Les Saisons – Avis +

Présentation officielle

Après avoir parcouru le globe à tire d’ailes avec les oiseaux migrateurs et surfé dans tous les océans en compagnie des baleines et des raies mantas, Jacques Perrin et Jacques Cluzaud reviennent pour ce nouvel opus sur des terres plus familières. Ils nous convient à un formidable voyage à travers le temps pour redécouvrir ces territoires européens que nous partageons avec les animaux sauvages depuis la dernière ère glaciaire jusqu’à nos jours.

L’hiver durait depuis 80 000 ans lorsque, en un temps très bref, une forêt immense recouvre tout le continent. Une nouvelle configuration planétaire et tout est bouleversé. Le cycle des saisons se met en place, le paysage se métamorphose, la faune et la flore évoluent. L’histoire commence…

À un interminable âge de glace succède une forêt profonde et riche puis, sous l’impulsion d’hommes nouveaux, une campagne riante.
Les Saisons est une épopée sensible et inédite qui relate la longue et tumultueuse histoire commune qui lie l’homme aux animaux.

Avis Marielle

La première heure du film est consacrée à l’époque où la forêt recouvre le continent, où les animaux jouissent d’une liberté totale, c’est l’âge d’or où l’homme est un chasseur cueilleur, pas encore cultivateur.

Le monde filmé par Jacques Perrin l’est du point de vue des animaux ; l’homme n’apparait qu’en arrière-plan tout d’abord proche des animaux et de la nature puis de plus en plus lointain, au fur et à mesure de sa sédentarisation et de la transformation d’une grande partie des forêts en terres cultivées et de la domestication des animaux « utiles », jusqu’à devenir un adversaire destructeur de la nature et irrespectueux de ses « cousins » (terme employé par J. Perrin).

La force du film est l’extraordinaire proximité des animaux souvent filmés de face. Course de chevaux sauvages poursuivis par des loups, écureuils en train de manger des noisettes, oiseau de nuit fonçant sur sa proie, bagarres entre animaux mâles de même espèce, oursons, faons, renardeaux, martres etc. tous animaux peuplant nos forêts européennes nous sont montrés de très près, d’une manière extrêmement précise et sensible.
Peu de commentaires, les images et la bande son parlent d’elles-mêmes.

Beaucoup de séquences ont été tournées en zone Natura 2000 (sites naturels ou semi-naturels de l’Union européenne). La plupart des animaux de ce film ont été imprégnés, et non dressés. L’imprégnation consiste à familiariser les animaux à la présence humaine de la naissance jusqu’au sevrage, ce qui permet de les filmer sans les effrayer, tout en respectant leur comportement naturel, une vraie gageure.

Il a fallu deux ans de préparation, 18 mois de tournage, des heures de patience, de la créativité pour filmer les animaux de si près, sans zoom astronomique. Entre autres ingéniosités, l’équipe a inventé un scooter à 4 roues muni de caméras à l’arrière et sur le côté capable de circuler dans la forêt lors des courses de chevaux sauvages ou de sangliers. Les cinéastes ont été conseillés par des personnalités scientifiques. Un travail profond et sérieux, comme toutes les œuvres de Jacques Perrin.

Lui et Jacques Cluzaud ne sont pas des ayatollahs de l’écologie, loin s’en faut, mais par ces images, ils sensibilisent le spectateur à la nécessaire survie de la faune, au repeuplement des forêts, en transmettant leur amour et leur respect des animaux et de la nature, plus efficaces qu’une leçon de morale.

Fiche technique

Sortie : 27 janvier 2016

Genre : documentaire