Demolition – Avis +

Présentation Officielle

Banquier d’affaires ayant brillamment réussi, Davis a perdu le goût de vivre depuis que sa femme est décédée dans un tragique accident de voiture. Malgré son beau-père qui le pousse à se ressaisir, il sombre de plus en plus.

Un jour, il envoie une lettre de réclamation à une société de distributeurs automatiques, puis lui adresse d’autres courriers où il livre des souvenirs personnels. Jusqu’au moment où sa correspondance attire l’attention de Karen, la responsable du service clients.

Peu à peu, une relation se noue entre eux. Entre Karen et son fils de 15 ans, Davis se reconstruit, commençant d’abord par faire table rase de sa vie passée…

Avis de Swann

Remarqué et primé de nombreuses fois avec son film Crazy, oscarisé avec Dallas Buyers Club le réalisateur Jean Marc Vallée signe une nouvelle fois un petit chef d’œuvre avec son nouveau long métrage Demolition. En effet, après le sida dans Dallas Buyers Club, le réalisateur s’attaque à un autre sujet très complexe : comment faire le deuil et essayer de se reconstruire après la perte de l’être aimé.

Sans jamais tomber dans le pathos et c’est là tout le génie du réalisateur, Davis (le personnage incarné par Jack Gyllenhaall) nous fait prendre conscience que la seule façon de refaire surface et essayer de survivre à une telle épreuve est de faire table rase du passé en ‘démolissant’ tout, au sens propre comme au figuré.

Les personnages qui vont l’aider à affronter ce drame sont exactement comme ceux que l’on peut rencontrer dans la vraie vie, ceux que l’on n’attend pas.

Ici, ils prennent les traits d’une responsable d’un service de réclamations d’une société de distributeurs automatiques de friandises avec lequel Davis rencontre un problème la nuit de la mort de son épouse à l’hôpital, mais aussi avec le fils de cette dernière, Chris un ado en pleine recherche d’identité.

Cette responsable, Karen, campé ici par Naomi Watts (The impossible, Divergente 2) – formidable en accro au cannabis – va être attirée par les lettres de réclamations que Davis lui envoie, tout en lui faisant part de ses souvenirs personnels. Davis et Karen vont finir par se rencontrer et l’amitié qui va les lier permet à Davis de se retrouver et de refaire surface. Chris, le fils de Karen, l’ado rebelle interprété par le fabuleux jeune acteur Judah Lewis, va lui aussi y trouver son compte puisqu’au contact de Davis, il va trouver une sorte de grand frère, un yoda déjanté à qui il va faire confiance et se confier sans tabou.

On ne vous en dira pas plus sur la forme de thérapie que Davis va employer pour exorciser son mal, mais la destruction sera son unique solution.

Jack Gyllenhaall (Brockback Mountain, Prisoners) prouve une fois encore qu’il est l’un des acteurs les plus doués de sa génération et il arrive à nous faire passer par toutes les émotions, même le rire, dans cette histoire pourtant si tragique. J’insiste une fois encore sur le jeune Judah Lewis que l’on retrouvera, à coup sûr, dans de nombreux films dans les années à venir.

Enfin, je vous invite à découvrir la fabuleuse bande originale du film. Ici chaque chanson a sa place bien précise (Aznavour, Bob Dylan, Heart, Free, Surfjan Stevens) et les images prennent encore plus de grandeur avec l’appui de la musique.

Démolition est une réussite totale, il n’y a plus de doute, Jean Marc Vallée transcende ses acteurs et les hisse au sommet de leur art.

Fiche Technique

Sortie 6 avril 2016

Durée : 101 minutes

Avec Jake Gyllenhaal, Naomi Watts, Judah Lewis, Chris Cooper…

Genre : drame