Black Coffee – Avis +

Présentation de l’éditeur

Narcissa, Oklahoma, juillet 1966. Un jour de grand beau temps, un homme fut pris d’un coup de folie. Il égorgea une femme dans une maison et poignarda une petite fille dans le jardin. Il laissa pour morte une mère de famille et son fils, puis repartit à bord d’une Ford Mustang, couvert de sang.

Été 2011. Une Française, Lola Lombard, part à la recherche du père de ses deux enfants, volatilisé sur la route 66. Sa seule piste : un cahier que son mari lui aurait envoyé et qui pourrait bien être la preuve de l’existence d’un des plus ahurissants criminels que les États-Unis aient connu… et dont le chemin traversait déjà la petite ville de Narcissa à l’été 1966.

Avis de Linagalatée

Juillet 1966 à Narcissa dans l’Oklahoma, un homme tue une femme enceinte, Matilda Jefferson, et sa nièce Cassie Blur, une petite fille de 6 ans.
Nora Blur, la maman de Cassie, et Desmond son grand frère, sont très grièvement blessés. Clyde, leur chien également. Samantha Jefferson, la cousine de Desmond, a réussi à se cacher et à échapper à ce massacre.

L’homme s’est enfui à bord d’une Ford Mustang jaune, qui sera retrouvée plus tard avec l’arme du crime : un couteau dérobé dans la cuisine de Nora, et avec lequel Desmond a réussi à le blesser à la cuisse. Malgré les nombreuses empreintes laissées par cet homme, il ne sera pas identifié.
Benjamin Blur, représentant en vaisselle, le mari de Nora, était absent du domicile familial, une vieille baraque au bord de la route, balayée par la poussière et écrasée par le soleil.

Décembre 1972 à Chicago dans l’Illinois, Ben, Nora et Desmond vivent maintenant dans un petit appartement. La vie à Narcissa depuis la mort de Cassie, n’était plus possible. Clyde est toujours là, amputé d’une patte, mais fidèle au poste. Nora a sombré dans l’alcool et Ben est constamment sur la route, semblant fuir ce quotidien devenu trop pesant. Desmond gère comme il peut cette mère qui ne s’accroche plus à rien.

Juillet 1973 à Santa Rosa au Nouveau Mexique, Suzann Owens n’en peut plus de la violence de son homme. Agressif et paresseux, elle a décidé d’aller le dénoncer à la police, elle sait qu’il a commis deux meurtres pour lesquels il n’a jamais été inquiété, mais elle n’y arrivera jamais. Ce n’est pas aux vieux singes qu’on apprend à faire la grimace.

Juillet 2007, dans le Grand Canyon en Arizona, l’excursion tourne au drame pour les Lombard, Pierre, Lola et leurs enfants Annette et Gaston. Ils viennent de se faire arrêter par deux véhicules de police, et leur anglais est loin d’être fluently , mais le pire reste à venir. Pierre a disparu entre le motel et la laverie où Lola a retrouvé le linge sale, encore dans le sac.

Ainsi va la vie sur le bord de la route 66, sous la chaleur et la poussière de cette route mythique, qui a vu tant d’horreurs et de misère. La vie a poursuivi sa route inexorablement. Desmond est devenu un journaliste reconnu dont la carrière a été auréolée d’un Prix Pullitzer, avant de prendre un virage à 180° au décès de son père, qui lui a légué une maison sur pilotis au fin fond d’une forêt.

Lola, quant à elle, survit avec ses deux enfants. La disparition de Pierre les a laissés dans un marasme financier inextricable. Elle ne peut pas vendre sans l’autorisation de Pierre, et Pierre n’est pas là ! Desmond et Lola, pour des raisons différentes, vont reprendre la route 66 de Chicago à Los Angles, l’un pour retrouver un père, l’autre pour retrouver un mari.

Quel roman incroyable ! Parallèlement à un thriller redoutable et extrêmement bien ficelé, un road-movie d’une densité hallucinante.

Derrière chaque mot, chaque phrase, on sent la lourde moiteur de la chaleur, le poids de la poussière du désert et surtout ces vieux classiques américains sur fond de guitare et de banjo. On croise ces vieux fermiers en salopette en jean et chapeau de paille. Ça sent Bagdad Café !

Nous avons des personnages riches, allant jusqu’au bout d’eux-mêmes, extrêmement attachants, forts de leurs convictions et de leurs faiblesses. Ce roman c’est une ambiance à la Beignets de tomates vertes d’aujourd’hui, où le temps s’écoule à la vitesse de la vie du sud des Etats-Unis.

Le thriller est formidablement mené de main de maître, vous allez passer de gros doutes en certitudes puis à nouveau aux doutes. Mais qui est cet homme qui aime à raconter qu’il a tué des dizaines de personnes, à la façon dont on raconterait une histoire autour d’une bière et d’une prise de tabac à chiquer ? Histoire d’appâter le touriste ou envie de confession ?

Un gros coup de cœur pour ce roman qui va vous faire voyager à bord de vieilles américaines sous la chaleur implacable, et l’auto-radio à fond, histoire de faire fuir les coyotes, les serpents à sonnette et les scorpions !

Une fois votre lecture terminée, allez sur le blog www.blackcoffee66.blogspot.fr, vous y découvrirez de magnifiques photos peut-être prises par Annette, allez savoir ? Vous y retrouverez la route et les motels, tels que vous vous les êtes certainement imaginés.

Ce roman ne donne qu’une envie : aller vous aussi tâter du goudron de la Mother Road, en évitant la route du tueur, si c’est possible !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 624
Éditeur : Pocket
Collection : Pocket thriller
Sortie : 13 octobre 2016
Prix : 8,50 €