Mansfield Park – Avis +

Présentation officielle

Fanny Price souffre d’une disgrâce majeure – Jane Austen l’annonce d’emblée – elle est pauvre. Elle n’est en outre ni jolie ni brillante, mais timide et effacée. Recueillie par charité à Mansfield Park, la splendide demeure de sir Thomas Bertram, Fanny y est négligée, voire maltraitée.

Mais elle va effectuer une ascension inattendue. Et cette évolution semble reposer sur ses seuls mérites, sa rigueur, son jugement infaillible, son indépendance d’esprit. On a dit que ce roman était l’une des œuvres majeures de la littérature occidentale, l’une des premières à se pencher sur la personnalité au sens moderne du terme.

Jane Austen y excelle à confronter diverses sphères sociales, à peindre des personnages dont les qualités ne sont qu’un vernis, tandis que Fanny, sa discrète héroïne, observe, résiste et ne transige pas.

Traduction et édition de Pierre Goubert, professeur émérite à l’Université de Rouen. Préface de Christine Jordis.

Avis de Claire

Cette année, nous fêtons les 200 ans de Mansfield Park.

Il y a environ trente ans de cela, Mlle Maria Ward, de Huntingdon, qui ne pouvait se prévaloir que de sept mille livres, eut la bonne fortune de rendre sensible à son charme Sir Thomas Bertram, de Mansfield Park, dans le comté de Northampton, et de se voir ainsi élevée au rang d’épouse de baronnet, avec toutes les commodités et toute la conséquence que procurent une belle maison et un confortable revenu.

Ainsi commence le texte de Jane Austen, qui, en une seule phrase, déroule le ruban harmonieux de son ironie la plus mordante, de son sens du détail, de sa capacité à décrire les personnages en peu de mots, avec un trait incisif et radical. Tout est dit, à l’instar du célèbre Il est une vérité universellement connue, qu’un célibataire nanti d’une bonne fortune…, qui sert d’incipit à Orgueil et Préjugés (201 ans cette année).

Ce roman, commencé très probablement en février 1811, achevé en été 1813, fût donc publié pour la première fois en mai 1814 [[Et traduit pour la première fois en France en 1816]]. Le titre met en évidence le lieu de l’action : celui du château où vit la famille riche de Fanny, cousine pauvre, mais terriblement sincère, honnête, et gentille. Et ce sont justement ses qualités naturelles qui vont peu à peu l’élever dans l’estime de sa famille, mais également dans la société.

Résumé ainsi le livre semble se contenter d’une critique sociale, mais comme toujours chez Jane Austen, le coeur n’est jamais loin, et l’amour qui unit Fanny à son cousin Edmund, est constant en plus d’être tenace, et fait de cette frêle jeune fille l’une des plus admirables entre toutes ses héroïnes.

Pour le traducteur Pierre Goubert, ce roman est le roman des connaisseurs. Dans ce livre, Jane Austen maîtrise sa plume à son plus haut degré de perfection, et excelle à montrer les faiblesses de l’esprit humain dans leur amusante diversité. [[Notes de la Pléiade, pages 1271-1272.]] Ne manquez pas de le découvrir ou de le redécouvrir dans cette nouvelle traduction de toute beauté !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 720
Éditeur : Gallimard
Collection : Folio Classique
Sortie : 26 juin 2014
Prix : 8,40 €