Alice in Kyoto Forest : tome 1 – Avis +/-

Editeur : Delcourt/Tonkam

de Niwa Haruki et Mai Mochiduki

Présentation de l’éditeur

Ayant perdu ses parents très jeune, Alice endure depuis des années l’antipathie de l’oncle chez lequel elle vit et rêve de prendre son indépendance. Elle décide un jour de saisir sa chance et de retourner à Kyoto dans l’espoir de devenir maiko, une apprentie geisha. Mais en huit ans, sa ville natale a bien changé et alors qu’elle erre dans les rue, complètement désorientée, ses peluches de grenouille et de lapin se mettent à parler…

Avis de Chris

Alice a été recueillie très jeune par sa tante et son oncle à la suite d’un accident de voiture qui a coûté la vie à ses parents. Mal aimée et maltraitée par sa famille d’adoption, elle rêve de partir et trouve dans un livre sa porte de sortie. Elle est bien décidée à retourner vivre à Kyoto pour y devenir maiko, une apprentie geisha. Seulement, son Kyoto natal a bien évolué, comme s’il avait remonté le temps. Accompagnée d’une grenouille et d’un lapin en peluche parlants, Alice cherche un moyen de comprendre ce qui la pousse à vouloir rester dans ce monde fantastique.

De par sa couverture, le lapin blanc, une héroïne perdue et le style vestimentaire d’Alice, tout porte à croire que Alice in Kyoto Forest est inspiré du roman de Carol Lewis Alice au pays des Merveilles. Certes, Alice débarque dans un monde fantastique avec des codes et des règles aussi mystérieux que celui de sa consœur, mais ce premier volume est plutôt lent et n’a d’inspiration que ces seuls aspects.

Par ailleurs, on entraperçoit un semblant de fil rouge, mais c’est surtout un enchainement de situations sans réels liens qui alourdit la lecture. Le fait que les personnages, qui interagissent avec elle, ne peuvent divulguer la moindre information frustre le lecteur, car trop de mystères tuent le mystère. A un moment donné, il faut savoir lâcher du lest et dévoiler quelques informations auxquelles le lecteur peut se raccrocher. Or, on est spectateur d’une Alice totalement perdue qui papillonne de lieu en lieu, sans but. On lui dit d’aller à tel endroit, elle s’y rend sans poser la moindre question.

Néanmoins, les dessins de Niwa Haruki sont plutôt jolis et on apprécie le côté historique du Kyoto dans lequel se trouve Alice, mais il ne suffit pas à nous garder intéressés par l’histoire. De plus, les compagnons de route de la jeune fille, les peluches, sont assez inutiles. Ils auraient pu apporter beaucoup en expliquant le monde dans lequel ils se retrouvent tous. Au contraire, ils mettent Alice sur de mauvaises pistes quant à sa recherche de vérité ou se taisent. Et lorsque le premier évènement véritablement intéressant apparaît, le lecteur comprend tout de suite ce qu’Alice ne voit pas, alors que tout est devant ses yeux.

La naïveté d’Alice et son manque de discernement rendent ce personnage difficile à apprécier malgré son passé compliqué. Elle est de plus décrite comme une excellente élève, elle n’est donc pas censée être dénuée d’intelligence. Le doute plane sur cette série en deux volumes, mais pour le moment, elle est loin d’être transcendante.


Fiche technique

Format : poche
Pages : 176
Editeur : Delcourt/Tonkam
Sortie : 5 juin 2024
Prix : 8,50 €