peintre qui revient en Corée après 10 ans de voyage en Europe. Elle cherche une galerie où exposer ses œuvres, et c’est plutôt la galerie qui la trouvera. Jae-Beom (Park Jung-Min) est, en effet, persuadé d’avoir trouvé la perle rare et il profitera d’un événement inattendu pour faire exploser le marché de l’art. C’est un film assez surprenant, car on ne sait pas toujours à quoi nous attendre, et cela est accompagné par un ton humoristique, souvent assez noir.

Le film se montre cependant peut-être un peu trop abrupt dans sa conclusion. Le changement du registre est en effet perturbant et on nous laisse relativement sans réponse. Mais ce n’est pas un grand problème, car on s’amuse tout de même tout du long malgré un sujet qui paraît sur le papier assez ennuyeux. On regrettera aussi que les personnages ne soient pas plus profonds, car on ne sait au final pas grand-chose d’eux, mais The Artist Reborn reste un bon divertissement.

The King, film sud-coréen de Han Jae-Rim (2017)
Lorsqu’on nous présente l’histoire de Park Tae-Su (Jo In-Sung), fils d’un escroc notoire qui monte les gallons pour se retrouver dans l’équipe de Han, le procureur qui tient les rênes du pays, on s’imagine un chemin plein d’embûches… Et c’est le cas, mais on nous surprend par une réalisation très dynamique et une mise en scène vraiment amusante. Dans un premier temps, notre héros nous raconte à une vitesse assez folle tout son parcours à partir du lycée. Sa volonté de faire partie de la classe supérieure, sa débauche vers les procureurs corrompus, ses moments de gloire lorsque l’alcool et l’argent coulaient à flots. On est entraîné par la débâcle et par l’excès de tous les vices qu’on peut voir à l’écran.

C’est aussi un film beaucoup plus coloré qu’on ne pourrait le croire, les paillettes, la musique, les danses, le film nous happe. Et comme on s’en doute, au bout d’un moment, Park Tae-Su se heurte aux arcanes du pouvoir. L’histoire se passant sur quelques années, les changements de gouvernement ont une influence décisive sur leur équipe. De plus, certains accumulent des cadavres dans les placards, ce qui déstabilise notre héros. The King est un très bon divertissement, sous couvert de cette dynamique comique, il dénonce de nombreux abus et des manipulations internes que les « faibles procureurs » ne peuvent pas combattre. La politique et l’autorité judiciaire forment ici un couple beaucoup trop lié l’un à l’autre pour être honnête.

Petite mention pour le personnage incarné par Ryu Jun-Yeol qui malgré le fait d’être une petite crapule est très touchant.

The King’s Case Note, film sud-coréen de Moon Hyun-Sung (2017)
On ne dit pas non à une comédie coréenne et encore moins lorsqu’elle est historique. Yi-Seon (Ahn Jae-Hong) est le nouveau chroniqueur royal du Roi, ce Roi (Lee Sun-Gyun) casse-pied qui parle avec condescendance et qui n’en fait qu’à sa tête. Surtout que sa tête, certains voudraient bien en faire un ornement et pour cela, ils essaient de le destituer. Le Roi n’est cependant pas un naïf et ne semble pas beaucoup croire au surnaturel, c’est un sage qui montre un certain intérêt pour les sciences. Avec l’aide de son chroniqueur, le Roi va chercher les preuves contre ceux qui conspirent contre lui.

Le film est burlesque et vraiment drôle. La personnalité du Roi détonne et Lee Sun-Gyun[[que vous avez pu voir dans le second rôle masculin de la série coréenne Coffee Prince]] nous marque par sa manière de parler si particulière. Il n’y a pas beaucoup de grande surprise ou de révélations, mais on passe un très bon moment. On peut d’ailleurs souligner la différence d’ambiance entre les scènes avec nos deux héros qui sont plutôt joviales et légères, et les conspirateurs sérieux au possible. Bidule nous surprend par la gravité de son personnage.