Backstage du Fantôme de l’Opéra

Après Le Bal des Vampires (2014) et Cats (2015), le théâtre Mogador nous présente son projet le plus ambitieux, Le Fantôme de l’Opéra. A l’image de l’américain Broadway ou du West End britannique, ce théâtre à l’anglaise est en passe de s’imposer sur la scène mondiale, comme un lieu incontournable de la comédie musicale. C’est en tout cas la seule salle française de cette envergure. A ce titre, la France est à la traîne, contrairement à ses voisins allemands ou espagnols, et ne parlons même pas des anglo-saxons…

Avec ce spectacle, qui est l’un des plus gros succès de la comédie musicale – excusez du peu : plus de 140 millions de spectateurs, présenté dans plus de 150 villes, adapté en 13 langues, plus de 70 récompenses – Mogador devient définitivement LA référence française et va ainsi poser sa pierre à l’édifice. Le théâtre, qui était tout l’été en travaux, s’est mis aux normes de l’exigence de ce spectacle qui nécessite pas moins de 22 changements de scènes.

Nous avons pu visiter les coulisses de cette incroyable machinerie. Si une partie du voile s’est levée, le mystère et la magie restent entiers, et c’est tant mieux !

Le Fantôme de l’Opéra, qui est librement inspiré du livre éponyme de Gaston Leroux (1913), et dont l’action se situe à quelques mètres à peine du Théâtre Mogador, à l’Opéra Garnier, à la Belle Epoque, n’avait jamais été adapté en français. Étonnant pour cet écrivain pourtant plutôt populaire ! On le connaît surtout pour son personnage du détective Rouletabille, mais on oublie parfois qu’il est le prolifique auteur de nombreux nouvelles et romans.

Nicolas Engel, scénariste et cinéaste, est l’adaptateur du livret en version française. C’était un impératif pour lui de revenir au texte de Leroux, sur lequel il s’est fréquemment appuyé, ainsi que sur d’autres romans, tels que Le Roi mystère ou encore Le Parfum de la Dame en noir… Constamment épaulé par les conseils de l’auteur du texte originel, Charles Hart, Nicolas Engel nous offre une partition de mots finement ciselée, qui réinvente le texte sans le dénaturer. C’était tout l’enjeu et surtout toute la difficulté de l’exercice que de restituer l’ambiance du musical tel qu’on le connaît en anglais, en le soumettant aux exigences de la langue française, à sa musicalité, à son rythme, qui n’est pas le même d’une langue à l’autre. Charles Hart avait apporté une touche sensuelle et romantique, Nicolas Engel, lui, lui restitue son aspect gothique et grandguignolesque. Pari réussi !

Côté musique, pas de changements notables. Le directeur musical, Dominique Trottein, nous a appris qu’il existe deux versions de la musique : une pour 27 musiciens, l’autre pour 14. L’infrastructure de Mogador ne lui permet pas d’accueillir 27 musiciens, il y en aura donc 14, mais le son, nous assure Dominique, sera exactement le même. Aucun changement n’a été fait au niveau des arrangements, qui sonnent très années 80, pas de modernisation donc, mais au contraire une volonté de fidélité à l’œuvre originelle. En effet, Le Fantôme de l’Opéra fête cette année ses 30 ans, et c’est un incroyable événement que de pouvoir le célébrer à Paris.

Les costumes, quant à eux, sont les mêmes que ceux que l’on connaît, créés en 1986 par feue Maria Björnson. La chef-costumière de Mogador, Corinne Page, nous a confié que les différents vêtements utilisés dans cette production viennent d’un spectacle du Fantôme qui a été donné en Russie, et en Allemagne. Ils sont nettoyés, retouchés, adaptés aux comédiens, ainsi qu’aux doublures, classés, triés et minutieusement répertoriés. Pas moins de 14 habilleuses seront là tous les soirs pour procéder aux habillages et aux changements, dont l’un devra s’effectuer en 14 secondes ! Les petites mains qui travaillent dans l’atelier costumes sont des passionnées, et participent autant aux spectacles qu’à l’industrie de la mode, où leur savoir-faire « à la main » est très apprécié.

Les décors, comme nous l’a expliqué le producteur exécutif Eric Loustau-Carrere, sont encore en cours de finalisation, mais pour ce que nous avons pu voir, ils sont très impressionnants. C’est une des raisons pour lesquelles Le Fantôme de l’Opéra n’avait jamais pu être proposé en France, car aucun endroit n’était susceptible de l’accueillir, pas même les Zénith, car il nécessite des décors placés en hauteur.

Il fallait également réunir un casting trois étoiles, et là, nous sommes gâtés. Dans le rôle féminin principal, Christine Daaé, nous retrouvons la très mignonne artiste américaine Sierra Boggess, une star dans le milieu des musicals de Broadway. Elle est familière de l’œuvre d’Andrew Lloyd Webber. Face à elle, dans le rôle du Fantôme tout d’abord, l’Islandais Gardar Thor Cortes, qui a déjà interprété le Fantôme dans son sequel, Love never dies. Le rôle de son amoureux, le Vicomte Raoul de Chagny, est tenu par le talentueux Bastien Jacquemart. Un trio amoureux charismatique et puissant !

Les spectacles de Stage Entertainment partent rarement en tournée, aucune scène française ne peut les accueillir sans travaux importants. Il faudra donc venir à Paris pour découvrir cette production très ambitieuse, d’un très haut niveau d’exigence… On vous le dit : à ne pas manquer !

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Crédit photos : Claire Saïm pour Onirik

Informations pratiques

Théâtre Mogador
25 rue de Mogador 75009 Paris
01 53 33 45 30
De 25 à 99 euros
A partir du 13 octobre
Séances tous les jours à 20h, sauf dimanche
Matinées samedi et dimanche à 15h
Relâche lundi

Réservations

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